J'ai la chance d'avoir à ma disposition les données de production d'une centrale solaire d'un particulier (mon père).
Il possède sur ses toitures de 6 900Wc de puissance installée (avec un mix de monocristallin et polycristallin), disposée sur 2 pans de toiture au sud-ouest et au sud-est.
Cette centrale est implantée dans le Tarn-et-Garonne (82), donc dans un département avec un ensoleillement correct (environ 1500kWh/m² par an).
Dans un premier temps, on a remarqué une différence entre les panneaux monocristallins et polycristallins (il ont été installés à plusieurs années d'intervalle). Les premiers ont tendance à produire plus que les seconds, à puissance crête équivalente.
Je mets en pièce jointe la production des 365 derniers jours, relevée par le compteur Linky. Je me suis même permis de calculer quelques données, mais vous pouvez en calculer d'autres (je peux aussi récupérer des données plus anciennes si ça en intéresse certains) :
Production minimale : 1212 Wh, le 02/12/2020
Production maximale : 38610 Wh, le 17/05/2020
Production quotidienne moyenne décembre 2020 : 5299 Wh
Production quotidienne moyenne janvier 2021 : 8088 Wh
Premier décile décembre 2020 : 1962 Wh (on produit plus de 1962 Wh 90% des jours de décembre 2020)
Le pire mois est très clairement le mois de décembre, suivi de près par celui de janvier. Ce sont les mois où les jours sont les plus courts, et la météo pas terrible.
On voit qu'on peut tomber à presque 1kWh de production sur une journée, contre plus de 38kWh une belle journée de printemps (soit une baisse de production de 97% quand même).
Comme dit plus haut, il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer cela :
- Durée de la journée : le 2 décembre, on est proche du jour le plus court (09h05), alors que le 18 mai on est proche du jour le plus long (14h46). On a donc 39% de moins de soleil le 2 décembre comparé au 17 mai. Cela explique donc un peu moins de la moitié de la baisse de production entre le 17 mai et le 2 décembre.
- Météo : le reste de la perte est donc liée à la météo. Si on regarde les
données d'ensoleillement du 2 décembre 2020, on peut voir qu'elles étaient médiocres. On peut donc imaginer que le couverture nuageuse était très épaisse. Le pic de puissance solaire relevé étant à 67W/m², contre
939W/m² le 17 mai. C'est donc une baisse de 93% du rayonnement. Ceci explique le reste de la baisse de la production entre ces deux dates.
On voit donc que le rayonnement solaire peut être très faible certains jours où la couverture nuageuse est très épaisse. Cet effet est amplifié par la durée des journées en hiver, ce qui amène à des minimum de production qui sont très loin des maximum.
D'ailleurs, même si il n'a presque pas plu ce 2 décembre, la pluie entraîne une baisse drastique de la production. Cependant, le jours de pluie continue étant très rares (sauf peut-être en Bretagne
), l'impact de la pluie est mesurable, mais est bien inférieur à celui de la couverture nuageuse.