L'ARENH pour les nuls (communication syndicale à EDF)
L’ARENH, QU’EST-CE QUE C’EST ?
L’accès Régulé à l’électricité Nucléaire Historique est un dispositif instauré en 2011 et censé se terminer en 2025. Il permet aux fournisseurs de s’approvisionner auprès d’EDF à un prix régulé pour des volumes déterminés (25 % de la prod. Nucléaire, soit 100 TWh). Cette mesure devait permettre à la concurrence d’investir dans des moyens de prod’.
ET LA CONCURRENCE ?
Elle n’a pas d’obligation de recourir à l’ARENH. Les concurrents peuvent donc s’approvisionner sur le marché de gros quand les prix sont plus favorables, ou au prix de l’ARENH quand l’inverse se produit. Dans les deux cas, EDF est toujours perdant.
POURQUOI UNE HAUSSE DU VOLUME DE 100 A 120 TWH ?
Les prix du marché sont corrélés à ceux du charbon et du gaz qui constituent une source de production électrique importante en Europe. Le prix du CO2 a aussi augmenté, accroissant celui de l’électricité également. Le mécanisme ARENH étant limité à 100 TWh, lorsque la demande est trop forte, les concurrents sont servis au prorata et acquièrent le delta au prix du marché (donc cher). L’État relève ce barème à 120 TWh pour permettre aux concurrents d’acheter moins cher, obligeant EDF à racheter son électricité au prix du marché actuel...
ET CONCRÈTEMENT ? (Chiffres fictifs et indicatifs)
EDF a vendu par avance à un client en 2021 pour une livraison en 2022 1TWh à 80€/MWh. Avec le relèvement de 100 à 120TWh, EDF doit trouver les 20TWh à fournir puisqu’ils ont été vendus. EDF propose donc à son premier client de lui racheter 1TWh. Celui-ci ne le lui vendra qu’au prix du marché du jour soit 200€/MWh... EDF rachète et perd donc 120€/MWh. Il revend ensuite ce MWh à 46,2€/MWh dans le dispositif ARENH, soit une perte de 73,8€/MWh...
Et dans le même temps...
La ministre de la Transition écologique défend la décision de Bercy vis-à-vis d’EDF
La Tribune – 20 janvier
Le gouvernement a récemment décidé de contraindre EDF à vendre davantage d'électricité nucléaire à bas prix à ses concurrents, ce à quoi son PDG était opposé. La Ministre de la Transition écologique Barbara POMPILI juge que la demande faite à l'énergéticien ne lui causerait pas vraiment de tort, insistant qu’EDF ne vendrait « pas à perte » mais « gagnerait moins que prévu ». « Je trouve que c'est normal qu'on demande cela à EDF, parce que c'est de l'argent de centrales nucléaires qui sont amorties », a-t-elle dit au micro de Sud Radio. « Qui a payé pour la construction de ces centrales nucléaires ? Ce sont les contribuables français, donc c'est normal que dans une période de crise, dans une période exceptionnelle, qu'on demande une aide exceptionnelle à EDF ».