C'est simplement les domaines où les langages techniques et courants se rejoignent. Certaines précisions techniques n'ont pas vraiment lieu d'être dans le langage courant, mais il est facile de confondre travail (ou passion) et communication de tous les jours.
Petits exemples dans plusieurs domaines:
Cryptage. Ce mot n'existe même pas en langage technique, pour conserver la symétrie avec les termes décryptage/déchiffrement. Il n'en reste que... cela fait très longtemps que crypté et cryptage sont utilisés dans la langue française (merci Canal+). Et que l'utilisation du terme cryptage n'introduit aucune ambiguïté, justement parce que personne ne chiffre sans clé de chiffrement (ou ne crypte sans clé de chiffrement ?
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Électrocuté/électrisé. Le langage technique fait la distinction entre le deux, le premier étant mortel. Le langage courant n'a pas une telle précision...
Aiguillage. Un agent de la SNCF vous dira que l'aiguillage est l'action d'aiguiller le train, et que l'aiguille n'est qu'une partie très spécifique de ce que l'on appelle un appareil de voie. Pour le passager qui trouve que le train a sauté un peu fort au passage de l'aiguillage, tout cela fait peu de différence...
Une puce électronique. Dans le langage courant, c'est synonyme de circuit intégré. Mais dans le langage de l'électronique, cela ne désigne que la partie semi-conductrice provenant de la plaque/wafer, et non son encapsulation dans un circuit intégré...
Tomate. Légume pour le cuisinier, mais incontestablement un fruit pour le botaniste ou le scientifique... dans la plupart des cas, elle s'accompagnera quand même mieux d'autres légumes en salade. Et payera les mêmes taxes d'importation que les légumes.
Poids. Nous l'avons dans tous nos carnets de santé, mais qui devrait s'appeler masse pour le physicien (ou alors s'exprimer en newtons).
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Bref, tous ces mots et bien plus peuvent provoquer le genre de discussions que l'on a vues sur ce forum, dès lors que le langage technique rencontre le langage courant. On voit bien que dans la plupart des cas, chercher d'imposer la précision des langages techniques au langage courant est assez illusoire, surtout lorsque comme très souvent, il n'y a aucun risque de confusion. Mais inversement, pour ceux qui maitrisent les subtilités du langage technique, il est parfois difficile de revenir en arrière.
D'autant plus que l'on constate que le langage est sujet très sensible - voir par exemple les réactions dèmesurées que l'on peut encore entendre à propos de la réformette orthographique de 90. Tiens d'ailleurs en cherchant un peu, je vois qu'il y a au moins un mot dans mon texte utilisant cette fameuse orthographe "réformée".