Je ne savais pas. Ce genre de surnom est un peu stupide. Je sais qu'il y une bande d'adorateurs du gourou, qui se pâme devant lui sans aucun esprit critique, je n'en fait pas partie. Mais d'un autre côté, le dénigrement de tout ce qu'il dit est aussi exagéré.
Là, on a des chiffres de mortalité du groupe de base qui sont de 9.3%, c'est déjà beaucoup, on est en général parmi les hospitalisés (pas ceux en réanimation où cela monte beaucoup plus haut), à environ 4 ou 5% de mortalité. Sur les personnes testées positives (quand on le fait largement comme à Marseille), on est plutôt à 0.5% (une étude de l'institut Pasteur était arrivée aussi à ce chiffre). Donc 9.3% sur des hospitalisés, c'est déjà beaucoup.
Que l'on passe à plus du double (18% pour la chloroquine,, 22% ou 23% pour l'HCQ ou l'HCQ + l'azithomycine), c'est énorme, et cela devrait se voir comme le nez au milieu de la figure. Or, ce n'est pas le cas. A Marseille, ce que l'on peut conclure des propres chiffres de Didier Raoult, c'est que ses chiffres de mortalité sont comparables à ailleurs en France. mais pas plus, la mortalité est comparable, c'est tout.
Donc je pense que dans cette étude de 670 hôpitaux sur 5 continents, il doit y avoir pas mal d'hôpitaux qui n'administrent pas correctement le traitement. Soit les doses sont trop fortes (l'étude n'a pas étudié ce facteur), trop tardives (déjà en réanimation, alors que c'est la tempête de cytokine qui est à craindre), soit il est administré à des malades à qui il ne devrait pas l'être, des cardiaques, sans suivi par un électrocardiograme. Dans les 670 hôpitaux, il y a probablement une forte hétérogénéité de traitements et de pratiques (d'ailleurs l'étude parle en général de macrolides, la classe d'antibiotiques dont fait partie l'azithromycine, et pas de cet antibiotique en particulier).
Désolé, mais une mortalité de plus de deux fois plus, je suis sceptique, trop gros !
D'ailleurs, il ne faut par leur faire plus qu'ils ne disent eux-mêmes :
Our study has several limitations. The association of decreased survival with hydroxychloroquine or chloroquine treatment regimens should be interpreted cautiously. Due to the observational study design, we cannot exclude the possibility of unmeasured confounding factors, although we have reassuringly noted consistency between the primary analysis and the propensity score matched analyses. Nevertheless, a cause-and-effect relationship between drug therapy and survival should not be inferred. These data do not apply to the use of any treatment regimen used in the ambulatory, out-of-hospital setting. Randomised clinical trials will be required before any conclusion can be reached regarding benefit or harm of these agents in COVID-19 patients. We also note that although we evaluated the relationship of the drug treatment regimens with the occurrence of ventricular arrhyth-mias, we did not measure QT intervals, nor did we stratify the arrhythmia attern (such as torsade de pointes). We also did not establish if the association of increased risk of in-hospital death with use of the drug regimens is linked directly to their cardiovascular risk, nor did we conduct a drug dose-response analysis of the observed risks. Even if these limitations suggest a conservative interpretation of the findings, we believe that the absence of any observed benefit could still represent a reasonable explanation