Auteur Sujet: Martin Bouygues accuse l'ARCEP  (Lu 10073 fois)

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vivien

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Martin Bouygues accuse l'ARCEP
« le: 02 juillet 2014 à 19:17:14 »
Martin Bouygues à l'assemblée nationale le 1er juillet 2014. (Commission des affaires économiques)
Il rend l'ARCEP responsable de la situation des Telecom en France.

Il demande aux sénateur qui régule le régulateur...




Dans l'ordre des interventions :
- M. le président
- M. Martin Bouygues, pdg de Bouygues
- Questions des députés M. Daniel Fasquelle /  Mme Corinne Erhel / Mme Jeanine Dubié
- M. Martin Bouygues
- M. Jean-François Guillemin (Bouygues)
- M. Martin Bouygues
- M. Didier Casas, Sg de Bouygues Télécom
- M. Martin Bouygues
- Questions des députés Mme Frédérique Massat
- M. Martin Bouygues
- M. Didier Casas (Bouygues)
- M. Jean-François Guillemin (Bouygues)
- Questions des députés M. Jean-Luc Laurent /  Mme Marie-Noëlle Battistel / Mme Audrey Linkenheld / M. Jean-Pierre Le Roch / M. Michel Sordi / Mme Laurence Dumont / M. François Brottes
- M. Martin Bouygues
- M. Jean-François Guillemin (Bouygues)
- Conclusion

Source : Assemblée Nationale

NBQG1304

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Martin Bouygues accuse l'ARCEP
« Réponse #1 le: 02 juillet 2014 à 19:22:04 »
Auto-quote :
Je viens d'entendre que Bouygues Télécom serait prêt à venir sur les RIP en fibre sur les zones moins denses s'il y avait des offres bitstream.

Didier Casas (01/07/2014) :
Aujourd’hui Bouygues Télécom, nous disposons au moment où je vous parle d’un peu plus d’un million de prises commercialisées FTTH.
Nous avons un objectif d’1,4 million de prises commercialisées en fibre jusqu’au domicile à la fin de cette année. L’essentiel de ce parc est en effet situé dans les zones les plus denses du territoire. C’est tout à fait exact, c’est d’ailleurs le cas aussi de l’ensemble de nos concurrents.
Pour ce qui concerne le déploiement de la fibre optique dans les zones les moins denses du territoire. Elle est aujourd’hui surtout le fait, vous l’avez indiqué, des collectivités territoriales à travers les réseaux d’initiative publique. Et nous avons indiqué, il y a de ça plusieurs mois déjà, que Bouygues Télécom était tout à fait près à être présent sur les RIP dès lors que ceci prévoyait à leur catalogue ce qu’on appelle techniquement une offre de bitstream. Ce que l’on appelle une offre de services activés disponibles pour qu’un opérateur comme nous, puissions se brancher sur ces réseaux.


kgersen

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Martin Bouygues accuse l'ARCEP
« Réponse #2 le: 02 juillet 2014 à 19:54:10 »
une offre de bitstream

En pratique, ca marche comment en fibre une offre de bitstream ?

tom pouce

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Martin Bouygues accuse l'ARCEP
« Réponse #3 le: 02 juillet 2014 à 19:56:08 »
En pratique, ca marche comment en fibre une offre de bitstream ?
Comme en FTTLA ?

Nico

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Martin Bouygues accuse l'ARCEP
« Réponse #4 le: 02 juillet 2014 à 20:02:13 »
En pratique, ca marche comment en fibre une offre de bitstream ?
En gros tu achètes un nombre de connexions et une capa totale. L'opérateur d'opérateur mets ses équipements. Tu récupères le flux plus ou moins proche de tes clients (sur place, à TH2, etc).

vivien

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Martin Bouygues accuse l'ARCEP
« Réponse #5 le: 02 juillet 2014 à 20:16:41 »
Je suis étonné du discourt de Didier Casas.

Les offres en bitstream sont des offres activées sur l'infrastructure d'un tiers. Par exemple le SIEA dans l'Ain, le SIDEC dans le Jura, Tutor, Covage, Axione, ect...

On voit bien que ces offres sont difficiles a gérer : qualité problématique, refus des opérateurs qui ont la délégation de service publique de livrer les flux sans pertes de paquets.
Les exemples se succèdent régulièrement.

Un exemple pour Tutor : https://lafibre.info/europessonne/la-qualite-de-la-reception-des-chaines-tv/
Un exemple pour le SIDEC : https://lafibre.info/adeli-tv/probleme-tv-avec-adeli/msg119470/#msg119470
Un exemple pour le SIEA : https://lafibre.info/reso-liain/reso-liain-securise/

On voit que des petits opérateurs, sont en train de voir que la seule solution pour avoir une bonne qualité est de maîtriser les équipements actifs. Exemple : K-Net mais il n'est pas le seul.
Ce discours est bien sur le même chez Orange, SFR et Free, qui refusent d'aller sur un réseau activé (Pau pour SFR, c'est pour des raisons historiques, Neuf telecom n'avait pas de réseau propre FTTH)

Bref, que Bouygues Telecom vienne sur les DSP en allumant des fibres noires très bien mais venir sur une offre bitstream, je ne suis pas emballé (en plus la grande majorité des offres bitstream sont en 100 Mb/s sans possibilité de faire plus)

kgersen

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Martin Bouygues accuse l'ARCEP
« Réponse #6 le: 02 juillet 2014 à 20:17:06 »
En gros tu achètes un nombre de connexions et une capa totale. L'opérateur d'opérateur mets ses équipements. Tu récupères le flux plus ou moins proche de tes clients (sur place, à TH2, etc).

donc fibres + ONT + OLT +NRO appartiennent a l'opérateur d'opérateurs (A).
L’opérateur final (B) fournit la box au client et se branche au NRO de A, voir même plus en amont.
Donc c'est du style ppp facon 'adsl non dégroupé" pour établir la connexion IP entre la box et le backbone de B?
Quid des services gérés avec QoS ou multicast style TV et Téléphonie?

vivien

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Martin Bouygues accuse l'ARCEP
« Réponse #7 le: 02 juillet 2014 à 21:12:05 »
Le multicast est possible mais sur certaines plaques de l'Ain, le flux multicast n'est pas priorisé sur Internet.
C'est tout bonnement inacceptable pour un FAI tel que Bouygues Telecom.

Dans une DSP en Île-de-France la qualité des flux livrés est exécrable. Réponse de la DSP : C'est du grand public, c'est donc du best effort. Les paquets n'arrivent pas, ce n'est pas grave.

Exemple d'équipements actifs sur une DSP dernière génération. En offre bitstream, Bouygues Telecom serait sur cet OLT, au même titre que de nombreux autres FAI comme Wibox :
RESOPTIC a mis à disposition un OLT MA-5600T (Equipementier Huawei) avec 2 cartes GPON 8 ports (SFP B+ pour les PM-NRO et SFP C+ pour les points de mutualisation armoire de rue) pour les services activés fournis aux Opérateurs Commerciaux (OC).


Un coté de baie réservé à RESOPTIC pour son Backbone (à gauche) et l’autre coté pour la partie accès FttH, OLT et bandeau de Breakout vers la baie collecte des points de mutualisation.

Breakout qui va vers la baie collecte des points de mutualisation (sur ce bandeau arrive les fibres issues de la tête de câble de transport optique, pour collecter les fibres P2P ou GPON) :


Sur la partie complèment à droite de l’OLT, il y a 2 cartes d’Uplink 10Ge. Les OLT sont tous alimentés avec 2 cartes alimentations 48Vdc et double carte mère pour avoir une redondance optimale. Cet OLT a une capacité pour recevoir 16 cartes P2P (24 ou 48 CSFP GE) ou GPON 8/16 ports.
Client max en GPON : 16x16x64 = 16 384 clients par OLT


Actuellement, RESOPTIC a intégré 4 opérateurs commerciaux en offre activée (dans le modèle « Open Access Network ») : Wibox, Comcable, Nordnet et Ozone.

Optrolight

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Martin Bouygues accuse l'ARCEP
« Réponse #8 le: 02 juillet 2014 à 22:48:15 »
L'argument sur le refarming 1800Mhz de Casas m'a fait hurler de rire.

"Oui ça n'a pas eu tout l'effet escompter car un opérateur a proposé des offres généreuses pour un prix très bas avec peu d'antenne mais peu de services car peu d'antenne. Personne (coucou l'arcep) n'a dit quelques choses sur ce fait"


Mais sérieux dans quel monde ils vivent !!!! C'est encore le client qui juge ou pas surtout avec des offres sans engagements de plébicité tel opérateur ou pas !!!

Bref j'ai écouter la moitié et on dirai des gosses de riches !!! A pardon j'ai dit une bêtise ?  ;D

tom pouce

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Martin Bouygues accuse l'ARCEP
« Réponse #9 le: 03 juillet 2014 à 01:14:55 »
Clairement, ils ont des moments de lucidité sur leur manque total de vision stratégique (qu'ils ont avoué en interne il y a quelques semaines), mais là ils se renferment avec bonheur dedans.

Ils ont enchaîné les conneries (ne pas anticiper la réaction/communication/stratégie de Free qui était évidente, ça a surpris/choqué beaucoup de monde), ils ont vécu dans une bulle pendant 3 ans ou presque... va falloir en sortir un jour. Stratégiquement ils ont l'air de le vouloir mais ce discours est inquiétant.

BadMax

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Martin Bouygues accuse l'ARCEP
« Réponse #10 le: 04 juillet 2014 à 17:17:21 »
Pour revenir sur l'histoire du "bitstream" (connaissait pas le terme), je ne vois pas pourquoi les DSP n'arriverait pas à fournir un service de qualité. Dans le cas du réseau ADN (DSP Ardeche-Drome), toutes les offres proposées par des opérateurs s'appuient toutes sur un service actif fourni par Axione. De meme pour Orange lorsqu'un SFR/British Telecom/Colt leur achète un STM1 pour gérer la collecte entre le client final et leurs POP. D'ailleurs en interne Orange, c'est plusieurs "boutiques" qui se passent des contrats entre elles.

Donc techniquement, ça existe, je pense plutot qu'il s'agit d'un problème de cout à savoir que le service actif demandé par les FAI aux DSP pour le FTTH est sans SLA OU que les DSP préfèrent vendre une offre FTTH sans SLA pour des questions de cout (histoire de pouvoir remplir les tuyaux).


NBQG1304

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Martin Bouygues accuse l'ARCEP
« Réponse #11 le: 04 juillet 2014 à 19:57:10 »
Réponse de l'ARCEP à la question de Martin Bouygues au Parlement à la 15ème minute de la vidéo : Qui régule le régulateur ?

Qui régule le régulateur ?
Edito de Jean-Ludovic Silicani, Président de l'ARCEP, le vendredi 4 juillet 2014

A l'occasion de sa récente audition par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, Martin Bouygues, évoquant le rôle joué par l'ARCEP dans l'arrivée de Free sur le marché mobile français, a posé une très bonne question : qui régule le régulateur ?
Comme on le sait, les autorités de régulation sont indépendantes des acteurs économiques qu'elles régulent et du gouvernement, notamment lorsque celui-ci est actionnaire d'un des opérateurs du marché. Pour autant, elles ne sont pas des électrons libres et font partie intégrante de l'Etat. Ces autorités constituent ce que les juristes appellent l'exécutif non gouvernemental et sont donc soumises au double contrôle du Parlement et du juge.

Le Parlement doit donner un avis favorable avant la nomination de leur président et nomme par ailleurs plusieurs de leurs membres. Il auditionne régulièrement les responsables de ces autorités pour s'assurer qu'elles exercent pleinement et correctement leurs missions, conformèment aux objectifs fixés par la loi. Quant au juge, il contrôle la légalité des décisions prises.

L'ARCEP est ainsi auditionnée une dizaine de fois chaque année par les parlementaires (individuellement ou en commission). Toutes les décisions prises par l'ARCEP, eu égard à l'importance des enjeux en cause, sont déférées, soit devant le Conseil d'Etat, soit devant la Cour d'appel de Paris puis, le cas échéant, devant la Cour de cassation. Depuis cinq ans, toutes les décisions importantes prises par l'ARCEP ont été validées par la justice : il en a été ainsi de la décision attribuant la quatrième licence de téléphonie mobile 3G, des décisions attribuant les licences 4G, de la décision autorisant Bouygues Telecom à utiliser la bande 1 800 MHz pour la 4G, de la décision fixant le cadre de la régulation de la radiodiffusion ou encore de la décision donnant raison à Bouygues Telecom contre Orange dans un différend les opposant sur la répartition du coût de déploiement de la fibre optique.

C'est ainsi que, non seulement le régulateur a des missions strictement encadrées par la loi mais qu'il est étroitement contrôlé, dans son action, par le Parlement et la justice.

Par ailleurs, le gouvernement dispose, en matière de communications électroniques, de compétences propres très importantes, qu'elles portent, comme dans les autres secteurs économiques, sur la politique industrielle, fiscale ou de soutien à la recherche et à l'innovation, ou qu'elles soient spécifiques au secteur : ainsi, les règles d'utilisation du spectre hertzien, qui fait partie du domaine public de l'Etat, sont fixées par le Premier ministre. C'est dans ce cadre que celui-ci a décidé, fin 2008, d'attribuer une quatrième licence de téléphonie mobile et qu'il décidera, en 2014, le transfert, dont il précisera le calendrier, de la bande 700 MHz de l'audiovisuel vers les télécommunications. Ces décisions s'imposent évidemment au régulateur et, si une étude d'impact doit être faite, elle est réputée l'avoir été par le Gouvernement, avant qu'il prenne sa décision sur des sujets dont les enjeux économiques sont aussi importants. De même, c'est le Gouvernement qui fixe le prix des licences mobiles.

Comme on le voit, le régulateur est bien " régulé " et, toutes ses décisions étant collégiales et prises, presque toujours, de façon consensuelle, tous les points de vue sont débattus et pris en compte.

Pour autant, le régulateur doit décider en toute indépendance et ne doit donc pas être " capturé par un opérateur ", selon l'expression consacrée par les économistes. Parfois, quand un opérateur tente vainement de capturer un régulateur, il s'essaye à le faire indirectement en menant une intense action de lobbying auprès du Gouvernement et du Parlement. L'expérience montre, en tout cas dans le secteur des télécommunications, que les pouvoirs publics ont la lucidité et la sagesse d'être peu sensibles à ces pratiques, qui se révèlent, le plus souvent, contreproductives.

Jean-Ludovic Silicani
Président de l'ARCEP


Source : Lettre hebdo Arcep n°154 - 4 juillet 2014