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vivien

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Fibre : les choix sans surprises du gouvernement
« le: 19 janvier 2010 à 08:29:44 »
Fibre : les choix sans surprises du gouvernement

Nouveau départ pour la fibre optique en France. En déplacement à Vélizy chez Dassault Systems, François Fillon a tracé les grandes lignes du plan gouvernemental pour le très haut débit. Il s'agit d'utiliser au mieux les 2 milliards d'euros extraits du grand emprunt pour ce projet. Peu de surprises néanmoins.

Dans les zones urbaines, le Premier ministre a confirmé l'homologation de la décision de l'Arcep, l'autorité des télécoms, qui préconisait en décembre un modèle "multifibres", dans lequel chaque opérateur achemine sa propre fibre jusqu'à chaque foyer.

"Cette homologation, c'est le véritable 'top départ' du déploiement de la fibre dans notre pays", a déclaré François Fillon. "J'étais à l'instant chez France Télécom pour voir les modalités pratiques de ce déploiement jusqu'aux abonnés (...) Tous les acteurs de cette chaîne ont confirmé leur intention d'investir massivement, maintenant que des règles du jeu claires et incitatives ont été édictées."

France Télécom a pourtant décidé de geler ses investissements en fibre optique en juin dernier après la décision de l'Arcep autorisant le "multifibres". Mais ces dernières semaines, l'opérateur historique a fait part d'avancées même s'il n'a pas officiellement indiqué qu'il recommencerait à investir. On attend donc sa réaction et des détails pour ses dépenses cette année...


Dans les zones moyennement denses, des appels à projets régionaux seront lancés d'ici six mois pour encadrer le déploiement de la fibre. Il s'agira d'associer opérateurs et collectivités. Les premiers projets pour ces régions seront retenus au début 2011.

La sélection du projet d'un opérateur lui donnera droit à des prêts à taux bonifiés ainsi qu'à un "label" visant à faciliter ses discussions avec les copropriétés pour l'installation de la fibre optique dans les immeubles.

"La contrepartie attendue des opérateurs c'est un engagement en termes d'étendue, d'exhaustivité et de rapidité du déploiement, ainsi que de co-investissement", a déclaré François Fillon, confirmant les dernières déclarations du secrétariat d'Etat à l'Economie numérique.

Rappelons néanmoins qu'Orange et SFR ont un peu coupé l'herbe sous le pied du gouvernement en annonçant un partenariat dans ces zones. Les deux opérateurs se sont entendus pour co-investir dans un réseau, "tout en garantissant la possibilité pour chaque client de choisir son opérateur", écrivent-ils dans la lettre envoyée au Premier ministre. Les deux opérateurs construiront des infrastructures chacun de leur côté jusqu'à un point de rencontre.

Concrètement, ce point de mutualisation se situera en amont d'une centaine de logements au minimum et d'un millier au maximum. A partir de ce carrefour, un seul opérateur déploiera de la fibre optique jusqu'à chaque foyer.

SFR mènera l'expérimentation à Bondy et Orange à Palaiseau, en Ile-de-France. Les investissements seront partagés, et il est envisagé de créer une structure commune, dont Orange et SFR seront actionnaires.


Dans les zones rurales, le gouvernement a retenu un schéma de cofinancement des projets des collectivités territoriales puisqu'il est acquis que les opérateurs n'équiperont pas ces zones, le retour sur investissement étant loin d'être assuré.

Sur ce point, le Premier ministre a néanmoins été avare en détails.


Ces trois dispositifs devront être réalisés en parallèle afin d'éviter une nouvelle fracture numérique. "Un calendrier ambitieux est nécessaire, afin que le déploiement de la fibre optique puisse s'enclencher en parallèle sur l'ensemble du territoire", souligne Jean-Ludovic Silicani, le président de l'Arcep, le régulateur des télécoms.

Selon le dernier pointage du régulateur, le FTTH (fibre jusqu'à l'abonné) comptait seulement 60 000 abonnés à fin septembre 2009 contre 36 000 il y a un an. Les confirmations du gouvernement quant aux règles du jeu permettront-ils aux déploiements de décoller ? On le saura dans six mois environ.


Source : ZDNet France par Olivier Chicheportiche. Publié le 18 janvier 2010