Aujourd'hui Orange, Bouygues Telecom et SFR utilise le DLM pour optimiser les lignes ADSL.
Ayant lu un peu tout et n'importe quoi sur le DLM et les bridage ou baisses de débit, je pense utile d'apporter quelques précisions.
Tout d'abord, essayons de comprendre comment se négocie le débit de synchronisation.
Lors de la phase de synchronisation, que l'on va imager comme étant un dialogue entre le DSLAM et le modem du client, différents éléments sont pris en compte pour établir à quel débit les modems vont se synchroniser.
Tout d'abord l'atténuation de la ligne. Elle est fonction de la longueur de la ligne et du diamètre des fils utilisés. Plus l'atténuation est élevée, plus le débit sera faible. Pourquoi ? Plus on monte en débit, plus on va utiliser des porteuses sur des fréquences élevées. Et plus une fréquence est élevée, plus elle est sensible et moins elle est capable 'd'aller loin".
Un autre élèment très important pris en compte est le bruit. Sur chaque ligne ADSL, on peut mesurer un bruit permanent que l'on appelle le bruit stationnaire. Ce bruit est un parasite pour l'ADSL.
Le DSLAM et le modem vont donc chercher à utiliser le spectre disponible en dehors de ce bruit. Pour ne pas être perturbés, ils vont garder une marge de sécurité, c'est la marge au bruit. Cette marge cible varie en fonction des offres entre 6 et 12dB. C'est à dire que si la marge cible a été définie à 6dB, Lors de la négociation, le DSLAM et le modem vont essayer de monter en débit jusqu'à voir chuter la marge jusqu'à 6dB. Le débit sera alors défini et les modems vont se synchroniser.
Ca, c'est quand tout va bien, mais d'autres éléments peuvent parfois entrer en jeu.
Si l'atténuation de la ligne est fixe et ne bouge quasiment pas, le bruit stationnaire peut varier. La marge au bruit est là pour faire tampon, et si la variation est de faible amplitude, les modems vont rester synchronisés et l'utilisateur n'y verra rien.
Si la variation est trop importante et que la marge arrive à zéro, les modem vont se désynchroniser. Va s'ensuivre une phase de renégociation, mais le bruit stationnaire étant alors plus élevé le débit de synchronisation sera plus faible afin de reconstituer le "matelas" de 6dB.
Si ensuite le bruit stationnaire diminue, les modems vont rester synchronisés, mais la marge au bruit va augmenter. Si l'utilisateur éteint son modem à ce moment là et qu'il le rallume, le débit de synchro va augmenter puisque on va redescendre la marge à 6dB.
Vous suivez ?
Le bruit stationnaire c'est une chose, mais il n'y a pas que ça.
On va aussi parfois voir apparaître" du bruit impulsif. C'est un élèment perturbateur électromagnétique inattendu, provoqué par différentes sources. Le plus souvent des moteurs électriques, des alimentations électriques à découpage, des ballasts d'éclairage au néon, etc. etc...
Le bruit impulsif, lorsqu'il est de faible niveau, provoque des erreurs de transmission qui peuvent être corrigées, ce sont les FEC. Quand on arrive plus à les corriger, ce sont les CRC.
Quand le bruit impulsif devient très important, il se cumule au bruit stationnaire et va aller jusqu'à provoquer une perte de synchronisation.
La qualité de la ligne est importante, une bonne symétrie est importante aussi bien sur le réseau que dans l'installation afin d'éviter de "faire antenne" et d'augmenter la sensibilité au bruit.
A savoir qu'un appareil électrique défectueux, comme un simple bloc d'alimentation, peut perturber sur plusieurs centaines de mètres alentour.
Et le DLM dans tout ça ?
Lorsque le robot DLM constate qu'une ligne est instable, c'est à dire qu'elle présente des variations importantes du niveau de bruit, ainsi qu'un nombre élevé de resynchronisations spontanées (à ce propos, si vous devez rebooter votre box, attendre plus de une minute avant de la rebrancher afin d'éviter que cela soit compté par le DLM comme une perte de synchronisation) le robot va en baissant le débit de synchro maximum, essayer de stabiliser la ligne afin que la marge au bruit ne rentre pas "dans le rouge".
Il arrive que le DLM soit en échec, c'est à dire que malgré tout ses efforts, il n'a pas réussi à stabiliser la ligne. C'est en général qu'une source importante de perturbations est présente.
La stabilité n'est qu'un des objectif de DLM. DLM à également pour but de limiter les erreurs non corrigées (CRC) qui dégradent la télévision et pour les bonnes lignes d'augmenter le débit de synchronisation en diminuant la marge au bruit qui est généralement à 10 dB par défaut.
Si je demande le retrait du DLM, mon débit va t-il remonter ?
Pas si sûr... Ce serait trop facile !
Mettons une ligne instable, qui est perturbée et dont le débit de synchro varie suivant le moment de 4 mégas à 8 mégas. Le DLM va bloquer le débit à 4 mégas, mais la ligne sera stable. Si je le retire, bien sur je vais parfois retrouver 8 mégas, mais au risque de retrouver des désynchros...
Voila, nous (avec Ghizmo38) avons essayé de "vulgariser" un sujet qui est complexe.