Auteur Sujet: Des Opérateurs des DOM-TOM sommés de démonter les équipements ZTE et Huawei  (Lu 2024 fois)

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krtman

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Le gouvernement somme des opérateurs de démanteler des équipements ZTE et Huawei

Orange, Outremer Télécom et Pacific Mobile Telecom ont été sommés par le gouvernement français de démonter leurs équipements cœur de réseau chinois, en l’occurrence ZTE et Huawei. En effet, l’agence chargée de la sécurité des réseaux, l’ANSSI, n’a jamais donné son agrèment pour de tels équipements.

On se croirait presque dans un bon John Le Carré, tant les intérêts économiques et sécuritaires priment dans les histoires de réseaux, sur fond de risques d’espionnage et de protectionnisme. En effet, le gouvernement français a demandé à trois opérateurs des DOM-TOM (Orange, Outremer Telecom et Pacific Mobile Telecom) de désinstaller leurs routeurs cœur de réseau de marque chinoise ZTE et Huawei.

Jusque-là, on pourrait se dire que l’État français cherche à limiter les risques sécuritaires. Les deux équipementiers incriminés ayant d’ailleurs déjà été accusés de mettre des backdoors dans leurs équipements cœur de réseau. Toutefois, récemment, le gouvernement français appelait les opérateurs au patriotisme en matière de réseau. Comprenez le message en clair : « Achetez Alcatel-Lucent ». Pas certain que la stratégie soit vraiment payante…

Mensonges par omission ?

Toujours est-il que pour utiliser tel ou tel équipement, il faut se conformer à ce que dit l’ANSSI, l’agence nationale en matière de sécurité, indépendante de l’Etat. Et en l’occurrence les équipements cœur de réseau ZTE et Huawei ne figurent pas sur cette liste. Ce qui n’empêche pas Outremer Telecom d’utiliser du ZTE depuis 2006, et Orange Réunion du Huawei depuis 2009 environ.

Selon nos confrères de BFM TV, qui rapportent cette information, les explications sont peu fiables. « C'est la filiale sud-africaine de Huawei qui a vendu le réseau mobile à Orange Réunion, et cette filiale ne connaissait pas la réglementation française », raconte le constructeur. Or par exemple, « le contrat entre Outremer et ZTE indiquait que ZTE devait obtenir l'agrèment » de l’ANSSI, ce qui n’est pas le cas, pour Huawei non plus.

Comme le souligne BFM TV, outre des prix dans la fourchette basse, les constructeurs chinois proposent des crédits-fournisseur qui permettent aux opérateurs de contracter des prêts. Outremer Telecom aurait ainsi bénéficié de 20 millions d’euros de prêt.

Du protectionnisme tricolore dissimulé ?

Pour les équipementiers, le gouvernement français se livre en fait à du protectionnisme déguisé. « Nous sommes déçus des conditions déloyales qu'on nous impose. Les équipements ZTE sont acceptés dans les autres pays européens. Seule la France considère qu'ils posent un problème », déplorait Lin Cheng, vice-président de ZTE. Effectivement, ZTE a vendu du cœur de réseau dans plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique ou la Suède. Le cœur de réseau de Huawei est utilisé en Grande-Bretagne, en Allemagne en Belgique, etc. Toutefois, les équipementiers ont beaucoup de mal à s’implanter outre-Atlantique, notamment aux Etats-Unis et au Canada pour des raisons de protectionnisme assumées.

Il est donc facile de faire le raccourci : le gouvernement français tente de privilégier Alcatel-Lucent, sous couvert de l’ANSSI. Mais Bercy se défend et assure que l’agence « ne dépend pas de Bercy et nous ne lui avons rien demandé ».

Quoi qu’il en soit, il est demandé aux trois opérateurs de démonter leurs équipements chinois. Orange se refuse à commenter l’information. Reste à voir si les consignes seront respectées.


Source : L'informaticien le 23 octobre 2013 par Emilien Ercolani.

corrector

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Routeurs chinois : Jean-Marie Bockel se défausse sur l'ANSSI

par Stéphane Larcher, le 05 octobre 2012 16:16 Article Rating

À l'occasion d'un point presse ayant pour cadre les Assises de la Sécurité, à Monaco, le sénateur Jean-Marie Bockel à déclaré que ses convictions sur les routeurs cœur de réseau chinois étaient issues de discussions approfondies avec l'ANSSI et d'autres organismes.

Il n'est pas certain que l'affable Patrick Pailloux, directeur général de l'Agence Nationale de Sécurité des systèmes d'Information (ANSSI), apprécie les propos de l'ancien ministre. Celui-ci a en effet affirmé que ses convictions à propos des routeurs cœur de réseau et sa proposition d'interdire les produits d'origine chinoise étaient motivées par les discussions qu'il avait eu avec l'agence.

"J'ai acquis la conviction avec les éléments techniques qu'ils m'ont montré. Eux m'ont dit avoir suffisamment expertisé les routeurs cœur de réseau pour avoir acquis cette conviction ainsi que d'autres", plaide-t-il. Le sénateur Jean-marie Bockel affirme que cette proposition n'est pas improvisée et n'est pas destinée à réaliser un coup médiatique. Interrogé sur le fait qu'il n'ait pas rencontré les acteurs potentiellement impactés, à savoir ZTE et surtout Huawei, M. Bockel  reconnaît: "J'aurais pu les rencontrer".

De notre point de vue, ce «pu» devait être un «dû» car ce faisant il nous semble que la proposition perd en crédibilité. De même, l'édile nous fait part de son absence de naïveté et indique ne pas se faire d'illusions sur des failles similaires pouvant exister dans des produits d'origine américaine ou européenne. Fort bien mais dans ces conditions pourquoi mettre le doigt sur les produits de l'empire du milieu ? "Ma position vise à créer le débat et peut-être entamer un vrai dialogue qui permettrait pourquoi pas d'aller vers d'autres issues qu'un couperet. Parfois il faut mettre les pieds dans le plat plutôt qu'un filet d'eau tiède".

Huawei et les Anglais

De ce point de vue c'est réussi comme nous ne manquons pas de le lui rappeler. Toutefois, un élèment étonne : nos voisins d'outre-manche ont démarré une très forte coopération avec le constructeur Huawei et les investissements en Grande-Bretagne s'en ressentent avec plus de 2500 personnes contre environ 700 en France.

Là où nous ne comprenons pas, c'est que les processus de certifications et de normalisations qui sont actuellement en cours de mise en œuvre au Royaume-Uni pourraient être réalisés de la même façon en France. C'est en tout cas la position que ne cesse de défendre François Quentin de Huawei France depuis de nombreux mois et que le sénateur Bockel devrait enfin rencontrer dans les prochaines semaines.

Rappelons également que le Chief Security Officer de Huawei Monde - John Suffolk - occupait précédemment des fonctions similaires pour le gouvernement britannique. Ceci contribue certainement à expliquer les liens étroits que nouent désormais le constructeur avec les Anglais. Tout ceci n'a rien de nouveau et l'on s'étonne que personne n'ait pensé à signaler ce fait à M. Bockel. Nous reviendrons dans un prochain article sur d'autres éléments de ce rapport que l'auteur admet être déjà dépassé tellement les éléments vont vite dans ce secteur.

M. Bockel déplore de n'avoir toujours pas été auditionné dans le cadre du prochain livre blanc sur la défense nationale. En effet il prône l'affirmation dans la doctrine militaire française d'une stratégie offensive en matière de cyberdéfense, un point qui suscitera également de nombreux débats, à défaut de controverse. À la fin du point presse, nous lui confions en aparté que nous considérons que son propos sur l'interdiction des routeurs chinois est - quoi qu'on en pense - une erreur, car cela a totalement occulté d'autres propositions qui, pour certaines, sont fort intéressantes et méritent débat et discussions. "Vous avez raison", concède-t-il même s'il ne lâche rien sur le fond.


http://www.linformaticien.com/actualites/id/26573/routeurs-chinois-jean-marie-bockel-se-defausse-sur-l-anssi.aspx

Electrocut

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Toujours est-il que pour utiliser tel ou tel équipement, il faut se conformer à ce que dit l’ANSSI, l’agence nationale en matière de sécurité, indépendante de l’Etat.
L'ANSSI est rattachée au Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), lui même rattaché au premier ministre cf. http://www.ssi.gouv.fr/fr/anssi/presentation/

Pas sûr que l'on puisse parler d'indépendance :P