Auteur Sujet: L'effet Streisand: La DCRI rend populaire un article qu'elle souhaite supprimer  (Lu 6628 fois)

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vivien

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La Direction centrale du renseignement intérieur victime de «l'effet Streisand» : En demandant la suppression d'un article peu consulté, l’article de Wikipedia est devenu le plus lu en France et il a depuis été traduit dans 13 langues. «l'effet Streisand» vien du nom d'un chanteuse et actrice américaine qui avait voulu faire limiter en justice la diffusion, en 2003, d'une photo aérienne de son domicile. Cette procédure avait rendu populaire l'image auprès du public.

Les pages les plus vu de Wikipédia : http://wikiscan.org/?menu=live&date=24&sort=hits&filter=main

La page qu'a voulu supprimer la DCRI : https://fr.wikipedia.org/wiki/Station_hertzienne_militaire_de_Pierre-sur-Haute

Vidéo source de Wikipedia, datant de 2004 et toujours disponible sur le site de TL7 aujourd'hui :


L'affaire de la demande de suppression est résumée sur cette page : https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Affaire_Pierre-sur-Haute

Un des articles sur l'affaire :

La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) est accusée par l'hébergeur de Wikipédia d'avoir fait pression sur un administrateur pour supprimer un article qui contient des informations sur une station de télécommunication militaire.

Pour obtenir la suppression d’un article publié sur Wikipédia, le contre-espionnage français - la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) - a menacé un administrateur du site, selon la Wikimédia Foundation. Cette organisation à but non lucratif, qui est basée aux États-Unis et qui possède les serveurs hébergeant Wikipédia, a annoncé samedi 6 avril qu’elle avait été contactée en mars dernier par la DCRI pour enlever une page portant sur une station hertzienne militaire située dans le Puy-de-Dôme et dédiée aux communications interarmées.

D’après les services de renseignement français, cet article contenait des "informations militaires classées" qui violaient le code pénal. La Wikimédia Foundation s’est étonnée d’une telle demande car la page concernée était en ligne depuis juillet 2009 et ses données s’appuyaient sur un reportage vidéo réalisée par Télévision Loire 7 et disponible publiquement.

"Nous avons demandé plus d’informations à la DCRI. […] Malheureusement, elle a refusé d’apporté plus de précisions et a redemandé que l’article soit effacé dans son intégralité", a expliqué dans un communiqué la Fondation, qui a finalement décidé de ne pas supprimer l’article.

"Sous la menace"

Face à ce refus, la DCRI a opté pour une autre tactique pour effacer la page sur la station militaire. Elle a convoqué dans ses locaux début avril le contributeur et président de Wikimédia France, Remi Mathis, qui exerce dans la vie la profession de conservateur à la Bibliothèque nationale de France (BNF).

Comme le raconte Wikimédia France sur son site Internet, "ce bénévole a été contraint de supprimer devant les agents l’article incriminé, sous peine d’être placé sur le champ en garde à vue et mis en examen, et ce en dépit de ses explications sur le fonctionnement de Wikipédia".

Choqué par cette méthode, l’association française dénonce aujourd’hui les agissements de la DCRI : "Wikimédia France ne comprend pas et n’admet pas que l’on utilise intimidation et méthodes expéditives contre un bénévole œuvrant pour un accès libre et gratuit à la connaissance pour le plus grand nombre".

Interrogé à ce sujet, le ministère de l’Intérieur a contesté samedi auprès de l'AFP toute "menace". "Dans un état de droit, on ne peut pas assimiler à une menace l'engagement d'une procédure judiciaire" à propos d'un "passage qui pose problème à la sécurité nationale", se justifie le ministère

L’effet Streisand

La méthode employée par la DCRI s’est finalement retournée contre les services de renseignement. La page a de nouveau été mise en ligne dans la nuit du 5 au 6 avril par un contributeur de Wikipédia. Elle a depuis été traduite en anglais et en allemand.

Alors que cet article demeurait jusqu’à présent confidentiel, il est désormais l’un des plus lu sur le site Internet. Dans les dernières 24 heures, il a été consulté à 76 000 reprises selon les chiffres fournis par Wikiscan.

Ce phénomène est appelé dans le monde du Web l’effet Streisand. Comme le défini Wikipédia, "il se manifeste par l’augmentation considérable de la diffusion d’informations ou de documents par le simple fait d’avoir été l’objet d’une tentative de retrait ou de censure". Il tient son nom de la célèbre chanteuse Barbra Streisand. En 2003, cette artiste américaine avait attaqué en justice un photographe afin de limiter la diffusion d’un cliché aérien de sa maison. Mais cette procédure avait finalement accru la popularité de cette photographie, qui s’était propagée sur Internet.


Source : France24 le 7 avril 2013

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"Dans un état de droit, on ne peut pas assimiler à une menace l'engagement d'une procédure judiciaire"

Dans un état de droit, la contrainte est le libre choix sous la menace, la menace c'est "l'engagement [ou NON] d'une procédure judiciaire", et bientôt la dictature c'est la démocratie?

Le changement, c'est pour quand?

Sérieusement, il faut qu'une enquête soit faite au plus vite et que les responsables soient sanctionnés (en clair : il serait inconcevable qu'aucun officier de la DCRI ne démissionne). Il faut que l'opposition de saisisse de cette affaire extrêmement grave. Si cela n'est pas fait, la DCRI (qui n'était déjà pas brillante dans l'affaire Mérah) et la politique achèveront d'être discrédités.

Bien sûr, on peut aussi appliquer la méthode Bush : promouvoir et conserver des fonctionnaires d'une totale incompétence mais qui sont d'une totale fidélité à "Mou Président". On connait la performance des fonctionnaires nommés par Bush (ouragan Katrina, soi-disant "occupation" de l'Irak).

Skyhawk

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A la vue de la description du déroulement de l'affaire (la déclaration de Rémi Mathis et la déclaration du gouvernement quant à la responsabilité de "Wikipédia France" qui n'existe pas), je pense que Rémi Mathis savait très bien dans quoi il s'engageait et connaissait la pseudo-responsabilité de son association.

Par conséquent j'en déduis (peut-être un peu vite) que la DCRI a fait sacrèment pression sur lui pour qu'il supprime cet article, et que l'êtat était au courant.

Je suppose donc qu'aucun officier ne démissionnera et que l'enquête, pour peu qu'il y'en ai une, va, tout comme l'affaire disparaître doucement.

  • Invité
Traitement d'un éventuel contenu sensible sur WP
« Réponse #3 le: 08 avril 2013 à 18:39:00 »
Le contenu de la page "supprimée" pouvait être lu par n'importe quel admin.

La "suppression" pouvait être annulée d'un clic par n'importe quel admin.

Si le contenu avait réellement été secret défense, la suppression aurait été le pire remède, puisque cela attire l'attention dessus, sans masquer réellement les infos : il y a beaucoup d'admin, certains sont peut-être des agents étrangers!

Nico

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Mais là corrector tu pars du principe que la décision prise était censée. Je ne suis pas certain que ce soit dans le postulat de départ.

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Traitement d'un éventuel contenu sensible sur WP
« Réponse #5 le: 08 avril 2013 à 19:23:30 »
Je pars du principe
- qu'on pourrait découvrir dans WP des informations dont la publication est préjudiciable à des intérêts légitimes;
- qu'il faut demander l'application d'un remède approprié à ce problème;
- que ce remède ne peut pas être ce qu'a exigé la DCRI dans cette affaire;
- que la DCRI n'a pas exprimé de regrets;
- que donc la DCRI demandera à l'avenir le même remède inapproprié pour toute violation du secret défense (qui relève plutôt de l'armée que de la DCRI, non?);
- que le problème se pose aussi en cas de violation de la vie privée.

Leon

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En tout cas, cette "affaire" montre qu'il est très difficile d'effacer une information diffusée sur le web. Ca peut être un gros avantage pour la liberté d'expression, mais également un risque pour le respect de la vie privée. Bref, le web est un outil formidable, d'une puissance phénoménale, mais il faut savoir l'utiliser.

Leon.

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Masquage d'informations sur Wikimedia et sur WP
« Réponse #7 le: 08 avril 2013 à 20:31:38 »
L'historique de cet article montre justement que plusieurs révisions ont été masquées par WP et ne sont donc plus visibles des internautes. Donc Wikimedia peut masquer correctement des informations, y compris dans l'historique.

Il leur faut une demande motivée, évidemment.

Nico

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Le soucis c'est que quand tu veux cacher un truc relatif a la Sécurité Nationale, t'as ptet pas envie de dire quoi exactement à une société US. Pour le coup je ne suis pas étonné que la DCRI n'ai pas souhaité donner de précisions (même si du coup ils ont essuyé un refus).

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DCRI = agents triple zéros
« Réponse #9 le: 09 avril 2013 à 07:57:05 »
Si tu veux pas parler, ben tu la fermes, hein. Si tu ne veux pas dire qu'il y a une information secrète sur WP, c'est simple, tu dis rien, tu laisses couler. Cet article était là depuis longtemps et il n'intéressait peut-être pas grand monde.

Et puis, pourquoi la DCRI s'occupe des secrets sur les bases militaires?

Et puis, s'ils n'ont pas envie de dire ce qui est secret, qu'est-ce qu'ils espèrent que les gens vont faire?
"Un livre contient une phrase secrète. Brûlez la bibliothèque."

On est dans une (grosse) comédie, là? Après Police Academy, DCRI Academy?

Est-ce que la DCRI est une sorte de grosse blague pas drôle?

Enfin, si les Officiers de Renseignement ne peuvent même pas se renseigner sur le fonctionnement de WP qui est bien documenté, il faut vraiment qu'ils changent de boulot. (Je ne parle même pas de trouver un wikipédien dans leurs rangs pour agir de manière un peu plus fine.)

Si c'est ça un travail normal pour la DCRI (et puisque la hiérarchie défend cette barbouzerie, c'est qu'elle approuve et trouve que c'est le travail attendu), ben je comprends qu'ils n'aient pas évalué la dangerosité de Merah.

Maintenant, je pense qu'il faut au minimum débarquer le chef de cette institution. Si le Ministre, Manuel Valls, ne s'empare pas personnellement du sujet, c'est que c'est vraiment un guignol façon Sarko : grande gueule, mais rien d'autre.

On ne conseille pas que les gamins de 8 ans utilisent un PC connecté à Internet sans surveillance et sans logiciel de "contrôle parental", donc on ne devrait pas permettre aux agents de renseignements d'opérette d'avoir un accès à Internet.

minidou

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Bluefouff se prend pour un Dieu et dit de la merde, comme d'hab.

"Pire, elle entretiendra un climat de défiance vis à vis de l’autorité, un climat malsain du genre « tous pourris la DCRI aussi » qui au final, fait le jeu des extrêmes."

"faire le jeu des extrêmes", il nous le devait bien.

Peu importe qui le plus merdé entre SGDSN, ce qui tient lieu de Premier Ministre, ou les barbouzes : des zozos ont bien merdé, et ils sont couverts par leur hiérarchie.

Donc je dis : tous pourris.

Et je me contre-fiche de "faire le jeu des extrêmes". (Vraiment.)