2012 sera l'année du FTTH en Suisse. Après 2 années de démarrage, ponctuées par plusieurs tables rondes de l'Office Fédéral des Communications (OFCOM) et la mise sur pied de groupes de travail, les initiatives de déploiement vont maintenant bon train. En voici un aperçu.
Tables rondes, groupes de travail, et èmergence d'un modèle commun
L'OFCOM a organisé jusqu'en 2011 plusieurs tables rondes réunissant les différents acteurs du secteur: opérateurs, services industriels, intégrateurs, fabricants de matériel. 2 groupes de travail ont été créés:
- L1, chargé de travailler sur les problématiques du déploiement physique (identifiant des prises, de la localisation de celles-ci, modèle de tirage vertical, etc.)
- L2, chargé de travailler sur l'interconnexion entre les propriétaires/opérateurs de réseau, et les fournisseurs de service (que ce soit côté client, ou côté backbone)
A l'issue de ces travaux, un modèle commun a été défini, prenant en compte les besoins/critères des différents intervenants. La nécessité de disposer d'une plateforme d'interconnexion et de commande commune à tous les opérateurs s'est également faite jour à l'issue de ces travaux: le projet ALEX a donc été lancé à cet effet.
Déploiement
La plupart des services industriels des communes importantes en Suisse ont lancé des projets de déploiement de fibre optique. Les coûts étant importants, l'opérateur historique (Swisscom) a proposé dans la majeure partie des cas un modèle de collaboration afin de déployer un réseau unique qui pourrait être utilisé par Swisscom pour ces propres offres ou par les services industriels pour de la revente en gros. Ces accord concernent notamment les villes de Bâle, Berne, Lucerne, Zürich, Genève, Fribourg. Actuellement, près de 275'000 logements sont couverts par la fibre optique.
Les offres
Plusieurs modèles sont accessibles, en fonction des communes, des opérateurs.
Layer 1 (L1): la fibre nue est proposée par Swisscom et les opérateurs locaux. Initialement, les opérateurs locaux comptaient s'en tenir majoritairement à un modèle Layer 2 (service managé, à base de VLANs), mais la présence de plusieurs réseaux dégroupés dans le pays les a fait revenir sur cette décision. L'offre consiste à disposer d'une fibre dédiée entre la prise du client (les prises sont équipées avec 4 ports, permettant de raccorder 4 fibres) et l'infrastructure dégroupée du fournisseur de service. Il n'y a pas de service intermédiaire, et le fournisseur éclaire lui-même la fibre, ce qui laisse toute latitude quant à la définition des offres.
Layer 2 (L2) : il s'agit de services managés, nécessitant de s'interconnecter avec l'opérateur local. L'opérateur local gère le réseau de transport (en couche 2 donc), ce qui nécessite le plus souvent, en plus du CPE du fournisseur d'accès, un CPE de terminaison de la fibre. Les services disponibles sont fournis via des VLANs, que le fournisseur de service agrège dans un point d'interconnexion. Le fournisseur d'accès n'a pas la maîtrise complète sur ses offres, puisque les bandes passantes ou la gestion des flux voix sont déterminés par l'opérateur local.
Layer 3 (L3) : il s'agit de l'offre large bande de gros de Swisscom appliquée à la fibre. Le produit se nomme BBCS-F (Broadband Connectivity Services - Fiber). Le réseau est opéré en couche 3 car le routage est géré directement par Swisscom (routage des IPs du fournisseur de services dans le réseau Swisscom) et l'authentification réseau est également réalisée dans le réseau Swisscom. Ce service peut être vendu par tous les fournisseurs d'accès ayant souscrit un contrat avec Swisscom. Il est également utilisé par Swisscom pour se offres aux clients finaux sous sa propre marque. Il se base évidemment sur le déploiement effectué par Swisscom en collaboration avec les opérateurs locaux.
