Quatre fibres, deux fibres ou même une fibre, finalement ce n’est pas tellement ça le problème car la proportion de clients qui utilisent plus qu’une fibre simultanément (donc qui ont deux providers en même temps) est totalement insignifiante. Même la topologie point à multipoints (P2MP), si elle est construite intelligemment, avec des points de mutualisation (des armoires de quartier) accessibles, comme ce qui se fait dans d’autres pays (France p. ex., mais aussi dans certaines villes suisses) est acceptable d’un point de vue de la concurrence. Le problème avec le P2MP à la sauce Swisscom, c’est que l’endroit où se trouvent les splitters, c’est à dire où on répartit une fibre qui vient du central sur 32 clients, n’est pas une armoire de quartier accessibles à plusieurs opérateurs mais une chambre à câbles enterrée à laquelle seul Swisscom a accès. Dans le cadre de l’accord avec Salt, Swisscom enterre et soude deux splitters au lieu d’un, un pour eux, un pour Salt. Ainsi, ils prétendent que ce modèle permet aussi d’ouvrir la couche physique à la concurrence. Mais c’est de la poudre aux yeux, car ça ne fonctionne qu’avec un nombre très limité de gros opérateurs qui en ont les moyens techniques et financiers. En résumé, si on veut vraiment économiser sur la construction du réseau : une fibre suffit, la topologie P2MP est ok, mais il faut des points de mutualisation accessibles, sur connecteurs, et non pas enterrés et soudés!