Hum...alors il y a peut être un point technique que je ne comprends pas bien : comment tu peux sortir seulement le signal de un/plusieurs client (idéalement sans exposer les autres clients) depuis la même fibre pour l'envoyer sur un équipement actif de son opérateur ?
Pour résumer ça serait une arrivée d'une seule fibre GPON mutualisant plusieurs clients qui termine sur plusieurs équipements différents (un par opérateur), non pas en fonction de la caractéristique de l'optique (style DWDM), mais en fonction du client lui-même ?
Par exemple, pour une poche de 400 habitants desservie par un unique "point de mutualisation" (=PM, c'est une armoire de rue), commun aux 4 opérateurs. Mettons 4 x 100 abonnés pour simplifier
- en amont dans le réseau, il peut y avoir 1 ou plusieurs NRO (Noeud de Raccordement Optique, central hébergeant les équipements actifs souvent pour des dizaines de milliers d'abonnés), selon que les opérateurs décident de cohabiter dans la même salle ou non
- entre le NRO et le PM, un ou plusieurs câbles optiques, et chaque opérateur loue quelques fibres dans ces câbles. Chaque opérateur utilise des fibres séparées, même si elles sont souvent localisées dans les mêmes câbles optiques. Les opérateurs se louent des fibres entre eux, "en bonne intelligence". Dans ces câbles, tu n'as besoin que de 4 à 8 fibres par opérateur, pour 100 abonnés, vu que tu es en amont du splitter PON. Donc un câble de quelques dizaines de fibres suffit, petit diamètre (pas besoin de câble 400 fibres comme pour du point à point), facile et rapide à déployer.
- dans le PM, chaque opérateur installe ses propres splitters optiques passifs PON, et il utilise le ratio de splittage qu'il veut (partage de débit, atténuation). Par exemple 4 splitters 1:32 par opérateur, ou alors 7 splitters 1:16, tout ça pour les 100 abonnés de l'opérateur.
- dans le PM, il y a un brassage optique via des jarretière optiques entre la sortie des splitter et les panneaux de brassage clients.
- dans la très grande majorité des cas, le PM (armoire de rue) n'héberge aucun équipement actif, c'est uniquement du passif, donc pas besoin d'alim secourue, pas de baisse de fiabilité à cause de l'électricité "sur le terrain" comme c'est le cas pour du FTTC, FTTLA, VDSL.
Question subsidiaire: De ma compréhension, une telle architecture force tous les opérateurs à fonctionner sur la même technologie GPON/EPON/XPON, restreignant par la même occasion la diversité de l'offre donc exit par exemple de 25Gb/s de Init7 ?
Alors, plusieurs choses à dire
- effectivement on vise principalement du xPON, et même exclusivement, pour du FTTH (=Home). Mais les technologies xPON ont énormément de marge de progression pour les années à venir. Voir la
section spécifique du forum. On fait du GPON, mais d'autres techno xPON sont déjà prévues avec beaucoup plus de débit.
- un opérateur peut très bien mélanger du xPON pour les particuliers pour du FTTH, et du "P2P" pour les quelques entreprises avec du débit garanti, dans un même PM. Ca fonctionne bien si le taux de "P2P" est faible. Mais pour des abonnements à débit garanti, en général on évite de passer par le brassage des points de mutualisation, car la fiabilité n'est pas idéale (beaucoup d'intervention de branchement/débranchement dans ces armoires de rues). Ca peut passer par des cassettes avec soudures, dans le PM pour plus de fiabilité, c'est prévu.
Pour finir, la France a été découpée en zone. Pour la majorité des zones, les opérateurs se sont répartis le travail, pour ne pas construire plusieurs réseaux en parallèle. Chaque zone (à l'échelle d'une ville en général) est allouée à un unique "opérateur d'infrastructure" (=OI), et cet OI construit l'unique réseau, pour les parties suivantes
- les PM (point de mutualisation, souvent des armoires de rues)
- installation client (je simplifie, c'est malheureusement plus complexe)
- et tout ce qu'il y a entre les 2 (câbles, boitiers d'épissure).
Mais l'OI ne s'occupe pas de la partie NRO, ni du lien NRO-PM.
Un OI peut être un des 4 opérateurs nationaux FTTH, ou un opérateur en "délégation de service public".
Et donc dans chacune de ces zones, il y a une réelle concurrence, tu peux changer de FAI/opérateur FTTH en quelques jours. Peu importe si ton FAI est le même que l'OI ou non.
Leon.