Je crois qu'il est clair que dans le groupe Altice, SFR est le maillon faible. SFR a perdu plus de 2 millions de clients dans le mobile, des centaines de milliers dans le fixe. Il est tombé dans le rouge en 2016, et ne dégage pas de marge pour rembourser son énorme dette de 15 milliards d'euros.
Dans la 4G, l'effort a été important, certes. Mais c'était cela ou SFR disparaissait du marché. Il faut rappeler que SFR était en retard sur la 4G, et qu'il n'a fait que rattraper son retard, sinon, il aurait continué à perdre des clients. Mais cela l'a conduit dans le rouge au niveau de ses résultats. Les frais financiers de sa dette lui coûtent plus de 1 milliard par an. Dans le contexte très concurrentiel de la France, il ne peut pas augmenter ses prix. Il a dû même se lancer dans de nombreuses promotions (comme les 10€ à vie, ou l'offre anniversaire à 25€ à vie).
Dans ce contexte, s'il investit, et il est obligé d'investir, sinon il perd des clients, il tombe dans le rouge. Les 5000 suppressions d'emploi vont lui coûter 600 millions d'euros, avant de lui rapporter peut-être 400 millions par an (mais gommés par les 350 millions investis dans la ligue des champions).
J'ai toujours dit que pour augmenter ses marges et dégager les bénéfices lui permettant de rembourser sa dette, il était vital pour lui d'obtenir un retour à 3 opérateurs. Cela ne se fait pas (et heureusement pour les consommateurs).
Aux Etats-Unis, les cablo-opérateurs sont en position de monopole régional, et donc peuvent imposer les tarifs qu'ils veulent, et dégager des marges substantielles. Je remarque par ailleurs qu'aux Etats-Unis, Dexter Goei, le CEO, a décidé de faire l'impasse sur le DOCSIS 3.1, et de passer directement au FTTH. Au niveau de la stratégie réseau et commerciale, dans le fixe, il y a de quoi s'interroger en France. Orange avance dans le FTTH et arrive sur les zones câble SFR/NUmericâble.