Auteur Sujet: Neutralité du Net terminé chez SFR ?  (Lu 4220 fois)

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vivien

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Neutralité du Net terminé chez SFR ?
« le: 24 mai 2011 à 08:09:48 »
SFR débouche ses tuyaux... et noie la neutralité ?

La saturation du réseau internet donne des idées à SFR. Parce que les flux vidéos engorgent le net et que l’utilisateur se plaint d’images brouillées et de flux ralentis, l’opérateur télécom pousse fort un nouveau modèle : ajouter à son métier de fournisseur de tuyaux, celui de diffuseur de contenus pour le compte de tiers. L’opérateur démarche en ce moment les grosses pointures du net, ces éditeurs de contenus qui saturent la toile — chaînes de télévision, service de video à la demande en streaming — pour leur vendre sa solution.

Son argumentaire — une série de tableaux et de graphes sur PowerPoint — est bien rôdé : « Il s’agit de rapprocher les contenus au plus près de l’utilisateur », explique Alexandre Wauquiez, directeur marketing du réseau. Comment ? « En hébergeant ces contenus chez nous ». Et il poursuit : « Nous, on pense que tous les contenus hébergés sur le réseau mondial peuvent être utilement relayés sur nos serveurs ». Ce qui devrait permettre, assure l’opérateur, « de mieux servir nos clients ». Et l’opérateur de prendre un exemple : « le flux que l’on diffusera — une chaîne de télé, un film en streaming —, s’il est relayé chez nous, n’occupera pas plus de place sur le réseau Internet qu’il y ait un abonné ou 10 000 à vouloir regarder la même chose » (on appelle cela la diffusion TV sur IP multicast, par opposition à la diffusion unicast). D’où l’assurance de qualité.

L’explosion du trafic pour cause de surconsommation de vidéos est effectivement une épine dans le bon fonctionnement des échanges sur la Toile. « Il y a quelques années, on était sur un rythme de croissance du trafic, de 20 à 30 % par an. Maintenant, il double chaque année », insiste t-on chez SFR. On est passé « de l’échange de contenus personnels à la diffusion de contenus de plus en plus professionnels », analyse l’opérateur. L’arrivée de la video en haute définition, des films en 3D, et la déferlante annoncée des téléviseurs connectés (le poste de télévision ira chercher les chaînes que l’on regarde directement sur Internet) accélère encore la pression sur le réseau. Selon le dernier pointage fait par Sandvine, Netflix, le service américain de VOD, est passé premier pour la consommation de bande passante, autrement dit le numéro 1 de la congestion du réseau.

D’ailleurs, à l’« e-G8 », la manifestation voulue par Nicolas Sarkozy et qui réunira, dès mardi prochain, les plus grands acteurs mondiaux de l’Internet en marge du vrai G8, le sujet de la congestion du réseau fait l’objet d’une session : « Échange massif de données. L’infrastructure va-t-elle résister ? »

SFR n’a pas la prétention de désengorger le net. Il faudrait pour cela, reconnaît-il, que son modèle de diffuseur des contenus soit adopté par une majorité d’opérateurs, ce qui n’est pas le cas. Chez Orange, par exemple, on préfère discuter avec les Google ou les YouTube pour les inciter à investir eux aussi dans les tuyaux, de façon à améliorer la fluidité sur le réseau pour tout le monde. En revanche, pour l’abonné SFR, la qualité du service, « grâce aux flux qui seront mieux gérés fera la différence », promet l’opérateur.

Bien entendu, ce métier de diffuseur de contenus mérite une rémunération. Elle viendra des éditeurs de contenus que SFR souhaite facturer pour le service. Toute une palette de prestations pourront être proposées : de la diffusion en live optimisée, au « just in time delivery ». Il y aura aussi du référencement, de façon à mettre en avant la chaîne, du push marketing, de la publicité interactive, et même des données fines sur les habitudes de consommation de l’abonné seront disponibles… Bref, toute la gamme de prestations pour faire consommer son service sera accessible aux éditeurs.

D’où cette question posée par un opérateur concurrent de SFR : « est-ce que ce modèle n’est pas en train de discriminer les flux », entre ceux des majors du Net et les sites plus modestes qui verraient l’accès à leurs contenus dégradés en qualité ? Autrement dit, un gros coup de canif dans la Neutralité du Net.


Source : Libération par Catherine Maussion

ruchard5

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Neutralité du Net terminé chez SFR ?
« Réponse #1 le: 24 mai 2011 à 08:51:45 »
Son argumentaire — une série de tableaux et de graphes sur PowerPoint — est bien rôdé : « Il s’agit de rapprocher les contenus au plus près de l’utilisateur », explique Alexandre Wauquiez, directeur marketing du réseau. Comment ? « En hébergeant ces contenus chez nous ». Et il poursuit : « Nous, on pense que tous les contenus hébergés sur le réseau mondial peuvent être utilement relayés sur nos serveurs ». Ce qui devrait permettre, assure l’opérateur, « de mieux servir nos clients ». Et l’opérateur de prendre un exemple : « le flux que l’on diffusera — une chaîne de télé, un film en streaming —, s’il est relayé chez nous, n’occupera pas plus de place sur le réseau Internet qu’il y ait un abonné ou 10 000 à vouloir regarder la même chose » (on appelle cela la diffusion TV sur IP multicast, par opposition à la diffusion unicast). D’où l’assurance de qualité.
Oui, sauf que le plus gros du trafic vers le site de diffusion est en Unicast et le restera, a moins que l'on passe sur un modèle similaire a la vidéo dans les avions, avec des flux démarrant toutes les 15 minutes par exemple. Ceci est tout a fait valide pour des films ou vidéo longue (flux de type match de foot) mais pas pour la vidéo moyenne vu sur Youtube, Dailymotion ou TF1, France Télévision etc.

Chez Orange, par exemple, on préfère discuter avec les Google ou les YouTube pour les inciter à investir eux aussi dans les tuyaux, de façon à améliorer la fluidité sur le réseau pour tout le monde.
Ridicule. Google a tous les tuyaux nécessaire a la gestion des flux et pour faire sortir le contenu de leur datacenters vers les réseau FAI (réseau d’accès a l’échelle d'Internet). Oranges veux forcer Google a passer par OpenTransit, pour faire payer un accès premium aux clients Orange.

De plus Google maintenant offre des racks de serveurs pour les FAI afin de mettre le contenu a dispositions aux coeur du FAI: Google Global Cache (http://whiteafrican.com/2011/04/13/the-google-global-cache-hits-kenya/)

D’où cette question posée par un opérateur concurrent de SFR : « est-ce que ce modèle n’est pas en train de discriminer les flux », entre ceux des majors du Net et les sites plus modestes qui verraient l’accès à leurs contenus dégradés en qualité ? Autrement dit, un gros coup de canif dans la Neutralité du Net.

Pas vraiment. En faite, la vidéo a la demande et les chaines payantes sur les box sont basée sur ce modèle: avec un système de distribution au cœur du FAI on garantie une qualité de service non disponible via Internet.

netegalkaka

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Neutralité du Net terminé chez SFR ?
« Réponse #2 le: 24 mai 2011 à 09:59:25 »
Pour un noob comme moi qu'est ce que ça signifie? Cela voudrait dire que l'abonné SFR aura accès à "l'intranet SFR" avec un accès à débit réduit vers l'internet?
Ce ne serait pas top comme perspective  :o

ruchard5

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Neutralité du Net terminé chez SFR ?
« Réponse #3 le: 24 mai 2011 à 10:38:24 »
Non, ça veux juste dire que pour certain cas (si les fournisseurs de contenu sont intéressés) SFR pourra fournir le contenu avec une meilleur qualité (temps de latence réduit, HD sans saut de trame etc) tout en réduisant la charge sur leurs liens Internet.

C'est un peu du gagnant - gagnant, a condition que les couts ne soit pas prohibitifs.

corrector

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SFR : CDN, cache...
« Réponse #4 le: 27 mai 2011 à 22:02:27 »
et que l'accès à ce service soit équitablement ouvert à tous.

corrector

  • Invité
Neutralité du Net terminé chez SFR ?
« Réponse #5 le: 27 mai 2011 à 22:03:49 »
Son argumentaire — une série de tableaux et de graphes sur PowerPoint — est bien rôdé : « Il s’agit de rapprocher les contenus au plus près de l’utilisateur », explique Alexandre Wauquiez, directeur marketing du réseau. Comment ? « En hébergeant ces contenus chez nous ». Et il poursuit : « Nous, on pense que tous les contenus hébergés sur le réseau mondial peuvent être utilement relayés sur nos serveurs ». Ce qui devrait permettre, assure l’opérateur, « de mieux servir nos clients ». Et l’opérateur de prendre un exemple : « le flux que l’on diffusera — une chaîne de télé, un film en streaming —, s’il est relayé chez nous, n’occupera pas plus de place sur le réseau Internet qu’il y ait un abonné ou 10 000 à vouloir regarder la même chose » (on appelle cela la diffusion TV sur IP multicast, par opposition à la diffusion unicast).
Non, aucun rapport.

Là il est question de cache, de CDN, pas de multicast.

L’explosion du trafic pour cause de surconsommation de vidéos est effectivement une épine dans le bon fonctionnement des échanges sur la Toile.
sur le net; Toile = toile d'araignée mondiale = "World Wide Web"