Questions :
- Un site où plusieurs porteuses LTE sont déployées supporte-t-il automatiquement l'agrégation, ou faut-il un équipement/paramétrage de l'eNodeB spécifique ?
Il faut des paramétrages et du SW spécifiques dans l’eNodeB, voire du matériel supplèmentaire, car agréger des porteuses implique des débits internes plus élevés entre les cartes (les SOCs) qui constituent l'eNodeB et plus de ressources CPU et mémoires (buffers entre les couches L1 et L2).
Certaines limitations sur les porteuses agrégeables viennent des normes LTE (3GPP 36.xxx), d’autres contraintes et paramètres viennent du fournisseur de l’eNode B (limitations matérielles ou logicielles). D’autres paramétrages sont faits par l’opérateur mobile.
Toutes les combinaisons d’agrégation de porteuses/fréquences ne sont pas actuellement autorisées en LTE, par exemple : 700 MHz (bande 28) + 800 MHz (bande 20). Et certains eNode, plus anciens ne supportent l’agrégation que de 2 ou 3 porteuses vers un terminal donné. On parle par exemple de « 2 CA parmi 3 » : 2 porteuses agrégeables parmi 3 émises par la station de base, ou de « 3 CA parmi 5 ».
- Dans ces cas de saturation des antennes, existe-t-il des mesures de gestion "exceptionnelles" du trafic ? Type "fair queuing", ou bien une répartition "forcée" des utilisateurs sur les porteuses pour optimiser leur remplissage, ... ?
C’est plutôt ta 2ème proposition (répartition "forcée" des utilisateurs…) qui correspond à ce qui est implèmenté.
La gestion des ressources radio est faite par le (ou les) « scheduler » (l’allocateur de ressource radio de l’EnodeB). Là aussi certains paramétrages sont imposés par le constructeur, d’autres sont faits par l’opérateur mobile.
Un scheduler est très complexe et doit tenir compte de beaucoup de paramètres techniques ou commerciaux y compris les capacités techniques de chacun des terminaux présents et actifs dans la cellule radio : ses capacités (catégorie 4, 6, 11 …), sa distance de l'antenne, le nombre de sous-porteuses sur lesquelles le terminal peut èmettre en respectant la puissance max d’émission, la qualité instantanée des canaux radios (SINR) entre station de base et chaque terminal, …
Les choix d’allocation des ressources radio sont un compromis dynamique entre la recherche du meilleur débit global, la volonté de garantir un débit minimal aux abonnés situés en périphérie de la cellule radio, celle de privilégier une latence faible et une QoS élevée pour la voix (VoLTE) + des contraintes visant à limiter les interférences vers les cellules radio adjacentes : ne pas attribuer certaines ressources radio (sous-porteuses, « resource blocks ») aux abonnés situés à proximité des autres cellules qui utilisent les mêmes fréquences.
C'est donc très complexe, Il faudrait des dizaines de pages pour détailler tous les cas de figures et les paramètres associés qui dépendent aussi des eNodeB utilisés.