Il faut bien voir le contexte Orange. Orange c'est pas juste un FAI en France qui a décidé que Google allait payer pour faire un peering sur Paris avec eux. Orange c'est plutôt son transitaire OpenTransit (qui lui appartient) présent sur tous les continents mais surtout présent sur des pays peu reliés par d'autres opérateurs, notamment sur le continent africain.
Du coup la négociation entre OT et Google ne s'est pas limité à la France mais aussi à permettre à Google de toucher ces pays sans devoir payer les infras pour y aller ou des transits (dont OT lui même souvent).
Pour la France comme pour beaucoup de pays bien développés niveau Internet, Google amène son réseau en propre depuis ses datacenters qui délivrent le contenu (Saint Ghislain en Belgique pour l'Europe). Typiquement Google a des liens depuis son DC belge vers Paris pour livrer son contenu en France. Il s'assure d'avoir la bonne capacité et est présent sur plusieurs DC parisiens avec notamment les routeurs qui vont bien. De là il établit du peering sur les points d'échanges locaux gratuitement et en privé pour toucher tous les opérateurs et FAI du pays depuis la capitale Internet de celui ci (Paris pour nous).
Pour les pays où ça ne serait pas rentable de déployer tout un réseau et les liens pour y aller, Google fait comme tout le monde pour aller là où il n'est pas, il paye le transit. Comme OpenTransit s'y trouve pour certains pays, un accord a été trouvé pour satisfaire tout le monde par rapport à ça.
Après peut-être est-ce en partie une excuse, il faudrait avoir le tarif que paye Google et le cadre de l'accord pour en juger. Mais en tout cas le contexte le justifie tout à fait contrairement à ce qu'on peut voir actuellement pour free où le but est simplement de casser le modèle en place pour imposer le FAI comme taxeur sur le contenu.
SFR est conscient du contexte dans lequel Orange a négocié, il est aussi moins guerrier qu'un free qui tente une croisade en prenant ses clients en otage.
Free est en position dominante en France, tous les opérateurs de contenu en France quasiment ont été obligés de céder à la nécessité d'ajuster leurs fournisseurs de transit et leur peering en fonction du dictat de free. Par contre Google ne dépend pas autant des abonnés de free que les hébergeurs français et c'est un tout autre bras de fer qui a lieu.
SFR n'a aucun intérêt à se trouver dans la position actuelle de free, surtout que ses abonnés sont moins "fanatisés" que ceux de free et donc moins fidèles et sensibles à la communication révolutionnaire.
Par contre si free obtient ce qu'il veut, ça va compliquer les choses et pousser effectivement les autres FAI à faire de même, au nom de la concurrence et parce que ça marche.