OVH était sur le réseau Free, quand Orange a voulu faire payer le peering de Free, cela a pesé dans la balance.
Le peering entre Orange et Free / OVH était a cette époque de 1 Gb/s :
Message du dimanche 19 janvier 2003 17:22:
Comme vous pouvez constater le peering avec wanadoo est régulièrement saturé dans la journée. Dans la semaine, on essaie en arrêtant les miroirs (free/ovh) et newsgroups (free) faire de sorte que le trafic reste inférieur à 1Gbs mais c'est de plus en plus difficile.
De notre côté nous avons mis tout en place depuis plusieurs semaines mais rien n'est fait de côté de wanadoo puisqu'ils n'ont pas de feu vert de leur direction !
En effet, nous avons eu la confirmation que le problème d'upgrade du peering est un problème de _politique_ et wanadoo ne souhaite pas l'upgrader !
Il ne nous reste plus qu'à vous demander de faire les actions au près de wanadoo pour faire la pression sur la direction afin qu'elle donne le feu vert à leur équipe technique pour l'upgrade. Téléphonez à leur support, envoyez l'email à leur support, faites savoir l'information au près des journalistes, affichez l'information sur votre site, faites passer l'information aux autres sur les pratiques que France Telecom vis à vis de leurs concurrents !
Il faut préciser qu'à l'époque, l'ADSL commençait à s'envoler chez Orange. Free était FAI presque exclusivement 56k, mais il avait des "pages persos" populaires et OVH sur son réseau :
Un article de journal où Octave Klaba est interviewé :
Mercredi 22 janvier 2003
Des semaines que Free voit grossir le mur : entre les deux poids lourds de l'Internet Français, il n'y a qu'un seul et unique câble, qui n'a pas été remplacé depuis deux ans. Problème : l'Internet a bien grossi entre temps, et le calibre du tuyau - 1 Gbit/s - n'est plus à la hauteur. Résultat : entre Free et France Telecom, les débits chutent spectaculairement et la qualité de service se dégrade.
"Free a bien tenté de prévenir France Telecom il y a deux mois, mais sans succès : FT n'a pas réagi, et les temps d'accès vers certains sites ont fini par devenir intolérables pour les internautes de Wanadoo et de Free" - affirme Octave Klaba, DT de l'hébergeur OVH.
La conséquence ? Pour peu qu'un site se trouve de l'autre côté du tuyau - et c'est souvent le cas -, les informations circulent aussi vite qu'une voiture dans un embouteillage. Sur les forums de discussion, on peut trouver des phrases de ce genre émanant d'internautes mécontents: "J'ai l'impression d'être en 14,4 Kbit/s" - faisant référence à la vitesse anémique à laquelle plafonnaient les tous premiers modems.
Coupure pure et simple
Mais c'est surtout du côté des propriétaires de sites commerciaux hébergés par Free ou FT que l'inquiétude est la plus vive : impossible d'accéder à leurs pages dans de bonnes conditions depuis l'autre côté du tuyau qui relie FT à Free.
Pourtant, le pire reste à venir : hier matin, Free coupe tout simplement l'accès à ses serveurs pour tous les internautes de Wanadoo : ils sont privés d'une partie du Web et de certains services mail. Officiellement, Free n'a pas voulu mettre le couteau sous la gorge de France Telecom : il s'agissait simplement de soulager ses serveurs, qui croulaient sous le temps d'accès, et qui dégradaient la qualité de service de ses abonnés. Mais de là à dire que Free a voulu réveiller (brutalement) Wanadoo, qu'il tentait - rappelons-le - de prévenir depuis des mois, il n'y a qu'un pas.
Un pas que ne franchira pas Free : "C'est un petit problème qui se règlera bien vite, nous faisons confiance à France Telecom". A n'en pas douter, Free ne souhaite pas froisser le géant des télécoms.
Service rétabli mercredi soir ?
Dans tous les cas, l'électrochoc a fait son effet : dans la soirée de mardi, FT et Free parviennent à un accord : "d'ici mercredi à 17h, le calibre du tuyau sera multiplié par 2,5, et Free rendra aux "Wanadiens" leur liberté" - communique France Telecom.
Mais la bataille n'est pas terminée : FT précise que "les négocations commerciales n'ont pas encore abouti, et que le service sera - à titre exceptionnel - rétabli avant même que les conditions soient clarifiées". En clair : Free va sans doute devoir bourse délier.
La pilule sera difficile à avaler pour Free : "Il y a deux ans, lorsque le FAI développe son propre 'point de peering' - la porte d'accès à son réseau privé -, FT l'autorise à se connecter à son propre point de peering gratuitement. Aujourd'hui, FT souhaite faire payer Free. Pour quelle raison ? Il y a autant de traffic dans un sens que dans l'autre, et FT a autant besoin de Free que Free a besoin de FT" explique Octave Klaba, DT d'OVH. FT reconnait ces faits, mais l'opérateur laisse entendre que Free va devoir payer.