Actuellement les opérateurs sont pratiquement partout en xDSL, dégagent une certaine marge.
La fibre est une rupture technologique car cela pemet de monétiser d'autres services grace aux débits élevés.
Afin de les limiter les couts et les abus de position dominante de la part de FT (qui est le seul à avoir les moyens de fibrer la France en quelques années), l'ARCEP a imposé la mutualisation du vertical. Au final, dans les villes, le modèle est pas si éloigné du modèle cuivre. Si un opérateur veut investir, il peut le faire et touchera des loyers de ses concurrents, sinon il paiera le loyer fixé par l'ARCEP.
Au final, le cout de la fibre est légèrement supérieur à celui du cuivre, mais les opérateurs espèrent monétiser les contenus.
En milieu rural, le déploiement de la fibre a un certain cout, plus élevé qu'en ville car il faut tirer plus de distance par client. C'est pour cela qu'aucun opérateur ne veut fibrer sur ses fonds propres et que les RIP existent.
Sauf que les départements, qui veulent limiter la fracture numérique, ne veulent pas non plus que cela pèse trop sur les dépenses publiques. Donc ils tentent de faire payer des loyers aux opérateurs qui compensent totalement ou en partie les surcouts de construction. Ceci est irréaliste car si c'était pour payer le même prix, les opérateurs auraient déployés la fibre eux même.
Actuellement, FT facture 9,31€/mois le dégroupage total d'une ligne.
Sur l'offre fibre MF, Si on rajoute le lien PRDM-PM + le passif + la maintenance, on est au dessus de 14€.
Un abo fibre est facturé entre 26 et 35€ HT par mois, soit le même prix qu'une offre xDSL.
Si les pouvoirs publics (ou l'entreprise qui a la DSP) dit à un opérateur qu'il peut passer ses clients du cuivre vers la fibre pour le même cout, il va foncer car il pourra vendre plus de services.
Si on lui dit "non, monsieur, votre marge disparait", il dira "je garde mes clients en ADSL et j'attend que vous baissiez votre prix, et de toute façon, si vous ne le baissez pas, je ne viendrai jamais car je ne peux pas gagner d'argent".
Ce que je reproche à nos politiques, c'est qu'ils ont cru qu'ils seraient plus forts que les gros opérateurs. Et que qd les opérateurs se sont mis en retrait des RIP, ces même politiques ont osé dire qu'on n'avait pas besoin d'eux, alors que l'ARCEP tentait d'expliquer aux collectivités qu'elle faisaient fausse route.
Depuis, les chiffres ont donné raison à l'ARCEP, les délégataires expliquent que les négociations n'ont jamais cessés, sauf que lorsqu'un gros opérateur dit "c'est trop cher, on veut bien mettre x€ mais pas plus, et en attendant, on dira que ce n'est pas prévu d'aller dans les RIP", cela ne s'appelle pas de la négociation mais du chantage. Ils savent très bien qu'un réseau fibre avec peu de client sera un boulet financier pour le département, donc ils en usent.
Encore une fois, je n'accuse pas le délégataire, il a un contrat et doit répondre aux exigences des élus. J'accuse nos élus.