Les différents messages ayant encouragé la création d'un sujet dédié à la télévision sur IP :
Je suis assez d'accord avec lm2.
Mais la question centrale est cette législation mise au service des lobbies des fournisseurs de contenus, avec en plus un discours en France sur l'exception culturelle quand ce n'est qu'une exception commerciale.
Si le "produit" est un brevet d'invention, la protection est de 20 ans après le dépôt du brevet, on reste dans le raisonnable.
Si le "produit" est un scénario, un film, une composition musicale, un livre... elle passe à 70 ans, et pas même à partir de la création de l'oeuvre, mais à compter du 1er janvier suivant la date du décès de l'auteur. Inutile de dire que si, jeune, vous découvrez une nouvelle oeuvre, vous n'aurez aucune chance de la voir dans le domaine public de toute votre vie.
C'est clairement une confiscation du domaine public.
Ce droit d'auteur est aujourd'hui étendu au droit d'exploitation audiovisuelle, de toute nature y compris les manifestations sportives dont les fédérations sont devenues propriétaires des droits.
Les intérêts commerciaux des détenteurs de tels droits sont aujourd'hui tellement surprotégés, non seulement par la loi mais aussi à grands coups de discours moraux sur la culture, la création et la protection des auteurs (souvent morts depuis longtemps) quand il ne s'agit que de commerce, que leurs aficionados se sentent pousser des ailes pour aller encore plus loin dans leur business. Ainsi on les voit partager le monde pour maximiser leurs profits, par exemple par la segmentation géographique des DVD ou de la diffusion des matchs de foot. Les chaînes TV, impuissantes, sont à leurs bottes, et le citoyen lambda, leur prospect. Les chaînes TV ne sont pas qu'impuissantes, elles sont aussi complaisantes car la plupart procèdent du même souci commercial d'exploitation. Leur propension à vouloir n'être vues que depuis leur site ou leur appli spécifique même pour du gratuit, au mépris de ce qu'est la "télédiffusion", en est le signe le plus probant.
C'est au point qu'aujourd'hui, alors que les politiques prétendent construire une Europe sans frontière et une "Europe des citoyens", il n'est même pas possible aux francophones que nous sommes de regarder gratuitement les émissions TV du service public de nos voisins belges et suisses, et réciproquement. Les ayant-tous-les-droits font de la discrimination du citoyen sur sa position géographique, et impose les frontières qu'on cherche à éliminer.
Pire, il n'est même pas possible à un Français ayant pris un compte sur france.tv, de regarder gratuitement la télé française sur IP depuis l'étranger, c'est "géo-bloqué" !
Où est la "culture" dont nos ministres se gargarisent ?
Et il n'y a pas que les Français à l'étranger. Bien des étrangers francophones aussi se plaignent de ne pouvoir regarder la télé française par satellite, j'en connais par exemple au Liban. La demande est évidemment énorme à l'étranger et seuls des abonnements payants sont la réponse.
Où sont la "culture" et le "rayonnement de la France" dont nos ministres se gargarisent ?
Cette dictature éhontée des "ayant-droits" sans devoir culturel a amené bien sûr des contournements. On les trouve dans les listes d'adresses IP de flux TV, comme celles de K-net qui étaient libres d'accès, et comme bien d'autres adresses non protégées, toujours vers des services de streaming légaux. On les trouve dans les VPN qui permettent de contourner le géo-blocage, VPN qui ne se privent pas de fournir tous les tutoriels utiles pour voir les télés étrangères, ce qui semble même être le moteur principal de leur croissance. Mais rien de tout cela n'est vraiment accessible au grand public.
Enfin, il y a le piratage par les serveurs qui re-streament illégalement le flux des chaînes, et se font payer pour ça. Là on n'est clairement plus ni dans le légal ni même dans le légitime quand il s'agit de chaînes payantes sur abonnement.
Par contre s'il s'agit de chaînes gratuites, peut-on reprocher à un Français de regarder France 2 gratuitement sur un serveur, pirate (oui c'est possible) ou pas, surtout s'il est à l'étranger ? Ces serveurs ont finalement un rôle social et comblent ces lacunes sociétales inadmissibles qui interdisent l'interconnexion culturelle mondiale que la technique a permise. Hors question des droits, les chaînes gratuites devraient même favoriser ces serveurs puisqu'ils les streament gratuitement tandis qu'elles se plaignent du coût quand ce sont elles qui le font !
Mon point de vue est celui d'un "téléspectateur" candide, appréciant le service que rendait discrètement K-net, sciemment ou par négligence je n'en sais rien, contre les excès du mercantilisme. Il en faudrait plus comme lui en attendant un retour à une législation décente vis à vis des populations, auxquelles ces chaînes et la culture en général sont quand même destinées.
sur le plan technique, l'iptv apporte la télé (et la radio), sur appareil informatique/numérique, à l'instar de la VoIP/ToIP (Voix sur IP, Telephony sur IP), sur les services numériques.
je partage largement ce point de vue, pour moi l'iptv est la petite exclue, sur la notion juridique, du principe de la licence globale:
quand on voit son "rejet" au milieu des années 2000 par toute l'industrie du cinéma, et qu'aujourd'hui tout se fait via l'équivalent d'un tarif unique pour moult choix (netflix &co..)
peut être l'occasion d'aborder plus profondément le sujet, sur les volets techniques, sociétaux, juridiques etc..
bon allez, qui balance la première .m3u?
