Je me demandais pourquoi le +60% de ce matin...
(Plus qu'à savourer la position d'alain_p sur cette décision)
Je suis triste de voir qu'un modérateur se mette à troller. Tu as vu que tu avais été immédiatement suivi ?
Si tu veux ma position, tu vas l'avoir, elle est la même quelle que soit l'opérateur. Le principe, c'est de se demander si la décision est bonne pour la société, ses salariés, et ses abonnés.
Normalement, on introduit une société en bourse pour que les actionnaires apportent des capitaux pour aider au développement de l'entreprise. Cela fait un certain temps qu'Iliad a été introduit en bourse, en 2004, donc cela ne sert plus à grand chose de ce point de vue, mais Iliad aurait pu faire une augmentation de capital, pour obtenir de nouveaux capitaux pour ses nouveaux investissements. Mais cela peut diluer le capital, et réduire donc la valeur des actions de ceux qui en détiennent déjà. Donc il faut être sûr que les investissements vont augmenter la valeur de l'entreprise, donc de ses actions. Le fait que Xavier Niel n'ait pas choisi cette voie montre qu'il n'a pas confiance qu'il aurait été suivi dans cette voie.
Il a donc choisi plutôt de s'endetter, en investissant à l'étranger. Personnellement, j'ai toujours trouvé l'investissement en Italie comme douteux, et je ne suis pas le seul. Alors qu'en France, à l'arrivée de Free sur le marché de l'Internet fixe, les prix étaient élevés et il y avait la place pour un nouvel arrivant qui pourrait proposer des offres innovantes à prix moins élevé, tout en continuant à être rentable. Iliad/Free a toujours été rentable depuis ses débuts, en France. Ce qui lui a permis de financer aussi son arrivée sur le mobile, où là aussi les prix étaient élevés, et où il y avait de la place pour un nouvel arrivant qui proposerait moins cher. Mais là, les prix sur le fixe ont eu tendance à augmenter (Revolution à 36 € contre 30€ auparavant), ce qui n'est pas forcément très bon pour les abonnés.
En Italie, avant qu'Iliad arrive, les prix étaient déjà très bas. Pour arriver à quand même gagner des abonnés, Iliad Italie a fait encore moins cher, il propose des abonnements à 6/7 €, qui ne sont pas rentables. Il a toujours été avec un résultat négatif en Italie, d'autant plus qu'il gagnait des abonnés, du fait aussi du prix auquel il a acheté ses licences 5G... Iliad a donc revendu, comme SFR/Altice, ses tours en Italie, aussi une bonne partie en France. Néanmoins, la dette a augmenté.
Avec la Pologne, où les prix sont très bas aussi, il a acheté par la dette, et celle-ci atteint un niveau qui est inquiétant, x3.9 la marge brute (l'EBITDA), même si les taux sont encore très bas (cela ne pourrait pas durer), et Iliad emprunte moins cher qu'Altice. Néanmoins, cela devient donc inquiétant pour la société (Orange indique de son côté limiter son endettement à x2 la marge brute). Et là on apprend donc qu'un nouvel investissement en Pologne est prévu, de 1.9 milliard d'euros. Donc là, cela devient un peu risqué pour l'entreprise, et par contre coup pour ses salariés. Pour l'instant, Iliad a plutôt embauché, mais si cela tournait mal, une fois aussi la grosse période de raccordement fibre terminée, elle pourrait être amenée à supprimer des postes pour financer la dette, comme Altice.
Pour les abonnés, on voit que Free est devenu un des opérateurs les plus chers. Un exemple emblématique est la Devialet à 480 €, un échec. Iliad, pour financer ses investissements à l'étranger, cherche à augmenter son ARPU en France, pas une bonne nouvelle pour les abonnés.
Il y a une très forte concurrence en France, à quatre, avec des promos régulières, et Free pourrait perdre des abonnés. Sur ce plan, cela n'a pas été extraordinaire ces derniers trimestres, même si les recrutements sur le FTTH sont bons (mais ne compensent pas toujours les pertes sur l'ADSL°.
Xavier Niel considèrent peut-être qu'une consolidation en Europe est inévitable, et qu'il faut devenir assez gros pour survivre. Mais pour cela, il prend des risques. Comme il sait qu'il ne serait pas suivi par les autres actionnaires (à qui il offre une belle prime), il préfère racheter la société avant qu'elle ne perde trop de valeur. Elle constitue la part principale de sa fortune... Et d'un autre côté, il peut déduire une parte de ses investissements de ses impôts, car il doit en payer pas mal, en France, lui.