Auteur Sujet: Mais où va Free?  (Lu 26870 fois)

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Nico

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Mais où va Free?
« Réponse #24 le: 13 mars 2013 à 17:43:47 »
A lire, la tribune Benoît Felten chez ZDNet : Free, de l’abondance radicale à la rareté organisée

Pour l'expert des réseaux et le fondateur de Diffraction Analysis, Free a opéré "un changement profond de sa philosophie, une sorte de reniement de ses origines qui s’affirme chaque jour un peu plus".


Depuis 2003 les développements du marché Français des télécommunications sont très largement dictés par Free. En lançant son triple-play à 30€ par mois il y a 10 ans, non seulement la société du groupe Iliad s’est mise sur les rails d’un succès spectaculaire, mais elle a également pris les rênes du marché en forçant ses concurrents, grands et petits, à se positionner par rapport à elle, tant en termes de prix que de services.

Les secousses récentes du marché suite au lancement de Free Mobile ne sont qu’une illustration de plus de la domination psychologique exercée par la société.
Pourtant, cette apparente continuité cache un changement profond de la philosophie de l’entreprise, une sorte de reniement de ses origines qui s’affirme chaque jour un peu plus. Le génie de Niel et de ses acolytes en 2003 ce n’était pas le triple-play (qui était dans les tuyaux chez d’autres opérateurs) ni même le prix unique à 30€.

La révolution de 2003, c’était l’abondance

Dans un marché habitué de par ses racines dans la téléphonie fixe classique à vendre des ressources rares, Free avait compris que l’IP permettait une approche radicale en fournissant aux clients de l’abondance. On pouvait vendre de l’illimité et dégager quand même des marges positives, au lieu de facturer chaque Mb/s de bande passante, chaque option, chaque micro-service dans l’espoir d’augmenter le revenu moyen par abonné. La technologie le permettait, Free l’a fait. Ils avaient tout compris.

La confirmation de cette philosophie de l’abondance s’est faite deux ans plus tard, quand Free a annoncé migrer tous ses clients à l’ADSL 2+ (soit 15Mb/s de débit théorique maximal au lieu de 8Mb/s) automatiquement et sans surfacturation. A partir de ce moment-là, tous les concurrents sur le marché ont couru derrière Free sans jamais pouvoir vraiment suivre la cadence.

Le ‘modèle Free’ était en marche, alimenté par la machine à innovation de Rani Assaf, le directeur technique de la société. Tous les 3 mois, un nouveau service était offert aux abonnés sans jamais être facturé et sans jamais que le seuil des 30€ ne soit franchi : magnétoscope numérique dans la box, wi-fi nouvelle génération, hébergements web, adresse IP fixe, possibilité de moduler la latence de sa connexion, disque dur en ligne, routeur LAN, FTP local, autant de services qui sont devenus des standards du marché parce que Free les a proposé sans les facturer à ses clients.

Le lancement de la Freebox Révolution en 2010 et de Free Mobile en 2012 ont pu sembler s’insérer dans la continuité de cette philosophie, et pourtant ils ont marqué une rupture. D’abord parce que lorsque la Révolution est sortie, la machine à innover séchait depuis un bon moment. Le dernier service d’envergure, TV Perso, avait été intégré à mi-2007 et avait plutôt déçu.

Les spécifications de la nouvelle Freebox elle-même apportaient du nouveau : NAS, replay TV et lecteur blu-ray intégré étaient les principaux. Mais première entorse visible à la philosophie des débuts, si le prix facial restait à 30€, la Freebox Révolution rajoutait 5€ par mois d’abonnement, soit une augmentation de 17%. Depuis son lancement, aucun nouveau service significatif n’est venu s’ajouter au package.

Pas d'innovations, de nouveaux services ou usages

Un an plus tard, Free Mobile secouait le marché en proposant des offres à des prix défiant toute concurrence, forçant Orange, SFR et Bouygues Télécom qui avaient pourtant eu deux ans pour anticiper la venue du nouvel entrant à réviser leurs offres en catastrophes. Pourtant, là-encore, l’abondance n’était que de façade : l’offre mobile de Free en 2011 ne ressemblait en rien à l’offre Triple-Play lancée en 2003 : son seul positionnement était le prix. Aucun nouveau service, aucun nouvel usage.

En prenant un peu de recul, on peut se rendre compte que le changement de philosophie qui a déterminé le lancement de ces deux offres était probablement plus ancien.

Par exemple, le point d’échange internet FreeIX lancé par la société en 2000 pour assurer aux acteurs de l’internet Français un point de peering gratuit et minimiser la puissance de négociation des plus gros acteurs du marché n’acceptait plus de nouveau liens depuis 2006. Il fermera pour de bon en 2011. Or ce point d’échange permettait à Free et à de nombreux autres acteurs de réduire considérablement leurs coûts d’acheminement du trafic.

Depuis quelques mois, bien sûr, il est de plus en plus visible que l’abondance n’est plus au cœur de la stratégie de l’entreprise. La qualité du service internet de Free se dégrade de façon mesurable depuis l’été 2012, le service de replay TV sensèment gratuit pour les abonnés est devenu payant presque tout le temps, et les abonnés, geeks ou non, expriment fréquemment et violemment sur les réseaux sociaux leur frustration et leurs intentions d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus… abondante.

Une fenêtre de tir pour la concurrence

Les raisons de ce changement de philosophie ne sont pas connues, on ne sait même pas s’il s’agit d’un choix délibéré ou d’une dérive graduelle. L’opérateur Free est de toute façon tellement atypique dans sa structure et ses processus décisionnels qu’il est impossible pour quelqu’un qui n’est pas à l’intérieur de comprendre ce qui s’y passe réellement. Ce qui est sûr par contre, c’est que la machine Free a des ratés.

C’est le moment ou jamais pour des concurrents longtemps sous le joug psychologique de Xavier Niel de se défaire de lui et de reprendre l’initiative.

La qualité de service de SFR et de Numéricable est nettement meilleure que celle de Free, des mesures récentes le montrent. Pourquoi, alors que les abonnés de Free se plaignent, ces sociétés ne communiquent-elles pas sur ce point? Free est soupçonné de brider le trafic internet de ses abonnés. Ses concurrents ont donc une fenêtre de tir en or pour reprendre la main et reconquérir des abonnés à l’opérateur en faisant savoir que eux n’imposent pas de telles restrictions.

De toute évidence, la transparence n’est plus une arme que Free peut utiliser. Il est temps pour ses concurrents de mettre carte sur table et de démontrer objectivement que le service internet qu’ils proposent est meilleur parce qu’il est transparent, que les clients s’ils signent chez ces opérateurs auront ce pour quoi ils ont payé.

Ne pas le faire serait une erreur majeure : en basculant dans une philosophie de rareté organisée, Free a montré une faiblesse qui peut permettre à ses concurrents d’arrêter d’être suiveurs sur le marché et de reprendre enfin la main.

Benoît Felten est le co-fondateur de Diffraction Analysis, une société d'analyse stratégique et de conseil en télécommunications qui accompagne opérateurs et équipementiers à travers le monde dans le développement des réseaux de nouvelle génération. Il tient également un blog (en Anglais) sur les technologies, Fiberevolution et twitte sur ces sujets (et d'autres) sous le pseudonyme de @fiberguy.

BM92

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Mais où va Free?
« Réponse #25 le: 13 mars 2013 à 17:58:09 »
Bonjour kgersen,
Coté ADSL j'ai moi aussi des problèmes de lenteur, actuellement je stagne aux alentour de 1,6 a 1,8Mo
Je ne peu même pas bénéficier de la télévision Free  >:(
Depuis un bon moment je songe moi aussi à partir de chez Free, et pourtant j'habite les hauts de seine
Coté téléphonie j'ai eu des débits pourris, cela semble s'améliorer mais c'est pas encore terrible

Optrolight

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Mais où va Free?
« Réponse #26 le: 13 mars 2013 à 18:22:22 »
Merci à Lorenzoparis, BM92 et Nico d'avoir apporter du contenu et leur point de vue dans ce sujet. Je le répète et le titre est assez évocateur. On est pas là pour dire sonnant et trébuchant l'avnir de free mais pour confronter nos point de vu en fonction de notre expérience et notre vécu sur l'avenir de free sur les points que j'ai cité en premier message.


octal

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Mais où va Free?
« Réponse #27 le: 13 mars 2013 à 18:33:43 »
très bonne analyse qui devrait être lut par plus de monde car entre les lignes il semble que le feu couve depuis quelque temps dans les chaumières  :)

Nico

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Mais où va Free?
« Réponse #28 le: 13 mars 2013 à 18:37:21 »
Oui, le texte est un peu long mais mérite vraiment de prendre le temps de le lire.

Optrolight

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Mais où va Free?
« Réponse #29 le: 13 mars 2013 à 19:32:31 »
En effet l'analyse est très intéressante.
je vous invite pour la partie FTTH à voir mon résumé de l'intervention des opérateurs au sénat:https://lafibre.info/ftth-la-fibre-optique-gpon-ou-p2p/auditions-au-senat-pour-le-thd/msg77246/#msg77246

otto

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Mais où va Free?
« Réponse #30 le: 13 mars 2013 à 23:36:57 »
Bonsoir

Ou va FREE ? hé bien tout simplement la d'où il vient !!!! a savoir ce qu'il était a la base un simple FAI

Free renonce clairement a la fibre car il n'est pas suffisamment armé face a ces concurrents (notamment l'agrume et le carre rouge pour ne pas les citer)

Free renonce a la fibre car il n'a aucun retour sur investissement : a quoi bon fournir du THD a ses abonnes si ceux ci vont consommer les services des autres ? 

Optrolight

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Mais où va Free?
« Réponse #31 le: 14 mars 2013 à 00:24:37 »
qu'est ce que tu entends par services des autres?

corrector

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Mais où va Free?
« Réponse #32 le: 14 mars 2013 à 00:25:47 »
YouTube?

Ah non, ça marche pas.

otto

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Mais où va Free?
« Réponse #33 le: 14 mars 2013 à 00:36:38 »
que est ce que j’entends par services des autres?
la vod par exemple

ce que je veux dire c'est que free ce rend compte que les tuyaux ne suffise pas, il ,faut aussi le contenu
c'est pas un hasard si les deux acteurs qui font le plus de fibre a l'heure actuel sont egalement ce qui ont un catalogue (sfr/vivendi/universal)

corrector

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Mais où va Free?
« Réponse #34 le: 14 mars 2013 à 00:39:13 »
Si Free sabote systématiquement le peering, il ne sera plus possible d'accéder à ce contenu!

otto

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Mais où va Free?
« Réponse #35 le: 14 mars 2013 à 00:47:35 »
oui mais le sabotage du peering nuira a ces propres utilisateurs qui, lassés iront ailleurs

je parle de manière général

ca ne sert a rien d'avoir de la fibre si tu ne peut rien en tirer, je te rapelle qu'un abonne c'est 40 E max par mois, combien de temps pour amortir et degager des benef avec ca ?