Les call centers géants lui semblent datés, Xavier Niel a donc décidé de les miniaturiser. Selon nos informations, en 2020, Free a loué dans le plus grand secret une dizaine d’appartements répartis dans Paris, au milieu des habitations.
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Dans chacune de ces “cellules” baptisées “Free proxi”, 11 salariés traitent les problèmes de 30 000 abonnés de la zone, en chattant derrière leur clavier ou en se déplaçant chez eux. Ce projet inquiète en interne, de par son impact possible sur l’emploi, mais sera étendu en 2021 à 12 nouvelles villes, dont Marseille, Bordeaux, Lille et Lyon.
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Le prototype, inauguré au sein même du siège parisien de Free, est régulièrement visité par Xavier Niel en personne. Le projet a alarmé les syndicats dès ses prémices. En janvier 2020, lors d’un Comité social et économique (CSE) extraordinaire de Centrapel, une des filiales de Free chargée du SAV, les élus ont émis à l’unanimité un avis défavorable.
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Les élus du CSE faisaient part dans ce document de leurs craintes : “L’impact qu’un tel projet peut avoir sur l’emploi mais aussi sur la nouvelle organisation des conditions de travail des salariés est indéniable. Au vu des éléments communiqués pendant la réunion, nous avons estimé la perte supposée d’emploi à environ 1000 salariés”.
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Les centres d’appel sont depuis des années un sujet épineux pour Free, synonyme de scandales à répétition. L’opérateur, qui s’appuie aussi sur des bases au
Maroc, en Tunisie, au Cameroun et à Madagascar, a choisi de localiser la majorité de son SAV en France.
Un de ses centres situé à Colombes, fermé depuis, avait fait l’objet en 2017 d’un reportage explosif de l'émission Cash Investigation, qui avait pointé des licenciements pour faute grave suite à un débrayage organisé pour dénoncer les conditions de travail.
Les effectifs y avaient été réduits de 60% en trois ans, sans que les représentants du personnel soient informés de cette volonté, ce qui a valu une récente condamnation pour délit d’entrave.
Politis avait également révélé en 2016 que 45 salariés du centre d’appel de Marseille étaient fichés par les ressources humaines, avec des mentions du type “dossier à construire pour faute”, “à négocier départ”, “semble usé, à creuser conjointement avec RH”.
https://www.capital.fr/entreprises-marches/le-projet-secret-de-free-des-mini-centres-dappel-en-appartement-1395912