Diffuser sa propre chaine de TV en directe, enfin une application où il est nécessaire d'avoir un upload de 3.5 Mb/s (fonctionne avec un upload de 800 Kb/s, correspondant à 80% de la bande passante ADSL, mais la qualité est dégradée)
Les Freenautes invités à diffuser leur TV perso
Free lance TV Perso, une interface de partage de vidéos accessible par la Freebox. S'il arbore les fonctions d'un DailyMotion ou d'un YouTube, ce service-là offre, lui, de diffuser un contenu en direct.Envoyer vos vidéos personnelles à d'autres internautes, regarder les leurs, les noter, marquer vos préférées... Depuis YouTube et Dailymotion, le principe est bien connu, et quasiment chaque semaine voit arriver un nouvel avatar du partage de vidéos. Sauf que cette fois, ce n'est pas sur Internet que ça se passe, mais à la télévision. Du moins si vous êtes abonné chez Free.
La filiale Internet du groupe Iliad ouvre ce 28 juin le service TV Perso, accessible via la Freebox. Un chantier qui remonte à quatre ou cinq ans, selon Free. Une effervescence savamment entretenue dans la communauté des freenautes l'avait fait connaître sous le nom de code mystérieux de « projet Armageddon ».
Un bonus réservé aux abonnésLe service, inclus dans le forfait à 30 euros et accessible sur le canal 13 du bouquet TV du fournisseur d'accès à Internet, se prête à deux types d'utilisation : la consultation et la diffusion de contenus. Mais, dans les deux cas, il faut être abonné de Free, dégroupé et éligible à la télévision par ADSL. La consultation, hormis le fait de se dérouler sur l'écran de télévision à l'aide de la télécommande, ne surprendra pas vraiment les familiers de services similaires sur le Web.
En revanche, Free propose une vraie nouveauté en terme de diffusion : envoyer du contenu en direct aux autres utilisateurs du service ou à certains d'entre eux seulement (les amis, le cercle familial, par exemple). Autrement dit, c'est la possibilité pour chaque abonné de diffuser sa propre chaîne de télévision auprès de la communauté des freenautes.
Neuf Cegetel était jusqu'à présent le seul à proposer un service approchant, mais beaucoup plus limité. Avec Neuf Visio, les clients du FAI peuvent en effet communiquer avec un interlocuteur abonné en visioconférence, depuis leur téléviseur, en branchant une webcam sur leur décodeur TV.
La qualité vidéo limitée par le débitChez Free, l'internaute alimente le service en branchant à son décodeur, caméscope, baladeur, appareil photo, selon le contenu qu'il veut diffuser. Pour l'heure, il ne peut connecter que du matériel analogique (sur une prise S-Vidéo ou composite) et il lui faut la version HD de la Freebox.
Il peut alors décider d'une diffusion en différé et, dans ce cas, ses fichiers seront stockés sur les serveurs de Free. Ou il peut choisir d'envoyer du live : se filmer en train de jouer de la musique, de donner un spectacle en direct de sa chambre, faire défiler des photos, donner une fête chez lui et montrer ce que ça donne, etc.
Là, rien n'est stocké. Une fois diffusé, le contenu est perdu. C'est une porte ouverte aux internautes pour créer des programmes, des rendez-vous réguliers, voire des services. « Si l'on en reparle dans deux mois, il y aura sûrement des usages que l'on n'avait pas imaginés », prédit Maxime Lombardini, nouveau directeur général d'Iliad.
En fait, il ne s'agit pas exactement de live puisqu'il y a un décalage de deux à trois secondes entre le moment où le contenu est capté et celui où il est diffusé : c'est le temps qu'il faut pour encoder le signal analogique en numérique. Pour des raisons de bande passante en upload (de l'abonné vers le réseau), le flux en direct ne dispose que de 1 Mbit/s, contre 3,5 Mbit/s pour le différé.
D'où une qualité d'image passable. « Il y a une petite restriction sur le live, admet le directeur général d'Iliad, mais le service prendra tout son sens avec la fibre optique. » A ce moment-là, le débit en upload pourra monter à plusieurs dizaines de mégabits par seconde.
TV Perso reste cependant limité à la communauté Free. Une philosophie a priori un peu anachronique en 2007, mais qui a deux intérêts. Tout d'abord celui de se ménager un garde-fou en cas de problème de violation de droit d'auteur.
« Il n'y a pas de modération. Nous sommes dans une situation d'hébergeur, pas d'éditeur, explique Maxime Lombardini. Mais nous sommes dans un univers propriétaire, avec des abonnés dont on connaît les noms, les adresses, et qui sont prélevés tous les mois. On sait qui contribue avec quoi. S'il y a des dérives, on pourra y mettre un terme. »
L'autre intérêt est plus stratégique à l'heure où les offres des FAI tendent à se ressembler : c'est l'acquisition de nouveaux abonnés. Et pour le moment, sur TV Perso, Free n'envisage ni de passer des contenus négociés avec des éditeurs ni de rentabiliser l'espace par de la publicité. Les internautes, et rien que les internautes. Autrement dit, pour quelque temps, c'est un peu la récréation.
Source :
Arnaud Devillard , 01net.