Absolument, et c'est la raison pour laquelle je suis effaré face à ce désengagement de l'état (pour raisons essentiellement budgétaires, mais parfois aussi idéologiques) de ces sujets ô combien importants d'aménagement du territoire (ici par le numérique).
On ne peut pas donner les clés et laisser le champ libre à des entreprises privées dont les objectifs ne sont naturellement pas les mêmes que ceux de la collectivité. Ce comportement n'est pas anormal pour ces entreprises, mais conduit à léser certains habitants, et surtout sans qu'aucun réel recours soit possible.
Tout cela devrait être encadré bien davantage.
Cette approche de la mise à disposition équitable de moyens de communication est lestée de biais et de raccourcis anhistoriques.
En France, il a fallu un réseau télégraphique gouvernemental pour que le RTC se greffe dessus, mais, ce sont les villes et les chambres de commerce qui ont fait des avances à l'Etat qui n'arrivait pas à dégager, ni les fonds, ni les priorités.
Le téléphone pour tous a été très tardif en France, aors que la Bell US privée l'a fait 30 ans avant.
Quand l'Etat a compris (avec retard) que la fibre était nécessaire, il savait qu'il ne pouvait financer en 30 ans ce qu'il avait (mal) fait en 130 ans.
D'où le Yalta de 2008 : le privé finance les zones denses (AMII) et récupère son investissement par la suite et les contribuables locaux paient une grande partie pour le reste.
Ce qui est sûr, c'est confier la maîtrise d'oeuvre à l'Etat aurait été synonyme de gabegie.
Les plans sous maîtrise régionale sont plus rassurants, mais les délais restent aussi flottants que ceux du privé.