J'ajoute ma pierre à l'édifice.
* qualité du reportage de C+ : je ne suis pas aussi enthousiaste que vous. Beaucoup de survol, d'explications maladroites, de sensationalisme journalistique, de remplissage inutile. Bof, bof... Oui, on peut vulgariser ces sujets, mais il doit y avoir une manière plus "propre" de le faire.
* vitesse de la lumière : oui, les ondes radio et la lumière ont de fortes similitudes. Et leur vitesse dépend du support. C'est dans le vide qu'ils se propagent le plus vite. Dans l'air, la différence est à peine sensible. Mais une onde radio dans un câble coaxial sera fortement ralentie (plusieurs dizaines de %). Si j'ai bien compris, le support qui ralentit, c'est surtout l'isolant du coaxial (entre l'ame et la gaine). Et de même, une onde lumineuse ira moins vite dans une fibre que dans l'air ou le vide.
* techniques pour faire de la faible latence.
Il existe plusieurs techniques en télécommunication pour faire des retransmissions à très faible latence.
L'Ethernet tel qu'on le connait est très mauvais en latence, car la très grande majorité des équipements fonctionnent en "store & forward", donc il faut que l'équipement ait fini de recevoir la trame (1500octets maxi en standard) avant de la retransmettre. A 100Mb/s (ordre de grandeur, je pense, des FH montrés), on se prend 120µs par "saut".
Les solutions:
- travailler avec des petites trames. C'est ce que fait l'ATM par exemple. Découper n'importe quel signal (IP, vidéo, voix) en petites trames (50octets pour l'ATM), qui sont elles traitées en "store & forward", mais avec une latence beaucoup plus faible pour chaque saut du fait de cette petite taille.
- retransmettre une trame "à la volée" une fois que les information d'en-tête nécessaires (destinataire) ont été décryptées. L'équipement commence à retransmettre la trame avant de l'avoir reçue complètement. C'est le "Cut-through switching", qui nécessite des ASICs spécifiques. Les switches Ethernet "low latency" fonctionnent comme ça.
- Toutes les techniques de "commutation de circuit" (PDH/SDH/OTN) qui ne travaillent pas par paquet, mais "bit à bit" (très grossièrement). La latence est très faible, même avec les techniques modernes de correction d'erreur (FEC). C'est assez courant dans les faisceaux hertziens.
- travailler sur des "supports physiques" les plus longs possibles. Donc ça signifie ne pas démoduler/remoduler le signal à chaque équipement actif, mais juste amplifier le signal radiofréquence/lumineux. Je ne sais pas si c'est utilisé dans le cas des faisceaux hertziens faible latence, mais il faut faire attention au taux d'erreur, j'ai donc de gros doutes.
- Régénération électrique seule : à chaque saut, on ne fait que démoduler et remoduler le signal, sans le décoder, sans appliquer de correction d'erreur. Donc chaque "bit" est retransmis tel quel, il est juste régénéré, toiletté.
- les équipementiers de faisceaux hertziens utilisent souvent des techniques propriétaires. Donc il est probables qu'ils aient développés des produits spécifiques "faible latence", sans s'embêter avec les standards des télécoms. Seule l'interconnexion à chaque extrémité de la liaison a besoin d'être dans un standard donné (Ethernet 10Gb/s).
- interconnexion entre équipements dans un même POP/datacenter : Pour faire de la faible latence, en Ethernet (le HFT utilise IP/Ethernet), on utilise exclusivement des interconnexions très haut débit, 10Gb/s, même si l'équipement n'a que 10Mb/s à faire transiter. La latence est fortement réduite. On est vraiment dans cet ordre de grandeur : interco 10Gb/s pour 100Mb/s utilisés grand maxi pour un serveur HFT.
Leon.