D'après d'abord Les Echos, puis La Tribune d'aujourd'hui, Altice envisagerait de revendre sa filiale portugaise, l'ex MEO, l'opérateur historique. C'est surprenant, car bien sûr le Portugal est le pays d'origine d'Armando Perreira, le cofondateur avec Patrick Drahi d'Altice, qu'il y a ses Altice Labs qui produisent ses boxs, une bonne partie de ses hotlines, qu'il emploie de nombreux salariés portugais pour déployer la fibre en France, maintenant que c'est pratiquement terminé au Portugal. C'est aussi étonnant car Patrick Drahi disait vouloir être numéro un ou deux sur les marchés qu'il opérait, et MEO est effectivement n°1 au Portugal, ce qui n'est pas le cas de ses autres acquisitions.
La banque Lazard aurait été chargée de trouver un repreneur. On va voir si cela se concrétise vraiment, cela peut être simplement un coup de sonde pour savoir combien il pourrait le revendre maintenant qu'il a revendu entièrement là bas ses tours mobiles et son réseau fibre. Il aura peut-être du mal à obtenir le même prix auquel il l'avait acquis en 2014, 7.4 milliards d'euros.
On avait dit aussi qu'Altice pourrait revendre sa filiale dans la pub sur Internet, qui a bien performé en 2020, Teads. Il semblerait qu'Altice soit toujours à la recherche de cash, après avoir vendu beaucoup d'actifs (dont récemment les 50% restants de sa towerco Hivory à Cellnex), sans faire vraiment baisser sa dette. Il ne lui reste plus beaucoup d'actifs à vendre (les 50% de l'ex SFR FTTH, Xp Fibre...).
Altice pourrait se séparer de sa très rentable filiale portugaise
Le groupe telecom qui possède SFR en France envisagerait la cession de Meo, sa filiale portugaise rachetée en 2014. Patrick Drahi, son PDG, veut alléger la très forte dette de son groupe pour poursuivre sa stratégie d'acquisitions.
latribune.fr 30 Mai 2021, 9:31
Le groupe Altice aurait mandaté la banque Lazard pour céder sa filiale portugaise Meo, d'après une indiscrétion du quotidien portugais "Expresso" et reprise par le site internet des Echos.
Acquise en 2014 pour 7,4 milliards d'euros au brésilien Oi, l'ex-Portugal Telecom réalise 2 milliards d'euros de revenus pour 830 millions d'euros d'EBITDA. En 2020, Altice a cédé les pylônes de Meo pour 800 millions d'euros au groupe catalan Cellnex. Un an auparavant, le groupe français avait vendu le réseau de fibre optique du portugais pour plus de 2 milliards d'euros à Morgan Stanley Infrastructure Partners.
La dette sous pression des marchés
Si cette cession devait aboutir, elle allègerait le groupe dirigé par Patrick Drahi qui pèse déjà plus de 30 milliards d'euros de dettes. Cette situation est d'autant plus critique que le déploiement des réseaux 5G est extrêmement couteux. Au Portugal, l'arrivée d'un quatrième opérateur compliquait encore un peu plus l'équation économique.
En outre, le groupe qui possède SFR en France a de grandes ambitions en Amérique du Nord où il est le quatrième cablo-opérateur aux Etats-Unis. En septembre dernier, Patrick Drahi était prêt à racheter le canadien Cogeco pour 8 milliards de dollars. La famille actionnaire avait alors rejeté sa proposition.
Altice a besoin de retrouver les coudées franches pour poursuivre sa politique d'acquisitions sur des marchés stratégiques. Le poids de sa dette est un frein sur les marchés qui le tourmentent. Pour s'affranchir de leur pression, Patrick Drahi a sorti Altice Europe de la cote en montant à 92% du capital pour 3 milliards d'euros.
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