C'est peut-être une évidence, mais occultée par de nombreux mouvement écologiques, qui réclament du 100% d'EnR. D'autres, un peu plus réalistes, comme Jancovici et le Shift Project, ont bien compris qu'il fallait des énergies pilotables, eux mettent en avant le nucléaire.
Cette utopie du 100% énergies renouvelables, et aussi anti-nucléraire, est une aubaine pour les industriels et producteurs de gaz, car elle conduit à construire des centrales à gaz.
Pour lequel une bonne partie de l'Europe est dépendante de la Russie (ou du Moyen Orient). Même la France continue à acheter du GNL à la Russie, comme l'a dénoncé récemment Trump à la tribune des Nations Unies. Bien sûr, c'est pour que l'Europe achète son GNL à lui. L'Europe a promis, pour limiter la hausse des tarifs douaniers américains, d'acheter pour 600 milliards de de dollars de produits pétroliers et gaziers aux Etats-Unis, d'ici 2030 je crois.
On voit ce que cela donne en Allemagne par exemple, qui compte sur le charbon et le gaz pour disposer d'une énergie pilotable, quand les EnR ne produisent pas (conduisant d'ailleurs à des pris de l'électricité très élevés, plus que nous). Et comme l'Allemagne a promis d'arrêter le charbon, d'ici 2035 je crois, elle a lancé un programme pour construire 24 GW de centrales à gaz, et 40 centrales en tout, d'ici 2030. Ce qui est d'ailleurs en contradiction avec les directives européennes de diminuer ce genre de centrales.
Cette idéologie nous coûte très cher en subventions aux EnR en France, 12.9 milliards d'euros recalculés par la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie), 2 milliards de plus que le chiffre qui avait déjà été revu à la hausse en 2024.
Cela conduit aussi à multiplier par trois les investissements dans la construction de centrales électriques : 100% de capacité solaire pour couvrir les besoins (quand il y a du soleil), 100% en éolien quand il y a du vent (le cas ce week-end, mais c'est loin d'être le cas tous les jours), et 100% en pilotable (gaz, nucléaire, charbon...), quand il n'y a ni soleil, ni vent, pour répondre à la demande et éviter un blackout comme en Espagne... Et chacun doit se partager les rentrées des abonnements des particuliers et entreprises, avec en plus des prix spots à l'exportation souvent négatifs comme on le voit, ce qui n'est pas trop un problème pour les EnR qui disposent d'un contrat de complément de rémunération, mais diminuent les ressources des opérateurs qui opèrent des moyens de production pilotables, comme le nucléaire pour EDF. Alors que notre parc a en moyenne 45 ans...
D'ailleurs, récemment, la CRE, pour éviter une hausse des prix de l'électricité, a recalculé un prix de l'électricité nucléaire 5€ moins cher qu'avant, à 61 € environ, contre 66 € auparavant, ce qui va diminuer les recettes d'EDF, après la fin de l'ARENH au 31 Décembre 2025, et donc ses capacités d'investissement. Car le nucléaire n'est pas subventionné, lui.