Par le passé, on a déjà eu des ligne High-Voltage-Direct-Current avec retour par la terre. C'est moins cher, mais on est forcément moins confiant sur les impacts environnementaux, et perturbations électromagnétiques.
Dans les pays Occidentaux, je pense que ce genre de projet HVDC avec retour par la terre est en voie de disparition, justement à cause des impacts. Dites moi si je me trompe.
Niveau CEM, c'est quasiment pareil il me semble, surtout si le retour par la terre est fait en zone marine (milieu salin fortement conducteur).
On est en courant continu. Il y a certes des harmoniques liées à la commutation des IGBT et du ripple, mais c'est largement filtré par les capas du bus DC, et on rajoute normalement toujours des filtres LC et common mode en sortie des convertisseurs.
Tu as surtout une résistance plus élevée et donc des pertes plus importantes.
Il faut enterrer des électrodes de terre capables de tenir un courant de ~400-1200A en continu sans faire d'électrolyse de l'eau et sans réchauffer le milieu environnant outre mesure... elles sont donc énormes. Sur le long terme, vu qu'on est en courant continu et qu'on peut maintenir des flux de puissance élevés dans la même direction pendant plusieurs jours/semaines d'affilée, il y a forcément une corrosion importante du milieu et des matériaux autour de ces électrodes.
Au final, tu t'évites un conducteur mais tu te rajoutes énormément de contraintes, notamment financières à la construction comme à l'exploitation.
De nos jours, on met bien souvent deux conducteurs (positif et négatif) avec des électrodes de terre en point milieu, concues pour pouvoir tenir le courant pendant de courtes périodes en cas de défaut d'un des conducteurs (le temps de le réparer). On peut donc continuer d'exploiter la ligne, mais à puissance réduite.
D'où une facture d'électricité qui augmente (en Allemagne en particulier).
J'ai pas regardé en détail, mais j'ai en mémoire que la plus grosse partie de l'augmentation récente du kWh allemand est due à l'augmentation du prix du gaz.
Mais oui, enterrer des lignes HVDC ou THT, c'est très cher.
est-ce réellement de l'import ?
Ce que je veux dire c'est est-ce que la France achète cette électricité à l’Espagne (pour en revendre plus cher à d'autres pays).
Ou est-ce qu'en fait notre réseau sert juste de transport ? gratuit ?
La partie sud du pays va consommer l'énergie importée, la partie nord va exporter.
Je suppose qu'il peut y avoir du transit quand les intercos entre pays sont très proches (allemagne/suisse/luxembourg) mais c'est rare pour des raisons physiques.
C'est la strategie de l'espagne pour les decennies qui viennent, produire en masse de l'elec renouvelable pour l'envoyer vers l'europe du nord ou c'est cher. Et factuellement ils ont un avantage majeur d'ensoleillement sur les autres.
Oui, il y a des avantages économiques comme écologiques massifs à avoir un grid continental bien interconnecté. Raisonner pays par pays en s'en "tamponnant" que l'Allemagne ou l'Espagne puissent être en surpod ou en déficit à certains moments, c'est s'assoir sur ces avantages.
Il y a aussi un avantage massif pour nous qui avons un gros parc nucléaire. Ce parc peut faire varier sa prod mais ces variations sont relativement lentes par rapport à l'évolution du cycle solaire.
Avec de meilleures interconnexions, on a moins besoin de faire "respirer" de ce parc (diminution de la prod entre 11h et 17h, augmentation de la prod pour la nuit et le matin), car on peut exporter vers la Suisse, la Belgique et l'Italie en aprem et exporter vers l'Allemagne, l'Espagne et le Portugal la nuit.
Les intercos avec le Royaume Uni nous sont bien utiles en hiver car on peut importer leur énergie éolienne excédentaire pour passer les pointes et leur exporter notre excédent en journée à la belle saison.
En agumentant les intercos sur des espaces géographiques importants, on foisonne les ENR, on met à disposition notre nucléaire et notre hydraulique, et on sollicite moins le gaz/pétrole/charbon, qui sont d'une part très polluantes et d'autre part les plus chères.