Le réseau électrique actuel n'est pas adapté au développement des énergies renouvelables, principalement l'éolien et le le solaire. Par exemple, l'Allemagne prévoit d'installer d'immenses champs d'éoliennes offshore en mer du nord, mais les principaux sites industriels consommateurs et agglomérations sont plutôt dans le sud de l'Allemagne, comme la Ruhr. D'où les projets de construire de longues lignes THT pour amener l'électricité éolienne vers ces sites de consommation, qui suscitent bien sûr les résistances des riverains, mais surtout coûtent très cher, et qu'il faut arriver à financer.
Et le fait que les sites éoliens et solaires se développent plus vite que les réseaux, met ceux-ci sous tension.
En France aussi, il n'y a pas de lignes THT en mer pour desservir les sites éoliens offshore projetés, donc il faut les construire. De même pour les sites de photovoltaïque.
RTE et Enedis ont présenté chacun des projets de construction de nouvelles lignes (et quand même de rénovation des anciennes) pour un montant de 100 milliards d'euros pour RTE et 96 milliards d'euros pour Enedis, d'ici 2040. cela fait 13 milliards par an. Comment ces projets seraient financés ? Par la taxe TURPE (Taxe d''Utilisation des Réseaux d’Électricité), sur nos factures, qui pourrait augmenter de 20% d'ici 2030, et rajouter 10€ au prix du MWh.
En tablant sur une augmentation de la consommation d'électricité que l'on ne voit pas venir, au contraire, elle a baissé de 10% depuis le Covid. La cour des comptes a rédigé un rapport sur le sujet, remis en Décembre dernier.
Voir par exemple cet article du Figaro de Décembre dernier :
Alerte sur les factures d’électricité : le «péage» risque de les alourdir fortement
Par Elsa Bembaron - Le 18 décembre 2024
La Cour des comptes dévoile un rapport très critique sur le mode de financement des réseaux de transport d’électricité.
La Cour des comptes tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. La facture d’électricité des consommateurs risque de flamber dans les prochaines années au vu du mode de financement de réseaux publics d’électricité. Elle pourrait augmenter de 10 euros du mégawattheure (MWh) entre 2023 et 2030, ce qui correspond à une hausse de 21% du tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité. Le Turpe vient rémunérer les gestionnaires des réseaux, RTE pour la haute et très haute tension et Enedis pour la moyenne et basse tension, ainsi que quelques entreprises locales de distribution (ELD), comme à Strasbourg, Grenoble ou Bordeaux. En quelque sorte, un péage que l’électricité acquitte pour pouvoir aller des centres de production aux consommateurs. Une mauvaise nouvelle pour le prochain gouvernement alors que le sujet de la facture d’électricité est devenu hautement politique. Michel Barnier avait d’ailleurs promis une baisse de 14% , du tarif réglementé de vente. au 1er février, rendu possible par la
baisse des prix de gros.
Le Turpe viendrait-il jouer les trouble-fêtes? Les gestionnaires de réseaux affichent d’énormes besoins d’investissement pour pouvoir non seulement entretenir et moderniser leurs infrastructures, mais aussi les adapter à la nouvelle donne. La multiplication des fermes solaires et éoliennes implique davantage de raccordements, tout comme l’électrification de certains usages. Le plus parlant est le développement des quelque 150.000 bornes de recharge de voitures électriques, qu’il a bien fallu brancher au réseau. Au final, RTE table sur une enveloppe d’investissement de 100 milliards d’euros entre 2023 et 2040 et Enedis sur 96 milliards.
Le Turpe viendrait-il jouer les trouble-fêtes? Les gestionnaires de réseaux affichent d’énormes besoins d’investissement pour pouvoir non seulement entretenir et moderniser leurs infrastructures, mais aussi les adapter à la nouvelle donne. La multiplication des fermes solaires et éoliennes implique davantage de raccordements, tout comme l’électrification de certains usages. Le plus parlant est le développement des quelque 150.000 bornes de recharge de voitures électriques, qu’il a bien fallu brancher au réseau. Au final, RTE table sur une enveloppe d’investissement de 100 milliards d’euros entre 2023 et 2040 et Enedis sur 96 milliards.
La Cour jette un autre pavé dans la mare : celui de la question de la rémunération de RTE et d’Enedis par le Turpe. Il serait trop favorable à ces deux entreprises qui ont bénéficié chacune d’un «gain financier de près de 500 millions d’euros», sur la période 2017-2023. Parmi les critiques sur ce point technique, figure notamment l’appréciation de la rémunération du «risque» lié aux investissements réalisé. Cette rémunération serait trop élevée considérant que le risque est minime, ces réseaux étant incontournables. La cour recommande donc d’ajuster la politique de distribution de dividendes de RTE et d’Enedis et leur mode de rémunération.
Enfin, la Cour s’est penchée sur un point soulevé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) qui estime que la part de la consommation d’électricité dans la facture, environ 30%, doit rester suffisamment élevée pour inciter les consommateurs à privilégier la sobriété et l’efficacité énergétique. Si la part liée à cette consommation devient trop faible par rapport aux taxes (accise sur l’électricité et TVA) et Turpe, les clients pourraient être moins enclins à adopter des comportements vertueux. Pour la Cour «le volume de consommation reste bien le déterminant très majoritaire». Ce qui laisse des marges d’ajustement pour le réseau.
https://www.lefigaro.fr/conjoncture/alerte-sur-les-factures-d-electricite-le-peage-risque-de-les-alourdir-fortement-20241218