Ce qui n’apporte pas vraiment d’informations nouvelles pour ceux qui ont suivi ce fil de discussion mais a le mérite de présenter la chose sous un angle un peu différent.
Je dirai que si, cela apporte des informations supplémentaires. Je suspectais depuis le début que le black out n'était pas dû à une "surprod solaire" ayant entrainé une élévation de la fréquence (ce qui est prouvé par les enregistrements de fréquence : il n'y a qu'une chute et pas d'élévation avant la coupure).
Mon intuition depuis le début était plutôt un souci sur le réseau de transport. On va dans ce sens, mais on ne peut toujours pas l'affirmer, donc il ne faut pas s'emballer.
Les alternateurs peuvent fournir/absorber de la puissance réactive (en réalité, faire varier leur cos phi pour générer une composante de courant capacitive ou inductive). On peut utiliser le courant réactif pour régler la tension, car le réactif a un effet direct dessus.
De ce point de vue là, je dirai que les machines tournantes sont moins capables que l'électronique de puissance : elles ne sont pas symmétriques (n'ont pas les mêmes limites de courant max capacitifs et inductifs) et leur capacité à fournir ce courant réactif dépend de la puissance active qu'elles fournissent (moins de puissance active -> limite de puissance réactive plus basse).
En contrepartie, un onduleur peut exploiter la plage de cos phi totale (-1 à 1) s'il le souhaite, et ce, même à puissance active nulle. Une centrale PV peut donc participer au réglage de tension la nuit si on le lui demande.
Si l'hypothèse d'oscillations de tension est prouvée, la solution pour le gouvernement espagnol sera relativement simple à mettre en oeuvre : amender les contrats d'injection d'ENR des grosses fermes pour les obliger à faire du réglage de tension, quitte à les payer pour.
Et/ou installer des STATCOM (l'équivalent d'un énorme onduleur seul, sans source ou batterie connectée derrière, pour faire justement du réglage de tension, de la compensation d'harmoniques, etc.) et des batteries grid scale à des points névralgiques du réseau de transport.
On s'oriente petit à petit sur des sujets qui sont bien différents de "solaire mauvais, nucléaire bon" et je m'en réjouis, car on élève le débat.