Je confirme ce que dit Optrolight.
A tout instant, la production d'énergie doit être est égale à la consommation sur un réseau électrique. Si ça n'est plus vrai, alors la tension et la fréquence du réseau varie, jusqu'à ce que ça déconne (effondrement ou emballement).
De plus, le réseau est suffisamment "maillé" pour être "synchronisé" à tout instant. C'est à dire que globalement, entre 2 points suffisamment proches, il n'y aura pas de décalage entre les "50 Hz". Par contre, entre 2 points suffisamment éloignés de ce même réseau, il peut y avoir un décalage significatif. C'est normal vu que la vitesse de l'électricité ne dépassera jamais la vitesse de la lumière. Ca n'est absolument pas gênant. Il faut par contre que le réseau soit au maximum maillé (plein de connexions) pour ne pas générer de déséquilibres.
De plus, il faut bien voir que plus un réseau électrique est gros, plus son inertie est grande, plus il est lent à réagir fâce à une variation de la consommation électrique. Même si un TGV démarre pleine balle, la variation (de tension/fréquence) du réseau sera très contenue. Le réseau, c'est comme un immense bateau (grosse inertie) que des diziaines de milliers de rameurs (consommateurs/producteurs) essayent d'accélérer ou de freiner. Ses variations sont naturellement très lentes. La totalité des inerties des "machines tournantes synchrone" connectées sur le réseau (les alternateurs des centrales mais aussi les gros moteurs industriels) participent énormèment à cette inertie. C'est comme si elles étaient toutes mécaniquement connectées entre elles, sur un seul et unique axe de rotation! Mais il y a aussi le fait que pour un aussi grand réseau, faire des variations de consommation/production "significatives" instantannèment est quasiment impossible (sauf catastrophe) vu le nombre très élevé de centrales et de consommateurs interconnectés: même une tranche de centrale nucléaire qui disjoncte, ça ne représente qu'une toute petite portion de la puissance totale (quelques pourcents sur les plus petits réseaux). C'est pourtant ce qu'il y a de plus gros comme producteur/consommateur électrique sur nos réseaux.
Chez nous, on partage le même réseau électrique (le réseau alternatif) avec une bonne partie de l'Europe de l'ouest. C'est un réseau immense. L'angleterre ne fait pas partie de notre réseau, même si elle est interconnectée via une liaison à courant continu. Le réseau anglais n'est pas synchronisé avec le notre.
Pour réguler un tel réseau, c'est effectivement complexe. Certains "moyens de production électrique" sont en même temps des "régulateurs", et font varier leur puissance en fonction des infimes
variations de fréquence du réseau. Si le réseau ralentit, on augmente la puissance produite, et vice versa. D'autres moyens de production ne participent pas du tout (ou quasiment pas) à la régulation, et fonctionnent en "tout ou rien". C'est bien uniquement comme ça que le réseau se régule sur le "très court terme" (de l'ordre de la seconde). Certains producteurs savent être très réactifs aux variations (centrales thermique à gaz, centrales hydroélectriques), et d'autres réagissent plus lentement (centrales nucléaires).
Après, pour les variations de consommations plus longues et plus importantes (sur plusieurs dizaines de minutes), c'est ERDF qui décide d'allumer/éteindre des moyens de production (centrales), ou des gros consommateurs. Il y a même un "marché" dédiés aux gros producteurs ou consommateurs électriques (grosses usines) qui sont capable de se connecter ou se déconnecter en fonction des besoins d'ERDF. C'est le "marché des équilibres". Car faire varier les gros consommateur est aussi utile que de faire varier les producteurs.
Les "réserves" d'énergie (qui permettent de stocker le surplus d'électricité et de restituer en période de forte demande) sont très rares. Elles sont très utiles, car elles évitent le recours à des centrales thermiques pour réguler le réseau (parmi les régulateurs rapide). Mais on peut très bien s'en passer; justement en utilisant des centrales thermiques pour réguler. D'ailleurs, certains réseaux (pays trop plat) n'en n'ont pas du tout. En France, le plus gros stockage est le couple de bassins de "Grand Maison" et du "Verney", dans les Alpes. 2 immenses bassins de retenue avec une différence de hauteur de ~1000m entre les 2! L'eau est pompée pour stocker l'énergie ou turbinée pour la restituer.
http://energie.edf.com/fichiers/fckeditor/Commun/En_Direct_Centrales/Hydraulique/Centres/Les_Alpes/publications/documents/FicheamenagementGrandMaison.pdfLeon.