A l'époque des Transfix 1920k, on avait des mux TDM sur toutes les liaisons avec une séparation voix/données du genre 768k pour la voix et le reste en data.
Un jour (2002 ou 2003) on a viré les mux d'une liaison et branché les routeurs en direct aux culs des modems. Les PABX avaient été basculé sur des cartes permettant d'émuler un circuit E1/Voix over IP. La gestion de la QoS étant à notre main, on avait repris les mêmes réglages qu'avant : 768k en EF (Express Forwarding=pas de bufferisation, le routeur envoie le paquet dès qu'il l'a) et le reste utilisé par la data (avec des classes de services à l'intérieur genre telnet/rdp/ica/tn3270 en haut, transferts de fichiers en bas, smtp tout en bas et le reste au milieu).
La data ayant désormais la capacité de déborder sur la bande passante de la voix qui n'utilisait pas tout en permanence (seuls les canaux voix actifs de 64kb générait du trafic), le gain côté data fut assez important et aucune dégradation côté voix ne fut jamais constatée par les utilisateurs. On avait fait exprès de saturer la bande passante de ce lien pour générer des congestions sur les routeurs, on n'eut jamais aucun problème. Le seul effet de bord trouvé concernait les fax, problème de codec à résoudre.
On revint en arrière malgré le succès de l'expérience pour les raisons suivantes:
- les cartes coutaient chers, j'ai un souvenir de 20 à 30k€ / carte. Comme on avait pleins de sites avec pleins d'inter-connexions, ça faisait un budget assez important de plus de 300k€
- pas dans la politique du groupe : TDM, TDM, TDM. "IP ? Vous n'y songez pas voyons ?"
- Alcatel nous annonça alors que bientôt on pourrait faire de l'IP en direct depuis les PABX : la feature mis environ 10 ans à être déployée (pas la faute d'Alcatel mais plutôt de la difficulté à homogénéiser le parc et les upgrades coûteux des matériels)
Aujourd'hui encore, déployer de la VoIP peut s'avérer un sacré challenge si on n'a pas la maitrise du chemin emprunté. Par contre, quand ça marche, c'est diabolique.