Brèves du sport business et de la TV payante – n°242Vivendi en Italie, cela se corse. Tout d’abord, il faut rappeler le contexte des élections législatives sont prévues début mars 2018. Indirectement, c’est Silvio Berlusconi qui pourrait gagner ces élections. Le même Silvio Berlusconi qui dirige Mediaset qui est également en conflit avec Vivendi, mais qui pourrait aussi avoir la main pour régler le conflit entre Telecom Italie et le gouvernement.
Vivendi vs MediasetLa médiation entre Vivendi et Mediaset a échoué et les deux groupes vont donc se retrouver au tribunal pour régler leur différend (
Le Figaro, 23/02). La première audience du procès opposant Vivendi à Mediaset a été fixée au 23 octobre prochain par un tribunal de Milan.
Pour rappel, en avril 2016, Vivendi passait un deal avec Berlusconi pour une participation croisée entre les deux groupes, mais en juillet 2016, Vivendi dénonçait cet accord et le conflit entrait sur le terrain juridique. Pour faire pression, fin décembre 2016, Vivendi a racheté 28,80% du capital de Mediaset et 29,94% des droits de vote, parallèlement la famille Berlusconi était montée à 39,7%.
Début avril 2017, le régulateur des télécoms italien estimait que Vivendi ne respectait pas la loi avec sa double participation dans Telecom Italia et Mediaset et donnait 12 mois à Vivendi pour se mettre en conformité, sous peine d’une amende comprise entre 2 et 5% de son chiffre d’affaire.
Fininvest, la holding des Berlusconi, et Mediaset réclament au total trois milliards d'euros de dommages et intérêts en justice à Vivendi, selon les chiffres publiés par le groupe français.
Vivendi : Telecom ItaliaL'autorité italienne de la concurrence a élargi son enquête au sujet de Telecom Italia pour déterminer si l'ancien monopole des télécoms en Italie a cherché à entraver les efforts de son concurrent Open Fiber pour déployer un réseau à haut débit à travers le pays (
Le Figaro, 21/02).
Vivendi et Telecom Italia (TIM) ont officiellement proposé au gouvernement italien de séparer son réseau Internet fixe en une entité juridiquement distincte qui serait contrôlée à 100% par TIM. Cette entité aurait son Conseil d’administration et son propre management (
La Tribune, 09/02). Ce projet sera présenté le 6 mars au Conseil d’Administration de TIM. Cela pourra-t-il apaiser le conflit en l’Etat italien et Vivendi ?
A la suite du rachat de Telecom Italia par Vivendi, le gouvernement avait déclaré vouloir utiliser les pouvoirs spéciaux que lui offre la loi dans les secteurs stratégiques : "
avec proportionnalité et d'une façon raisonnable". Afin de prendre des "
mesures visant à l'adoption de plans de développement adéquats, d'investissement et de manutention sur les réseaux et les équipements, afin d'assurer leur fonctionnement et intégrité, garantir la continuité de la fourniture du service universel et satisfaire l'intérêt général à moyen et long terme"
Pour rappel, le gouvernement italien vérifie si Vivendi a bien respecté les règles lors du resserrement de son contrôle sur la direction de Telecom Italia. En cas d’infraction, Vivendi risque une amende de 300 millions d’euros. Le ministre s’est déclaré pour un réexamen de cette amende en cas d’accord.
Enfin, Vivendi a annoncé la création d’une co-entreprise entre Telecom Italia et Canal+. Canal + va soutenir Telecom Italia dans l'acquisition de droits et la production de films et de séries télévisées mais aussi de droits sportifs. Telecom Italia contrôlera 60 % du capital de la société commune et Canal +, 40 %. Mediaset pourrait faire partie du tour de table. Toutefois, ce projet est critiqué par certains membres du conseil d'administration et par la Consob, le gendarme boursier italien, se penche également sur lui.
En juin 2015, Vivendi annonçait détenir une participation de 14,9 % dans Telecom Italia et passait à 24,9% en mars 2016, depuis, c’est plutôt un certain enlisement auquel Vivendi est confronté.