Brèves du sport business et des médias – n°182Vivendi et MediasetVivendi a annoncé qu’il comptait augmenter jusqu’à 30% (28,80% du capital et 29,94% des droits de vote) sa participation dans Mediaset, le groupe de télévision de l’empire Berlusconi. Dans un communiqué, Vivendi "
rappelle que sa présence au capital de Mediaset s’inscrit dans sa volonté de se développer en Europe du Sud et dans le cadre de ses ambitions stratégiques en tant que groupe international majeur dans le domaine des médias et des contenus d’essence européenne".
De son coté, la famille Berlusconi a annoncé avoir saisi le gendarme de la bourse italienne "
pour manipulation de marché et abus d’informations privilégiées".
Après avoir été saisie par Mediaset, L'autorité de tutelle des télécommunications en Italie, l'AGCOM, a annoncé l'ouverture d'une instruction au sujet de l’entrée au capital de Mediaset par Vivendi, alors que Vivendi détient également un quart de Telecom Italia.
La législation italienne prévoit que les entreprises de télécommunications qui détiennent sur le marché italien une part de marché supérieure à 10% ne peuvent acquérir des revenus supérieurs à 10% du SIC, le "
système intégré des communications" (télévision, radio, presse), afin de "
répondre à des exigences d'intérêt public (pluralisme, concurrence..) et de droits essentiels des citoyens (informations..)". Or, Telecom Italia a 44,7% de part de marché dans les télécommunications et Mediaset 13,3% du SIC (
zonebourse, 22/12).
La stratégie brutale de Bolloré permettra-t-elle de faire céder Berlusconi ? D’un autre coté, Berlusconi est-il capable de comprendre autre chose que la brutalité ?
SFR vs Canal+Les Echos (19/12) rappelle les forces en présence concernant la bataille dans les contenus que se livre Canal+ et SFR. Au total, Altice dépense 3 milliards dans les contenus télévisuels, là où il est implanté (France, Etats-Unis, Israël, Portugal...). Le groupe Canal+, lui, y consacre dans le monde 1,2 milliard.
Alors, même si il faut ramener ce chiffre par rapport au nombre de clients, la force de frappe de SFR est vraiment sérieuse. De quoi pousser Canal+ à chercher de nouveau(x) partenaire(s) ?
Canal+Barclays (un opérateur boursier) a pondu une analyse sur Vivendi et s’est fendu d’un calcul sur Canal+. Pour lui, il faudrait à Canal+, 600 000 abonnés supplèmentaires (soit une hausse de 11%) pour compenser la baisse des prix de ses forfaits, ce qui semble particulièrement agressif. Barclays estime donc que la restructuration de Canal+ va être difficile à mener (
Le Figaro, 20/12).
Cela ne semble pas si énorme, car ce serait pour Canal+ de reprendre les abonnés perdus depuis quelques années. Par ricochet, cela permettrait également à beIN Sports de gagner des abonnés et de réduire son déficit structurel.
Il va falloir attendre encore quelques mois pour constater les premiers effets du remodelage des offres Canal+.