Marge brute (Adjusted EBITDA) Altice France T1 2024 :
La marge brute (Adjusted EBITDA) diminue donc, voir tableau ci dessous) de 6.4% au T1 2024, comparé au T1 2023 "révisé", à 789.9 M€, contre 844 M€ au T1 2023. Or, c'est lui qui sert en particulier à payer les intérêts de la dette, qui elle n'a pas baissé.
Cette baisse est justifiée par Altice par la baisse des revenus, mais aussi la hausse des coûts salariaux, de 8.6%, qui serait due à la hausse du nombre d'ETP chez ACS (Altice Consumer Services), étonnant (peut-être dû à l'intégration de Coriolis, qui avait des centres d'appel ?), et à la hausse des salaires, suite à l'inflation, un peu moins étonnant. La hausse des coûts salariaux est de 21.6 M€.
Mais ce qui n'est pas cité par Altice, et qui est pourtant la principale cause, est la hausse des dépenses de location (rental expense operating lease), de 10.3%, à 301.1 M€, contre 273.1 M€ un an avant, +28 M€. On est sur une pente de 1.2 milliard d'euros pour l'année, mais qui en fait devrait être encore supérieure. En effet, Altice France a vendu beaucoup d'infrastructures, comme ses tours mobiles à Cellnex, qu'il doit louer ensuite.
De plus, il perd des abonnés sur le câble, qu'il possédait, et voit une augmentation d'abonnés sur le FTTH, qu'il loue, principalement à Orange en ZTD et AMII, mais aussi à XPFibre, qui était une filiale indépendante.
Et dans quelques mois, il devra louer aussi les data centers qu'il est en train de vendre à Morgan Stanley, Ultra Edge, dont il ne possédera plus que 30%.
La vente d’infrastructures est aussi une forme d'emprunt. Elle permet de faire rentrer du cash rapidement, mais contre des loyers, équivalents à des intérêts, versés sur de longues années.
Et donc le résultat opérationnel, après dépréciations et amortissements, mais avant paiement des intérêts de la dette, baisse aussi, de 2.9% sur un an, d'environ 10 M€, à 326.7 M€.