Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) - n°270SFR & M6Après TF1 en novembre, SFR a signé un accord avec M6. Le groupe M6 réclamait depuis plusieurs mois l'augmentation de la redevance versée par les opérateurs télécom diffusant ses chaînes via leurs box. En échange de cette augmentation, SFR aura accès à de nouveaux services et fonctionnalité et M6 va prendre à sa charge les coûts de transport de ses chaînes en clair.
Le montant de l’accord n’a pas été donné. Pour TF1, selon
Les Echos SFR pourrait avoir accepté de payer entre 20 et 30 millions d'euros contre un peu moins de 10 millions auparavant. L’objectif de TF1 est d’obtenir de la part des opérateurs télécoms une centaine de millions d’euros. L’accord avec SFR démontre que l’on va certainement être très loin du compte...
Reste à TF1 un accord avec Bouygues, Canal+, Free et Orange. Selon
Les Echos (05/01), l’accord entre Orange et TF1 arrive à échéance le 31 janvier et l’accord avec M6 serait lui terminé depuis le 31 décembre. Pour rappel, Orange a assigné TF1 devant le Tribunal de commerce (
Les Echos, 19/07).
M6 a lui signé un accord avec Orange, Bouygues Telecom, Canal+ et SFR, mais pas avec Free. Selon
Les Echos (18/01), au total M6 devrait toucher au moins une quinzaine de millions d’euros de revenus supplèmentaires. Combien pour TF1 ?
Free s’était aussi positionné publiquement contre cette demande (Le JDD du 04/2017) "
on relève que le groupe TF1 occupe gratuitement les fréquence TNT alors que les opérateurs ont payé 3 milliards d’euros les mêmes fréquences (...) La contrepartie c’est que les chaines doivent être accessibles à tous les français. Par ailleurs, 55% des foyers reçoivent la télévision par autre chose que la TNT. Si TF1 veut passer vite sous les 10% de part de marché…".
En attendant, SFR a pris (un petite) avance psychologique sur la concurrence, mais cela ne suffira pas à redresser ses positions.
Vivendi en Italie : Telecom ItaliaAfin de faciliter un accord avec le gouvernement Italien, Telecom Italia (TIM) examine la question de savoir si une séparation de son réseau de téléphonie fixe s'impose. Cet actif serait valorisé à 15 milliards d’euros. Un plan stratégique pourrait être présenté en mars. Vivendi pourrait garder une partie du capital.
Le ministre italien du Développement économique s’est également prononcé pour la séparation en deux sociétés distinctes. En précisant que la première entité gérerait les services et la seconde s'occuperait du réseau. Mais il reste à définir le paramètre du réseau, donc c’est une opération complexe qui prendra du temps. Il faut également rappeler que des élections législatives sont prévues en mai 2018, ce qui laisse peu de temps pour conclure un accord.
Pour rappel, le gouvernement italien vérifie si Vivendi a bien respecté les règles lors du resserrement de son contrôle sur la direction de Telecom Italia. En cas d’infraction, Vivendi risque une amende de 300 millions d’euros. Le ministre s’est déclaré pour un réexamen de cette amende en cas d’accord.
Pour rappel, Le gouvernement va utiliser les pouvoirs spéciaux que lui offre la loi dans les secteurs stratégiques : "
avec proportionnalité et d'une façon raisonnable". Afin de prendre des "
mesures visant à l'adoption de plans de développement adéquats, d'investissement et de manutention sur les réseaux et les équipements, afin d'assurer leur fonctionnement et intégrité, garantir la continuité de la fourniture du service universel et satisfaire l'intérêt général à moyen et long terme"
Le PDG de Telecom Italia vient d’annoncer qu’il était ouvert au dialogue (La Tribune, 31/10) : "
Nous acceptons le 'golden power' et nous discuterons de ce qui nous est demandé, en prenant soin que les interventions à mener ne nuisent pas à l'activité opérationnelle de l'entreprise".
Vivendi serait prêt à céder son réseau fixe même si ce réseau est qualifié de "
stratégique", "
Parler de séparation du réseau a un sens si cela a pour objectif d'améliorer encore la neutralité et de parvenir plus rapidement à la digitalisation du pays".
Vivendi en Italie : Telecom ItaliaD’autre part, Vivendi veut tailler dans ses effectifs de Telecom Italia. L’opérateur emploie 60 000 personnes en Italie et entre les départs à la retraite et les contrats non reconduits, c’est presque 10 000 emplois qui pourraient être supprimés (
La tribune, 08/01).