Histoire de lire autre chose que des conneries et éviter la pollution pavlovienne habituelle...
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) - n°244NetflixPour celles et ceux qui s’inquiètent à propos du niveau de la dette de SFR, il faut noter celle de Netflix. Ci-dessous un récapitulatif de
zonebourse. Le cumul de sa dette est de 20 milliards (
LA Times, 29/07). Les 100 millions de clients vont devoir consommer durement…
British TelecomLes nouvelles ne sont pas bonnes pour BT. Suite à un scandale de sa filiale italienne, BT a annoncé vendredi une chute de 42% de son bénéfice avant impôts au premier trimestre (Revue de presse de l’ARCEP du 28/07). Les actionnaires Deutsche Telecom et Orange pourraient demander des réparations. BT a déjà provisionné 836 millions d’euros.
Les déboires de BT pèsent sur Deutsche Telekom a passé 1,1 milliard d'euros de provisions pour refléter la chute de la valeur de ses parts dans BT. Le groupe allemand est actionnaire à 12 % de l'opérateur britannique depuis qu'il lui a cédé EE (sa joint-venture avec Orange) en 2015, Deutsche Telekom avait déjà déprécié son investissement de 2,2 milliards en mars.
De son coté, Orange a cédé 1,33% du capital de BT via un placement privé pour 435 millions d'euros
Au total, via une autre opération, Orange pourrait récolter 901,03 milliard d'euros environ en réduisant sa participation dans son de 4% à potentiellement 1,33%. En janvier 2016, Orange a vendu sa filiale britannique à BT. L'opérateur français s’était fait payer en cash et en actions BT. (Revue de presse de l’ARCEP du 04/08).
Vivendi & l’ItalieLa campagne d’Italie de Vivendi est en train de virer au bourbier. La Consob - l'autorité italienne des marchés financiers - a demandé à Vivendi de dire s'il contrôle (ou non) Telecom Italia. Vivendi détient 23,9 % du capital et a obtenu les deux tiers des sièges à son conseil d'administration et a nommé Arnaud de Puyfontaine (président du directoire de Vivendi) comme président exécutif. Vivendi confirmait, il devra intégrer les 25,1 milliards d’euros d’endettement de Telecom Italia.
Dans un communiqué, Vivendi a répondu que "
sa participation dans le capital social de Telecom Italia n'(est) pas suffisante pour lui permettre d'exercer de manière stable une influence dominante lors des assemblées générales d'actionnaires".
D’autre part, le gouvernement italien soupçonne Vivendi de ne pas avoir informé le pouvoir de sa volonté de prise de contrôle. Si cela été avéré, Vivendi risquerait une amende d'au moins 298 millions d'euros.
Enfin, l’Agcom – le régulateur des Télécoms – pourrait infliger une amende de de 540 millions d'euros si Vivendi ne règle pas sa situation vis-à-vis de Mediaset. Vivendi ne respecte pas la loi avec sa double participation dans Telecom Italia et Mediaset et en avril, l’Agcom donnait 12 mois à Vivendi pour se mettre en conformité, sous peine d’une amende comprise entre 2 et 5% de son chiffre d’affaire.
Avec Telecom Italia, Vivendi possède 44,7% (40% maxi selon la loi) et avec Mediaset c’est 13,3% (10% selon la loi). Début juin Vivendi a fait appel de la décision.
Sur fond de relations tendues entre le gouvernement français et italien sur le dossier STX Bref, la guerre de position entre Vivendi et les autorités italiennes se poursuit. Le gouvernement italien pourrait se lancer dans la scission de Telecom Italia et la revente de ses réseaux. Et cela tombe bien, car Open Fiber, contrôlé par la compagnie d'électricité Enel et la banque publique Cassa Depositi e Prestiti serait intéressé. Cela permettrait d’alléger la dette mais aussi de faire perdre de la valeur à Telecom Italia.
Au regard de la situation, la décision d’Orange de se tenir éloigné du dossier est plutôt sage. Quant à Free, on peut lui souhaiter bon courage pour le lancement de son offre mobile. Vivendi va-t-il pouvoir continuer longtemps dans ses conditions ?