Martin ne peut être que trop gourmand. A 10 milliards, tout le monde sait que Bouygues Telecom est survalorisé (on parle d'une valeur réelle de 6 milliards environ). Mais comme Altice a mis en Juin dernier 10 milliards sur le tapis pour remporter le morceau, sans succès, maintenant, il ne peut vendre à moins vis à vis de son conseil d'administration.
Maintenant, s'il demande à être payé en actions Orange, et pas en capital, cela fait plus de 20% du capital d'Orange (qui est valorisé actuellement 42 milliards d'euros). Comme l'état ne veut pas passer en-dessous de 21% (il est à 23% en ce moment et il y a l'effet de dilution dû à l'entrée de Bouygues), et surtout pas en-dessous de Bouygues, cela coince. Et en cash, ni Martin, qui veut rester dans les Telecom, ni Orange, qui voudrait éviter de sortir du cash, ne sont intéressés.
Sans compter l'ADLC, et les obligations de revendre plus de 50% de Bouygues, réseau, fréquences, abonnés mobiles et fixes, les salariés à reprendre. Si les autres (SFR, Free) reprennent 70% de la valeur réelle de Bouygues (clients, réseau, boutiques, fréquences...), ils vont dépenser 4 milliards, tandis qu'Orange, d'une manière ou d'une autre, va dépenser 6 milliards pour 30% de BT... Il faut donc convaincre SFR et Free de dépenser plus que la valeur réelle des actifs Bouygues Telecom, dont ils n'ont besoin qu'en partie pour que cela marche. Donc effectivement, équation compliquée.
Personnellement, je me demande pourquoi Stéphane Richard insiste, même si les trois restants ont tous intérêt à voir la concurrence baisser pour pouvoir augmenter les marges, à notre détriment, nous les consommateurs.