Téléphonie. Bouygues, un groupe très convoitéMoins de six mois après un assaut du groupe Altice, l'opérateur Bouygues Telecom, ainsi que la chaîne TF1, se retrouvent au centre de spéculations sur un intérêt émanant d'Orange. Nouvelle agitation dans le secteur des télécoms. Si Bouygues est toujours au centre du jeu, cette fois, c'est Orange qui aurait jeté son dévolu sur les activités télécoms et médias de son concurrent. Le groupe français aurait entamé des discussions préliminaires, selon l'agence de presse économique Bloomberg.
« Stéphane Richard et Martin Bouygues se sont vus régulièrement depuis la rentrée », assure, de son côté, le quotidien économique Les Echos. Une annonce pourrait même intervenir avant le début de l'année 2016.
Les deux opérateurs ont refusé, hier, « de commenter des rumeurs de presse ». Bouygues, maison-mère de Bouygues Telecom, a même « réaffirmé son ancrage durable dans ces deux industries », dans un communiqué.
Bouygues peut-il rester indépendant ? La consolidation du secteur de la téléphonie mobile, qui compte actuellement quatre opérateurs, revient régulièrement. En juin dernier, Bouygues Telecom avait fait l'objet d'une offre non-sollicitée à dix milliards d'euros de la part d'Altice, maison-mère de Numericable-SFR appartenant à Patrick Drahi. Une offre rejetée par le conseil d'administration de Bouygues.
Mais selon les observateurs, Bouygues Telecom, avec 4,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, ne peut pas « à terme rester indépendant ». « Bouygues a refusé l'offre d'Altice et il y a peu de chance qu'Iliad (maison-mère de Free Mobile, propriété de Xavier Niel) se lance, il ne reste donc qu'Orange. À moins qu'un opérateur étranger ne vienne taper à la porte de Bouygues pour faire une proposition », estime Frédéric Ichay, avocat associé au cabinet Pinsent Masons. En mettant la main sur son concurrent et TF1, Orange renforcerait sa convergence entre contenus et réseaux, ajoute-t-il.
Cette vision ne fait pas l'unanimité. Un analyste parisien a jugé « faible (la) probabilité de réalisation de cette opération », soulignant que c'est « la convergence fixe-mobile » qui est au coeur de la stratégie d'Orange, et non « la convergence télécoms-média ».
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