Internet peut-il résister en cas de confinement, télétravail et VOD ?
Le Parisien consacre un article à la question si l’internet peut tenir le choc face aux mesures de confinement, télétravail et VOD.
En cas de confinement total de la population comme en Italie, et de télétravail potentiel et loisirs numériques, risque de saturer les réseaux de particuliers. « Il n'y a pas de risque de goulot d'étranglement car les réseaux d'Internet fixes sont justement prévus pour des utilisations à domicile avec une grosse bande passante », rassure Bruno Caille, directeur des architectures de Cisco. 29,8 millions de foyers disposent d'un abonnement ADSL et très haut débit (Fibre ou 4G fixe) selon les données pour 2019 de l'Arcep. Près de 60% des abonnés sont encore en ADSL haut débit. « Les personnes connectées en fibre ne devraient rencontrer aucun problème pour faire des visio-conférences ou regarder un film » , affirme Maurice Gagnaire, professeur spécialiste des réseaux optiques et radio à Telecom Paris. « Pour celles encore en ADSL avec donc une bande-passante plus réduite, la qualité de service pourrait par contre être dégradée dans un immeuble avec plusieurs appartements » prévient-t-il. Pas d'inquiétude non plus pour les clients en bout des réseaux en fibre optique selon les experts consultés. « Le vrai problème pourrait résider dans les capacités de traitement des VPN, et aussi le fait que seuls 20% des salariés sont équipés en informatique pour le télétravail selon nos estimations » , tempère-t-on chez Cisco.
La question de la saturation se pose plus pour la vidéo qui pèse pour 80% de la bande passante. Tous les fournisseurs d'accès à Internet ont investi pour augmenter la bande-passante et obtenir un débit de fibre optique entre 100 Mo/s et 1 Go/s afin de diffuser de la vidéo en haute-définition qui requiert au minimum 3 Mo/s . La Fédération Française des Télécoms appelle aussi à la tranquillité d'esprit. « Les réseaux en France peuvent absorber des pics liés à cette croissance prévisible de la consommation », soutient son président, Arthur Dreyfuss : « Il n’y pas de crainte immédiate à avoir mais nous restons attentifs à l'évolution de la situation ». En revanche, la pénurie de techniciens en cas de confinement ou de quarantaine est une hypothèse à prendre en compte, rappelle l'Arcep : « il existe aussi un risque que les mesures prises par les opérateurs pour protéger leurs propres agents impactent le SAV des accès en panne ». En cas de panne donc, « la cavalerie pourrait tarder à se manifester. »