Une dynamique ça s'apprécie sur plusieurs années et surtout en part de marché afin de prendre en compte la dynamique du secteur et les recrutements des concurrents pour faire des comparaisons.
Free a beau recruter, de nouveau après un creux puis une stabilisation, sa part de marché est en recul. En 2017, elle s'élevait à 16,9 % (à 0,8 point de Bouygues Telecom) contre 15,1 % à fin 2022 (à 8,9 points de Bouygues Telecom, désormais deuxième, et à 7,1 points de SFR, troisième), selon la page 246 du sujet d'Hammet. On note une légère remontée de 0,1 point en 2022, signe peut-être que la baisse est enrayée, à confirmer fin 2023.
Ce différentiel de 1,8 point entre le point le plus haut et aujourd'hui s'explique d'abord par le fait d'autres recrutent plus que lui et deuxièmement parce qu'Hammet inclut les MVNO que l'opérateur héberge et que Free mobile n'en a pas.
Mais si l'on regarde uniquement les opérateurs mobiles sans les MVNO, Free est à 13,6 % au S1 2023 contre 15,9 % fin 2018, qui n'était pas la plus haute année (c'était aussi 2017 mais les archives du sujet ont été supprimées). Soit -2,3 points de part de marché, au minimum. On rappelle que l'objectif était d'atteindre 25 %, dix ans après on y est pas.
Même en regardant en valeur absolue, Free détenait 13,695 millions de clients en 2017 (son plus haut jusqu'à maintenant) et désormais 14,218 millions à fin 2022. 523 000 clients supplémentaires en cinq ans, c'est vraiment mauvais, même si c'est toujours mieux que SFR qui en a perdu 2,5 millions entre son plus haut (2013) et 2022.
Et l'on peut faire la même constatation pour le fixe. Il y a eu le même creux que le mobile avec une perte et une stagnation de clients pendant deux ans avant de remonter. Pour autant, la part de marché est en baisse après une croissance continue, passant de son plus haut en 2015 à 23,1 % à 22,5 % en 2022, soit 0,6 point de perdu en sept ans. Pour rappel, l'objectif affiché de Free dans le fixe est de 25 % de PDM également.
Un plafond de verre a, jusqu'à maintenant, été atteint. Outre la rationalité qui n'existe pas dans la consommation (car le côté affecif/irrationnel pour un produit ou une marque existe en revanche), il y a certainement de bonnes raisons dans ta liste qui ont fait que Free est un opérateur qui globalement a perdu des clients, a stagné, et en a regagné mais moins que les autres avec une part de marché toujours en recul par rapport à son plus haut.
Peut-être que 2023 changera la tendance, et si oui se confirmera-t-elle dans le temps ? Il faudra en tout cas plus qu'une année ou deux de bons recrutements pour rattraper le retard de dynamique sur certains concurrents.