GRAND COGNAC
La fibre optique déploie sa toile
Toutes les communes doivent être raccordées en 2021. Les zones prioritaires ont été définies. En attendant les travaux, les adresses sont en train d’être vérifiées.
C’était le tout premier projet du Grand Cognac post-fusion. En février 2017, à l’unanimité, le conseil communautaire a décidé de doter toutes les communes de la fibre optique. C’est-à-dire du très haut débit, qui permet à la fois d’aller sur internet, de téléphoner et de regarder la télévision. Cognac n’est pas concerné, puisque la ville-centre a déjà passé ses propres accords avec Orange et SFR, qui installeront la fibre gratuitement, dans le cadre d’«appels à investissements» réservés aux villes. Pour le reste de l’agglo, une convention a été signée en février avec Charente numérique, pour la pose de 30.721 prises d’ici à 2021. En mars, le marché a été confié à Bouygues-Axione, dont le plan d’action a été présenté aux maires il y a deux semaines. Voici le programme.
1. Où en est-on actuellement?
Les pelleteuses ne sont attendues qu’en juin pour l’installation des six «nœuds de raccordement optiques» (NRO), où convergera le réseau. Leur pose doit être achevée cette année à Cherves-Richemont, Genté, Segonzac, Hiersac, Châteauneuf, ainsi qu’aux Métairies. Des études ont été menées avec les Bâtiments de France pour choisir les emplacements précis.
En attendant, «on vérifie toutes les adresses postales», indique Jean-Paul Zucchi, vice-président de l’agglo en charge du dossier. Histoire d’avoir une idée précise de chaque lieu à raccorder. Utile, car certaines communes ont un adressage aléatoire. C’est le cas de Moulidars, Champmillon, Angeac-Charente et Juillac-le-Coq, où 8 logements sur 10 ne sont pas numérotés.
2. Qui sera servi en premier?
Le déploiement se fera en quatre phases. La première permettra de raccorder dès l’an prochain une série de sites prioritaires pour des raisons techniques. C’est le cas des communes de Boutiers-Saint-Trojan (770 prises), Hiersac (622) et une partie de Nercillac et de Champmillon. Jarnac bénéficiera aussi de cette première vague, pour la zone qui entoure le collège public. Mais cette fois, ce sera au titre des priorités politiques, comme pour une dizaine d’autres sites.
Parmi eux, les zones économiques (Merpins, le Pont-Neuf à Salles-d’Angles, la rue du Commerce à Châteaubernard) et des équipements publics (mairie, collège, poste et lycée de Segonzac, par exemple). Suivra la deuxième phase, en vue d’un raccordement début 2020. Avec des communes comme Chassors, la plus grande partie de Jarnac, Gondeville et Bassac. Ou encore Cherves, Mesnac et Louzac, côté Nord. Les derniers servis se trouvent aux extrémités de l’agglo: Ambleville, Verrières, Criteuil-la-Magdeleine ou Juillac-le-Coq au Sud; Bréville ou Houlette au Nord. Mais aussi, en plein centre cette fois, des zones de Bourg-Charente; Julienne et Saint-Brice. Là, la fibre ne sera opérationnelle qu’en avril 2021.
3. Qui va payer quoi?
L’opération coûtera 52M€, dont 9,3M€ financés par l’agglo. L’Etat prend la plus grande partie à charge (21M€). Pour les particuliers, le branchement ne coûtera rien jusqu’au bord de leurs parcelles. On pourra refuser d’être raccordé, «il y en a qui l’avaient fait avec l’eau potable», se souvient Jean-Paul Zucchi. Mais attention: un branchement ultérieur sera payant. La pose de la fibre entre l’entrée des terrains et les domiciles sera à charge des propriétaires, qui seront libres de choisir leur entreprise. Enfin, pour l’internet proprement dit, des opérateurs lanceront des offres. Cinq se sont déjà mis sur les rangs dont Bouygues, SFR et Free.
Pour patienter, un peu de radio
Avec la fibre, il n’y aura plus de zone blanche. En attendant, pour renforcer l’accès au haut débit dans les secteurs isolés, des èmetteurs radio à ondes courtes vont être posés dès cette année sur cinq châteaux d’eau (Saint-Sulpice, Criteuil-la-Magdeleine, Bonneuil, Segonzac) et sur un poteau surélevé, à Saint-Sulplice également. Si elles ne sont pas jugées dangereuses pour la santé, ces ondes radio courtes ne résoudront pas tout. «Elles sont sensibles au relief, précise Jean-Paul Zucchi. Elles irrigueront tout le territoire mais selon les endroits, elles ne seront pas efficaces.»Là où elles le seront, des abonnements à haut débit seront proposés au cours des prochains mois par des opérateurs. Une mise en bouche, en quelque sorte.