Câbliers. Orange Marine accueille le sixièmeOrange Marine a le plaisir d'annoncer la naissance de son petit dernier, le câblier Pierre-de-Fermat, arrivé à Brest il y a une semaine et prêt à répondre à la reprise du marché de la fibre optique sous-marine et des raccordements aux futures hydroliennes et éoliennes en mer. Le bébé se porte bien avec ses 100 m de long et son étonnant bulbe d'étrave. Les origines norvégiennes du Pierre-de-Fermat ne font aucun doute avec son étrave droite en forme de tête de bélouga. Ses parents (les 300 collaborateurs d'Orange Marine) sont aux anges et attendent de croquer à pleines dents dans un marché en reprise régulière, depuis le tassement de la bulle informatique des années 2000. L'avenir de ce nouveau et sixième câblier semble tout tracé avec les besoins mondiaux de transferts de données numériques, notamment de la part des pays èmergents.
Plus de 99 % des données mondiales En effet, plus de 99 % des données mondiales transitent aujourd'hui par câble, les échanges par satellite se réduisant aux vecteurs en mouvement et aux zones les plus isolées. Le câble optique a une capacité de transport de données sans commune mesure, sans les contraintes et le coût du fonctionnement satellitaire. L'installation des câbles sous-marins nécessite, en revanche, une impressionnante logistique avec, tous les 60 à 80 km, la mise en place de répétiteurs étanches qui permettent la continuation du signal par alimentation électrique. Installation, réparation, remplacement : on estime à 15 ans la durée de vie d'un câble sous-marin. Capables de travailler sur la fibre optique comme sur le câble d'énergie (de plus grosse section), les navires d'Orange Marine opèrent principalement en Europe, en Afrique et dans l'océan Indien mais peuvent être déployés jusqu'en Asie. Orange est copropriétaire d'une quarantaine de câbles sous-marins et intervient sur une centaine d'autres, à travers le monde. Le groupe français a d'ailleurs financé l'un des câbles les plus longs du monde, réunissant 30 opérateurs distincts, entre Marseille et Singapour, via Djibouti, haut lieu stratégique pour la France et ses intérêts militaires. Capable d'embarquer jusqu'à 2.500 km de câble, le Pierre-de-Fermat fonctionne avec une cinquantaine de marins français (un tiers) et malgaches, sous Registre international français (RIF). Construit en Norvège, le bateau est immatriculé à Marseille, comme la Recouvrance !
Techniques de pose La durée des missions dépend des tronçons à réaliser et de la nature de l'intervention. De quelques jours, pour un câble arraché et sectionné, à plusieurs mois, pour une installation sur plusieurs centaines de kilomètres, les missions des câbliers sont très diverses. La pose des câbles dépend également de la nature des fonds. Simplement déposés dans les grandes profondeurs où tout risque de croche est écarté, ils demandent davantage d'attention en zones de pêche peu profondes. Dans les endroits à forts courants, on cherche par tous les moyens à enfouir les câbles pour limiter le risque de casse et d'usure. Ensouillés à l'aide d'une charrue ou de puissants jets d'eaux délivrés par le sous-marin télé-opéré Hector 7, ces câbles vont jusqu'à faire l'objet de tranchée dans la roche si besoin. Mais la tendance à ensouiller de plus en plus profondèment les câbles sous-marins, afin de limiter le risque de panne, ne facilite pas la tâche des navires chargés de les changer ou de les réparer. Heureusement, sur le Pierre-de-Fermat, on trouve toutes sortes de grappins pour venir les chercher, les soulever et les sectionner si nécessaire. Un métier et des savoir-faire préservés, alors que bon nombre d'opérateurs ont renoncé, ces dernières années, à leur flotte spécialisée. Lire aussi en page 7.
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