Auteur Sujet: Fibre. Le très haut débit accuse un très gros retard en Bretagne  (Lu 17776 fois)

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vida18

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Fibre. Le très haut débit accuse un très gros retard en Bretagne
« Réponse #48 le: 12 mai 2025 à 15:51:56 »
Fibre optique : bras de fer judiciaire entre Mégalis Bretagne et ses prestataires


« Ces entreprises privées ont été défaillantes dans la conduite des travaux », déplore le directeur général de Mégalis Bretagne.
@Mégalis Bretagne

Alors que la phase 1 du projet « Bretagne très haut débit » touche à sa fin, le maître d'ouvrage du projet, Mégalis Bretagne (300 M€ d'investissements en 2024, 50 salariés), fait face à une salve de recours administratifs. Le groupement d'entreprises chargé du déploiement de la fibre dans les Côtes-d'Armor et en Ille-et-Vilaine réclame plus de 30 M€. En retour, Mégalis invoque retards, surcoûts et pénalités contractuelles.

Le projet d'aménagement numérique de la Bretagne, piloté par Mégalis, entre dans une zone de turbulences. Près d'une décennie après le lancement de la phase 1 du plan « Bretagne très haut débit », un contentieux majeur oppose le maître d'ouvrage au groupement d’entreprises Sogetrel, Circet, Cegelec Ouest, Imoptel, Bage Groupe et Allez, en charge du déploiement de la fibre optique dans les zones peu denses des Côtes-d'Armor et de l'Ille-et-Vilaine. Le groupement vient d'intenter plus d'une centaine de recours devant le tribunal administratif de Rennes. La phase 1 du projet, qui représente environ 250 000 prises au total, a été découpée en deux tranches. La tranche 2, dont il est question ici, porte sur 80 000 prises réparties entre les Côtes-d'Armor et l'Ille-et-Vilaine pour un montant estimé à 100 M€. Le déploiement s'étend sur quelque 70 zones réparties sur les deux territoires.

Un système de sous-traitance en cascade

Les entreprises réclament plus de 30 M€ à Mégalis, qu'elles estiment dues en compensation de retards accumulés et de surcoûts liés à la complexité du chantier. De son côté, l'établissement public régional rejette toute responsabilité. « Ces entreprises privées ont été défaillantes dans la conduite des travaux. Leur gestion a été une source majeure de retard », déplore Patrick Malfait, directeur général de Mégalis Bretagne. Lancées en 2016, les premières connexions étaient attendues fin 2018. Or, les travaux dans certaines zones ont été achevés que fin 2024. « On a connu des retards sur une grande partie des zones. Dinan et Dinard, deux des plus grosses plaques, ont été terminées avec près de cinq ans de décalage, confie Patrick Malfait. Les entreprises n'ont pas mis les moyens suffisants, ni en compétences, ni en organisation. » Selon lui, l'origine des lenteurs tient aussi à un système de sous-traitance en cascade, qui a largement complexifié le pilotage opérationnel du chantier.

Un impact budgétaire significatif pour Mégalis

Le différend a aujourd'hui des répercussions directes sur la trajectoire financière du syndicat qui pourrait voir ses capacités d'investissement futures réduites. « Nous avons forfaitisé la participation des collectivités. Elles ne paieront pas un centime de plus. Mais si nous devions régler ces 30 M€, c'est autant qu'on ne pourrait pas investir dans la résilience du réseau, comme nous y invite la Chambre régionale des comptes », prévient le directeur général. Si la phase 1 du projet a connu d'importants contretemps elle n'a pas remis en cause l'ambition globale du plan numérique breton. Les phases 2 et 3, qui concernent à elles seules un million de prises supplémentaires, ont été conduites selon un modèle industriel différent. « Pour la suite, nous avons totalement revu l'organisation, réduit le nombre d'intervenants et renforcé le pilotage », assure Patrick Malfait.


Source : L'agence API, écrit le 12 mai 2025 par Hugo COEFF.

vida18

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Fibre. Le très haut débit accuse un très gros retard en Bretagne
« Réponse #49 le: 17 mai 2025 à 08:35:35 »
INFO OUEST-FRANCE. Fibre optique : les sous-traitants réclament 30 M € en justice à Mégalis Bretagne

Un groupement de six entreprises était chargé de raccorder les premiers foyers bretons à la fibre optique, entre 2017 et 2020.
Mais il a terminé sa mission fin 2024, avec quatre ans de retard, lui occasionnant d’importants surcoûts.
Il attaque en justice le commanditaire, Mégalis Bretagne, et lui réclame plus de 30 millions d’euros.



Le chantier de la fibre optique en Bretagne est un marché s’élevant à 1,7 milliard d’euros pour 1,4 million de prises.
D’ici 2026, 100 % des Bretons doivent être raccordés. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

Le torchon brûle entre Mégalis Bretagne, maître d’ouvrage du projet de Bretagne Très Haut Débit, et un groupement de six entreprises : Sogetrel, Circet, Cegelec Ouest Télécom, Imoptel, Bage Groupe et Allez. Début avril 2025, ces dernières ont décidé d’attaquer le syndicat de coopération territoriale en justice.

Fin 2016, Mégalis Bretagne, syndicat mixte chargé du plan breton de déploiement de la fibre optique, confie à ce groupement d’entreprises la mission de déployer la fibre dans les zones de la première phase de travaux, en Ille-et-Vilaine et dans les Côtes-d’Armor. Le chantier, comprenant l’installation de 82 180 prises de fibre optique, devait être mené en quatre ans, de 2017 à 2020. « Il s’est terminé fin 2024 après quatre ans de retard », constate Loïg Chesnais-Girard, à la fois président de Mégalis et de la Région Bretagne.

Début avril 2025, le groupement d’entreprises, dont le chantier était facturé au départ à 111 millions d’euros, a engagé environ 300 requêtes devant le tribunal administratif de Rennes contre Mégalis Bretagne « alors même que ces entreprises ont été défaillantes et que leur gestion est une source importante des retards », poursuit Loïg Chesnais-Girard. Il souligne « les crispations et tensions générées chez des citoyens qui nous ont interpellés pour nous dire que nous n’étions pas au niveau ».

Jean-Marie Hubert, directeur général délégué de Sogetrel, mandataire du groupement d’entreprises, insiste d’abord sur « la fierté du groupement d’avoir été choisi et d’avoir terminé ce programme ». Ce Polytechnicien qui a aussi appris sur les bancs de l’École nationale du Génie rural, des Eaux et des Forêts, n’est « pas surpris : sur un projet d’une telle envergure, il y a les sujets sur lesquels on arrive à se mettre d’accord au fil de l’eau et ceux pour lesquels on ne trouve pas de compromis et qui nous conduisent au tribunal administratif ».

Mais il refuse de rentrer dans le détail des raisons pour lesquels ils attaquent Mégalis en justice. Il évoque évasivement « les aléas de la construction, l’organisation des travaux, le Covid qu’on oublie tous mais qui a eu un impact important sur l’économie française, des aléas exogènes (extérieurs) aux deux parties… » D’après une source proche du dossier, Mégalis n’aurait pas souhaité poursuivre la médiation proposée par le groupement, d’où la décision de ce dernier de saisir le tribunal administratif de Rennes.

La constitution de Mégalis en cause

« Une des raisons du retard vient d’un défaut de contrôle et de pilotage comme l’a dit la chambre régionale des comptes. La constitution même du syndicat mixte Mégalis est en cause. Dans la majorité des autres régions françaises, cela se fait à l’échelle d’un département d’où est issue la présidence », poursuit la source anonyme.

Le président de Mégalis, Loïg Chesnais-Girard se dit « serein et tranquille, face à cette attaque en justice. Ce serait injuste que le contribuable breton, via la Région, les Départements et l’intercommunalité qui composent Mégalis Bretagne, doive payer ces 30 millions d’euros. Si votre plombier met deux fois plus de temps que prévu à faire votre salle de bains et qu’il vous réclame un tiers de plus, je ne suis pas sûr que vous soyez d’accord pour payer le surplus. Eh bien là, c’est pareil, sauf que ce n’est pas mon argent, mais celui de tous les Bretons », estime Loïg Chesnais-Girard.

Un chantier à 1,7 milliard d’euros

De son côté, Jean-Marie Hubert est convaincu que les deux parties « vont parvenir à un accord équilibré. Quand une entreprise s’engage, elle accepte un certain nombre de risques industriels. Mais elle ne peut pas tous les prendre à sa charge ».

Le chantier de la fibre optique en Bretagne est un marché s’élevant à « 1,7 milliard d’euros pour 1,4 million de prises », précise Loïg Chesnais-Girard. Mégalis Bretagne travaille désormais avec Axione « pour un raccordement de 100 % des Bretons au réseau public en 2026, dont 200 000 logements isolés comptant les 70 000 logements les plus compliqués à raccorder ».


Source : Ouest-France, écrit le 16 mai 2025 par Pierre Fontanier.