Tout à fait, la BCE s'est piégée elle-même dans une politique de bas taux dont elle n'arrive pas à sortir, mais dont les excès sont néfastes pour les banques, les assureurs, les régimes de retraite, les épargnants et prêteurs en général. Malgré l'afflux de liquidités, l'inflation reste faible, et la relance très fragile, et la BCE ne peut plus remonter ses taux, sauf à casser la faible croissance.
Ce n'est pas une politique keynésienne, car une politique keynésienne c'est la relance par la dépense d'état et les grands travaux. C'est ce que l'on qualifie de "quantitative easing", qui est défini par wikipedia comme :
désigne un type de politique monétaire dite « non conventionnelle » consistant pour une banque centrale à racheter massivement des titres de dettes aux acteurs financiers, notamment des bons du trésor ou des obligations d'entreprise, et dans certaines circonstances des titres adossés à des actifs comme des titres hypothécaires.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Assouplissement_quantitatifIl n'est pas étonnant que les taux auxquels empruntent les états, mais aussi les entreprises soient bas, la BCE rachète en masse.
Mais donc cela a des conséquences néfastes sur tous le système financier, et ce n'est pas tenable sur la durée. Ce n'est pas moi qui le dit, mais beaucoup d'économistes. Maintenant quand sortira-ton de cette politique "non conventionnelle", personne ne le sait.
Il est intervenu à un moment donné, 2008, où les institutions bancaires étaient gravement menacées, où les liquidités ne circulaient plus, et les banques centrales se sont substituées à elles, pour mettre de l'huile dans les engrenages, et permettre à l'économie de se financer. Mais cela devait rester exceptionnel.
Croire qu'elle durera éternellement, c'est contraire aux règles économiques. Et donc cela se retournera un moment ou à un autre pour les entreprises trop endettées.
P.S : je n'ai pas accès à l'article des Echos qui est sous paywall pour moi. Je dois avoir consulté 5 articles ce mois-si...