Si sur la durée de vie restante de la chaudière, l'économie de fioul en CO2 est supérieure à la fabrication d'une pompe à chaleur + bilan CO2 de l'électricité (très faible en France), c'est gagnant de mettre la chaudière à la benne. Toute personne capable de faire une règle de 3 et déclarant tenir à l'avenir de ses gosses est capable de faire le calcul avec ses factures.
Dans ta règle de trois tu sembles omettre pas mal de paramètres alors.
Tout d'abord changer une chaudière qui ne coute plus rien (car finie de payée) si ce n'est 150 euro par an d'entretien et du fioul pour la remplacer par une PAC qui va te couter au bas mot 10k€ rien qu'en installation c'est économiquement une hérésie.
Et si en plus tu prends en compte le coût de l'entretien de ta PAC et surtout celui des réparations, tu vas vite comprendre pourquoi il faut garder la chaudière fioul le plus longtemps possible.
Je change suffisamment de carte électronique et de compresseur toute l'année, sans parler des micro-fuites de fluide indétectables qui vont nécessiter la recharge de la machine après avoir passé des heures à trouver la fuite pour la réparer, pour savoir ce que que coute réellement une PAC sur sa durée de vie. Durée de vie qui n'atteindra jamais celle d'une chaudière car 10 ans c'est beau, 15 inespéré, et à 20 certains parlent de miracle. En gros tu finis de payer ton crédit et tu recommences.
De plus, certains margoulins vous vendrons des PAC haute température avec laquelle, on fait le chauffage ET l'eau chaude. Ce qu'ils oublient de dire c'est qu'une PAC par défaut n'est pas faite pour monter très en T°. Tout au plus 45, 50° grand maxi (surtout avec le fluide utilisé en ce moment, le R410a).
Essaye de chauffer une maison de plus de 20 ans (la cible des remplacements de chaudière) prévue avec des radiateurs "haute" T° (Régime d'eau de 80/60) en envoyant de l'eau à 50° maxi. Tu risques d'avoir .... froid en pleine saison d'hiver. Et là je ne parle pas des cycles de dégivrage par temps froid et/ou humide, cycle pendant laquelle ta PAC consomme mais ne produit rien. Enfin si pendant ce temps elle produit car pour pallier à ces problèmes, les fabricants intègrent une résistance électrique d'appoint (COP nul, avec de la chance rendement proche de 100%, ce qui est bien, mais au final pas si loin des 94% d'une chaudière fioul 😉 ).
Ce n'est pas pour rien que les Américains se chauffent avec des PAC hybrides (ils chauffent juste de l'air au lieu de chauffer de l'eau mais c'est culturel) qui utilisent la partie thermodynamique (le compresseur) par température moyenne (supérieur à 7° en gros, T° en dessous de laquelle le COP d'une PAC chute dangereusement), et un brûleur gaz pour la saison la plus froide, le tout dans la même machine (ça commence en France, alors que j'en vois depuis des années au US).
Donc pour résumé, avant de vouloir jeter la chaudière fioul pour la remplacer par une PAC, il va falloir :
- Isoler la maison +++
- Songer à produire son ECS à 55° d'une autre manière qu'avec une PAC
- Prévoir un budget entretien/réparation conséquent
- Prévoir un budget électricité plus que conséquent (car même avec un COP de 4 ou 5, la consommation électrique est astronomique notamment grâce aux appoints électriques et aux cycles de dégivrage)
- En cas de désactivation des appoints électriques, se préparer à ne pas avoir chaud à certaines périodes.
Par contre sur un plancher chauffant (40° de départ au plus froid de l'hiver) c'est l'idéal si on excepte le point budget réparation qui sera amoindri car la machine fonctionnera moins et surtout plus loin de ses limites (R410a -> T° de condensation maxi 65° en gros ce qui permet de chauffer de l'eau à 55-58° environ mais à une pression coté liquide de 42bar. Soit à la limite de la sécurité HP en permanence qui se traduit par un vieillissement prématuré des organes mécaniques dont le compresseur en premier lieu).