Auteur Sujet: Le nucléaire  (Lu 197945 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

  • Invité
Le nucléaire
« Réponse #1200 le: 07 avril 2023 à 02:54:41 »
Aujourd'hui a eu lieu, la publication du rapport d'enquête parlementaire des auditions sur la perte de souveraineté énergétique Française.
C'est une des enquêtes Parlementaire les plus abouties de la V République, 150 heures d'audition, pour se terminer par l'audition des deux derniers présidents de la République, du jamais vu.
Les conclusions sont partisanes, le Président de la commission d'enquête et le Rapporteur étant orientés, il n'en reste pas moins que il faut souligner leur travail titanesque.
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/rapports/ceindener/l16b1028_rapport-enquete.pdf

Steph

  • Abonné K-Net
  • *
  • Messages: 7 922
  • La Balme de Sillingy 74
    • Uptime K-net
Le nucléaire
« Réponse #1201 le: 07 avril 2023 à 11:08:15 »
A croiser avec
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-vendredi-07-avril-2023-7591185

Raphaël Glucksmann, député européen Place Publique et président de la Commission spéciale du Parlement européen sur l’ingérence étrangère, est l'invité du 8h20. Il vient de publier "La grande confrontation, comment Poutine fait la guerre à nos démocraties" (Allary Editions).

alain_p

  • Abonné Free fibre
  • *
  • Messages: 16 765
  • Delta S 10G-EPON sur Les Ulis (91)
Le nucléaire
« Réponse #1202 le: 15 avril 2023 à 23:13:16 »
L'Allemagne arrête définitivement ce soir ses trois derniers réacteurs nucléaires. Elle va produire encore plus de CO2...

Citer
L'Allemagne sort définitivement du nucléaire en déconnectant ses trois derniers réacteurs du réseau électrique
Les centrales doivent être déconnectées du réseau électrique d'ici à minuit, samedi. L'aboutissement d'une sortie de l'atome initiée par Berlin en 2003.

FranceInfo avec AFP - Publié le 15/04/2023 17:28 Mis à jour le 15/04/2023 17:42

L'Allemagne tourne définitivement le dos à l'énergie atomique, samedi 15 avril : les trois derniers réacteurs nucléaires en activité dans le pays doivent être déconnectés du réseau électrique avant minuit. Prévue de longue date au 31 décembre 2022, cette fermeture avait été retardée de quelques mois en raison de la guerre en Ukraine et de la fin des livraisons de gaz russe à l'Allemagne. Depuis 2003, 16 autres réacteurs avaient déjà cessé de produire de l'électricité outre-Rhin.

Les réacteurs d'Isar 2 (Sud-Est), Neckarwestheim (Sud-Ouest) et Emsland (Nord-Ouest) ont fourni 6% de l'énergie produite en Allemagne en 2022, alors que le nucléaire représentait 30,8% de la production en 1997.

Pour remplacer le nucléaire, l'Allemagne a investi dans les énergies renouvelables, dont la part dans le "mix" de production a atteint 46% en 2022, contre moins de 25% dix ans plus tôt. Mais les centrales à charbon représentent encore un tiers de la production du pays, une proportion en hausse de 8% en 2022 face aux difficultés d'approvisionnement en gaz. Berlin a pour objectifs de fermer ces centrales en 2038 et de couvrir 80% de ses besoins en électricité par le renouvelable d'ici à 2030.
...

https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/l-allemagne-sort-definitivement-du-nucleaire-en-fermant-ses-trois-derniers-reacteurs_5772872.html

Steph

  • Abonné K-Net
  • *
  • Messages: 7 922
  • La Balme de Sillingy 74
    • Uptime K-net
Le nucléaire
« Réponse #1203 le: 16 avril 2023 à 11:22:24 »
Et chez nous, le chauffage au gaz est interdit dans les constructions neuves et on fait chier ceux qui se chauffe au fioul (hétéro ou pas...).
@quotidienofficiel

 


Va falloir s'attendre à des pénurie d'électricité quand le chauffage et la bagnole seront tout électriques.

alain_p

  • Abonné Free fibre
  • *
  • Messages: 16 765
  • Delta S 10G-EPON sur Les Ulis (91)
Le nucléaire
« Réponse #1204 le: 16 avril 2023 à 12:08:45 »
Une petite illustration pour l'Allemagne. Après arrêt des 3 derniers réacteurs nucléaires, et alors qu'aujourd'hui le temps est plutôt pluvieux sur l'Allemagne, le charbon est la plus importante source d'électricité, avec un indice d'intensité carbone de 455g, pendant que la France est à 56g.

https://app.electricitymaps.com/zone/DE
https://www.dwd.de/EN/Home/home_node.html



alain_p

  • Abonné Free fibre
  • *
  • Messages: 16 765
  • Delta S 10G-EPON sur Les Ulis (91)
Le nucléaire
« Réponse #1205 le: 16 avril 2023 à 12:15:42 »
Pendant ce temps, la France est à 62% d'électricité nucléaire, et à 91% bas carbone.

https://www.rte-france.com/eco2mix/la-production-delectricite-par-filiere

alain_p

  • Abonné Free fibre
  • *
  • Messages: 16 765
  • Delta S 10G-EPON sur Les Ulis (91)
Le nucléaire
« Réponse #1206 le: 16 avril 2023 à 12:59:28 »
Et pourtant environ la moitié des réacteurs nucléaires sont à l'arrêt en France au 13 Avril (problèmes de corrosion).

https://selectra.info/energie/guides/comprendre/nucleaire

Hugues

  • AS2027 MilkyWan
  • Modérateur
  • *
  • Messages: 12 562
  • Lyon (69) / St-Bernard (01)
    • Twitter
Le nucléaire
« Réponse #1207 le: 16 avril 2023 à 13:02:08 »
(problèmes de corrosion).

? non ?

Certains oui, mais on a surtout repris les maintenances courantes comme chaque printemps...

alain_p

  • Abonné Free fibre
  • *
  • Messages: 16 765
  • Delta S 10G-EPON sur Les Ulis (91)
Le nucléaire
« Réponse #1208 le: 16 avril 2023 à 13:27:39 »
Oui, il y a la reprise des maintenances ordinaires, mais il y a aussi la décision notifiées à l'ASN de traiter 90% des fissures détectées d'ici la fin de l'année, qui au minimum augmente la durée des maintenances. Car bien sûr, EDF peut essayer de profiter des maintenances ordinaires pour traiter les fissures issues de la corrosion sous contrainte. Et une nouvelle fissure profonde a été identifoée sur un réacteur de la centrale de Penly :

Citer
Nucléaire : EDF ambitionne de contrôler 90 % des soudures les plus à risque d’ici fin 2023

Sécurité EDF a identifié 320 soudures jugées à risque de fissures dans ses centrales nucléaires
20 Minutes avec AFP - Publié le 17/03/23 à 12h26 — Mis à jour le 17/03/23 à 13h02

Le cap est donné : EDF a identifié 320 soudures jugées à risque de fissures dans ses centrales nucléaires et a pour ambition de contrôler 90 % des soudures dites « prioritaires » parmi celles-ci d’ici la fin de l’année, en suivant la stratégie communiquée à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) après la récente découverte d’une importante fissure dans le réacteur de Penly 1 (Seine-Maritime).

« L’ASN prend acte de cette évolution de la stratégie et considère qu’il est de la responsabilité d’EDF de la mettre en œuvre », a répondu le gendarme du nucléaire dans un communiqué jeudi.
De la « corrosion sous contrainte » et « de fatigue thermique »

Plusieurs fissures importantes ont été décelées et révélées ces derniers jours, notamment une de taille encore jamais vue à Penly 1, sur une conduite d’urgence servant à inonder d’eau le réacteur en cas d’accident nucléaire.

Il y a donc plus de maintenances, ou plus longues, que ce qui aurait le cas sans ces problèmes de corrosion sous contrainte. EDF va essayer d'en traiter un maximum en 2023.

https://www.20minutes.fr/planete/4028362-20230317-nucleaire-edf-ambitionne-controler-90-soudures-plus-risque-fin-2023

kgersen

  • Modérateur
  • Abonné Bbox fibre
  • *
  • Messages: 9 176
  • Paris (75)
Le nucléaire
« Réponse #1209 le: 17 avril 2023 à 16:04:51 »
Une petite illustration pour l'Allemagne. Après arrêt des 3 derniers réacteurs nucléaires, et alors qu'aujourd'hui le temps est plutôt pluvieux sur l'Allemagne, le charbon est la plus importante source d'électricité, avec un indice d'intensité carbone de 455g, pendant que la France est à 56g.

https://app.electricitymaps.com/zone/DE
https://www.dwd.de/EN/Home/home_node.html

intéressant aussi les imports/exports en temps réel entre pays.
aujourd'hui 17 avril 2023:
on importe: 2,14 GW (Espagne) + 360 MW (Allemagne) soit 2,5 GW
on exporte: 1,84 GW (UK)  + 1,43 GW (Suisse) + 2,56 GW (Italie) soit 5,83 GW
donc un excédant export de 3,33 GW soit a peu près l'équivalent de 3 réacteurs sur nos 56 installés.

plus précis, le site a l'import et l'export en live https://www.rte-france.com/eco2mix/la-production-delectricite-par-filiere et surtout le mix de production.
Je suis étonné de la part du solaire de nos jours (meme si evidemment c'est que de jour quand les conditions climatiques sont au rdv). tout de meme ca peut monter a 20%.

Quand on dezoom sur une semaine ou plus on voit bien l'intermittence du solaire et de l'éolien.



on voit aussi les créneaux ou on a besoin d'importer, de 6h a 11h en semaine notamment et un peu le soir aussi.


domi570

  • Abonné Orange Fibre
  • *
  • Messages: 187
  • montigny les metz 57
Le nucléaire
« Réponse #1210 le: 20 avril 2023 à 17:32:42 »
Bonjour,
sur tf 1 info
j'aime bien cela " s'agissant de ce mardi et ce mercredi, il apparait effectivement qu'une partie des particules observables en région parisienne "venaient de la combustion de charbon", poursuit le spécialiste "
et après ont va dire circulation alterné,

alain_p

  • Abonné Free fibre
  • *
  • Messages: 16 765
  • Delta S 10G-EPON sur Les Ulis (91)
Le nucléaire
« Réponse #1211 le: 09 juin 2023 à 22:43:14 »
Prévisions RTE consommation électriques en 2035 : entre 580 et 640 TWh, contre 445 en 2022, ~+30% :

RTE a publié mercredi son rapport '«Comprendre et piloter l’électrification d’ici 2035»" qui estime les besoins en électricité "propre" d'ici 2035. En particulier à cause de l'adoption le 14 Juillet 2021du package "Fit to 55" de 12 mesures, qui prévoit de baisser les émissions carbone de l'Europe de 55% d'ici 2030, par rapport à 1990, les besoins en électricité vont augmenter bien plus vite que prévu.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fit_for_55

Donc les besoins en électricité vont croitre plus vite que notamment les prévisions présentées par RTE en 2022. Elles prévoient qu'il faudra une production entre 580 et 640 TWh en 2035, contre 540 TWH un an avant. Notamment pour alimenter les véhicules électriques, pour les chauffages électriques, qui vont fortement augmenter pour remplacer les chauffages au gaz, mais aussi les industries fortement consommatrices d'énergie, les datacenters etc...

Or, les 6 nouveaux EPR que la France a prévu de construire ne commencera à produire de l'électricité qu'en 2035, si tout va bien. Il faudra donc augmenter auparavant bien plus que prévu la production d'électricité éolienne et solaire. Et alors que les centrales nucléaires actuelles devront passer par des lourds carénages pour augmenter leur durée de vie de 40 à 50 ou 60 ans.

Et c'est bien beau l'éolien et le solaire, mais ce sont des énergies intermittentes, et au cas où elles produisent peu, il faut avoir une autre source de production de base, qui en Allemagne est en ce moment le gaz et le charbon, et en France, le nucléaire.

Et alors que l'on a eu du mal à passer l'hiver dernier, et que l'on atteint péniblement une production totale de 445 TWh en 2022, cela risque d'être très compliqué avec un parc de centrales nucléaires de 40 ans et plus, et seul le réacteur EPR de Flamanville arrivant avant 2035 en production, s'il y arrive finalement (cela devrait quand même car récemment l'ASN a accepté que la centrale démarre avec son couvercle actuel, qui devait être remplacé...).

Voir par exemple l'Usine nouvelle :

Citer
Des besoins en électricité plus massifs que prévu en 2035 en France, anticipe RTE


RTE a présenté le mercredi 7 juin son rapport préparatoire «Comprendre et piloter l’électrification d’ici 2035», prévoyant une forte augmentation de la consommation d’électricité en France. Pour le gestionnaire du réseau électrique français, l'accélération de la transition énergétique et les projets de réindustrialisation expliquent en grande partie ces besoins croissants.


Marion Bouche - 09 juin 2023 \ 05h00

«Pour tenir les engagements de 2035, il faut à la fois doubler les énergies renouvelables, maximiser la production nucléaire, développer la sobriété et l’efficacité énergétiques», résume Perrine Mas, responsable communication chez RTE.

Fin octobre 2021, RTE anticipait dans son scénario médian ‘’Futurs énergétiques 2050’’ une consommation d'électricité en France de 540 TWh en 2035 et de 645 TWh en 2050. Un an et demi plus tard, le gestionnaire du réseau électrique français revoit sa copie et prévoit plutôt une consommation qui pourrait osciller entre 580 et 640 TWh pour 2035, mais maintient son estimation de 645 TWh en 2050. Avec «un gros jalon à passer en 2035.»

Mercredi 7 juin 2023, le gestionnaire a présenté son rapport préparatoire «Comprendre et piloter l’électrification d’ici 2035». RTE y prévoit notamment une croissance de la consommation électrique en France qui devrait dépasser 10 térawattheures (TWh) par an pendant la décennie 2025-2035. Un rythme qui «n'a plus été atteint depuis les années 1980», souligne le groupe.

L’électricité, grande alliée de la transition énergétique et de la réindustrialisation

Une telle augmentation de la consommation en électricité s’explique par les décisions stratégiques de réindustrialiser la France et d’accélérer la transition énergétique. «Les nouvelles ambitions climatiques et de réindustrialisation en France et en Europe impliquent une hausse très nette de la consommation électrique, ce qui correspond aux scénarios les plus élevés décrits dans nos publications de 2021», complète Xavier Piechaczyk, le président du directoire de RTE.

L’électrification massive des usages dans de nombreux secteurs, comme les transports ou l'industrie, explique cette flambée des besoins. Alors que le marché des voitures électriques monte en puissance, la mobilité lourde s'y met aussi, l’aviation se tourne vers des carburants durables qui nécessitent beaucoup d’électricité pour être produits… La décarbonation des transports est une bonne chose, mais ne se fera pas sans un approvisionnement massif et peu coûteux en électricité verte. Les besoins en électricité pour l’industrie vont aussi grossir. «Beaucoup d’industries qui souhaitent remplacer petit à petit leur fioul, pétrole et gaz naturel par des énergies durables, seront en demande d’une électricité décarbonée massive», rappelle Perrine Mas. «Certains secteurs comme le numérique (notamment les datacenters) et la production d'hydrogène feront partie également des gros consommateurs.»

Quel mix énergétique ?

EDF devra donc pouvoir fournir une électricité massive et bon marché dans les années à venir. «Il faut atteindre un minimum de 250 TWh de production renouvelable d'ici à 2035, explique Thomas Veyrenc, directeur exécutif chez RTE, soit plus du double par rapport aux 120 TWh produits par an en France par les éoliennes et panneaux solaires.» «On vise la production de 350TWh d’énergie nucléaire en 2035, grâce à l’optimisation des réacteurs existants et la mise en service de l’EPR de Flamanville», ajoute Perrine Mas.

Du côté du biogaz, le gouvernement français souhaite revoir à la baisse le potentiel de biomasse pour en produire. Comme l’explique Xavier Piechaczyk, «il y a une concurrence des usages entre la production alimentaire, la production d'énergie et l'usage des forêts qui constituent aussi des puits de carbone.» Le secteur du biogaz pourrait être limité en cela, augmentant encore les besoins en électricité.

L’Union européenne accélère la décarbonation du vieux continent

L’Union européenne accélère sa transition énergétique via son objectif ‘’Fit for 55’’. En juillet 2021, la Commission européenne a publié 12 propositions législatives d’actions concrètes pour accélérer la lutte contre le changement climatique, atteindre la neutralité climatique en 2050 et tenir l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55% au moins en 2030 par rapport à 1990. « Depuis l'adoption du paquet européen ‘’Fit for 55’’ et l'accélération des projets de relocalisation industrielle, on ne parle plus d'une décarbonation linéaire mais d'une décarbonation ‘’super accélérée’’», explique Xavier Piechaczyk. La guerre en Ukraine a accéléré la prise de conscience de l’Europe sur l’importance de sa souveraineté énergétique.

La décroissance hors-jeu

Consommer moins serait une solution efficace pour décarboner plus rapidement la France. Mais selon l’enquête Ipsos du rapport RTE, bousculer les modes de vie des Français n’est pas une solution envisageable. Malgré une baisse significative de leur consommation depuis la crise énergétique due à la guerre en Ukraine, les Français ne sont pas prêts à changer de mode de vie, «ils ont beaucoup de réticence à envisager une diminution de la taille des logements ou à renoncer à la voiture individuelle », conclut Xavier Piechaczyk.

https://www.usinenouvelle.com/article/des-besoins-en-electricite-plus-massifs-que-prevu-en-2035-en-france-anticipe-rte.N2141117
« Modifié: 10 juin 2023 à 10:57:09 par alain_p »