Prévisions RTE consommation électriques en 2035 : entre 580 et 640 TWh, contre 445 en 2022, ~+30% :RTE a publié mercredi son rapport '«Comprendre et piloter l’électrification d’ici 2035»" qui estime les besoins en électricité "propre" d'ici 2035. En particulier à cause de l'adoption le 14 Juillet 2021du package "Fit to 55" de 12 mesures, qui prévoit de baisser les émissions carbone de l'Europe de 55% d'ici 2030, par rapport à 1990, les besoins en électricité vont augmenter bien plus vite que prévu.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fit_for_55Donc les besoins en électricité vont croitre plus vite que notamment les prévisions présentées par RTE en 2022. Elles prévoient qu'il faudra une production entre 580 et 640 TWh en 2035, contre 540 TWH un an avant. Notamment pour alimenter les véhicules électriques, pour les chauffages électriques, qui vont fortement augmenter pour remplacer les chauffages au gaz, mais aussi les industries fortement consommatrices d'énergie, les datacenters etc...
Or, les 6 nouveaux EPR que la France a prévu de construire ne commencera à produire de l'électricité qu'en 2035, si tout va bien. Il faudra donc augmenter auparavant bien plus que prévu la production d'électricité éolienne et solaire. Et alors que les centrales nucléaires actuelles devront passer par des lourds carénages pour augmenter leur durée de vie de 40 à 50 ou 60 ans.
Et c'est bien beau l'éolien et le solaire, mais ce sont des énergies intermittentes, et au cas où elles produisent peu, il faut avoir une autre source de production de base, qui en Allemagne est en ce moment le gaz et le charbon, et en France, le nucléaire.
Et alors que l'on a eu du mal à passer l'hiver dernier, et que l'on atteint péniblement une production totale de 445 TWh en 2022, cela risque d'être très compliqué avec un parc de centrales nucléaires de 40 ans et plus, et seul le réacteur EPR de Flamanville arrivant avant 2035 en production, s'il y arrive finalement (cela devrait quand même car récemment l'ASN a accepté que la centrale démarre avec son couvercle actuel, qui devait être remplacé...).
Voir par exemple l'Usine nouvelle :
Des besoins en électricité plus massifs que prévu en 2035 en France, anticipe RTE
RTE a présenté le mercredi 7 juin son rapport préparatoire «Comprendre et piloter l’électrification d’ici 2035», prévoyant une forte augmentation de la consommation d’électricité en France. Pour le gestionnaire du réseau électrique français, l'accélération de la transition énergétique et les projets de réindustrialisation expliquent en grande partie ces besoins croissants.
Marion Bouche - 09 juin 2023 \ 05h00
«Pour tenir les engagements de 2035, il faut à la fois doubler les énergies renouvelables, maximiser la production nucléaire, développer la sobriété et l’efficacité énergétiques», résume Perrine Mas, responsable communication chez RTE.
Fin octobre 2021, RTE anticipait dans son scénario médian ‘’Futurs énergétiques 2050’’ une consommation d'électricité en France de 540 TWh en 2035 et de 645 TWh en 2050. Un an et demi plus tard, le gestionnaire du réseau électrique français revoit sa copie et prévoit plutôt une consommation qui pourrait osciller entre 580 et 640 TWh pour 2035, mais maintient son estimation de 645 TWh en 2050. Avec «un gros jalon à passer en 2035.»
Mercredi 7 juin 2023, le gestionnaire a présenté son rapport préparatoire «Comprendre et piloter l’électrification d’ici 2035». RTE y prévoit notamment une croissance de la consommation électrique en France qui devrait dépasser 10 térawattheures (TWh) par an pendant la décennie 2025-2035. Un rythme qui «n'a plus été atteint depuis les années 1980», souligne le groupe.
L’électricité, grande alliée de la transition énergétique et de la réindustrialisation
Une telle augmentation de la consommation en électricité s’explique par les décisions stratégiques de réindustrialiser la France et d’accélérer la transition énergétique. «Les nouvelles ambitions climatiques et de réindustrialisation en France et en Europe impliquent une hausse très nette de la consommation électrique, ce qui correspond aux scénarios les plus élevés décrits dans nos publications de 2021», complète Xavier Piechaczyk, le président du directoire de RTE.
L’électrification massive des usages dans de nombreux secteurs, comme les transports ou l'industrie, explique cette flambée des besoins. Alors que le marché des voitures électriques monte en puissance, la mobilité lourde s'y met aussi, l’aviation se tourne vers des carburants durables qui nécessitent beaucoup d’électricité pour être produits… La décarbonation des transports est une bonne chose, mais ne se fera pas sans un approvisionnement massif et peu coûteux en électricité verte. Les besoins en électricité pour l’industrie vont aussi grossir. «Beaucoup d’industries qui souhaitent remplacer petit à petit leur fioul, pétrole et gaz naturel par des énergies durables, seront en demande d’une électricité décarbonée massive», rappelle Perrine Mas. «Certains secteurs comme le numérique (notamment les datacenters) et la production d'hydrogène feront partie également des gros consommateurs.»
Quel mix énergétique ?
EDF devra donc pouvoir fournir une électricité massive et bon marché dans les années à venir. «Il faut atteindre un minimum de 250 TWh de production renouvelable d'ici à 2035, explique Thomas Veyrenc, directeur exécutif chez RTE, soit plus du double par rapport aux 120 TWh produits par an en France par les éoliennes et panneaux solaires.» «On vise la production de 350TWh d’énergie nucléaire en 2035, grâce à l’optimisation des réacteurs existants et la mise en service de l’EPR de Flamanville», ajoute Perrine Mas.
Du côté du biogaz, le gouvernement français souhaite revoir à la baisse le potentiel de biomasse pour en produire. Comme l’explique Xavier Piechaczyk, «il y a une concurrence des usages entre la production alimentaire, la production d'énergie et l'usage des forêts qui constituent aussi des puits de carbone.» Le secteur du biogaz pourrait être limité en cela, augmentant encore les besoins en électricité.
L’Union européenne accélère la décarbonation du vieux continent
L’Union européenne accélère sa transition énergétique via son objectif ‘’Fit for 55’’. En juillet 2021, la Commission européenne a publié 12 propositions législatives d’actions concrètes pour accélérer la lutte contre le changement climatique, atteindre la neutralité climatique en 2050 et tenir l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55% au moins en 2030 par rapport à 1990. « Depuis l'adoption du paquet européen ‘’Fit for 55’’ et l'accélération des projets de relocalisation industrielle, on ne parle plus d'une décarbonation linéaire mais d'une décarbonation ‘’super accélérée’’», explique Xavier Piechaczyk. La guerre en Ukraine a accéléré la prise de conscience de l’Europe sur l’importance de sa souveraineté énergétique.
La décroissance hors-jeu
Consommer moins serait une solution efficace pour décarboner plus rapidement la France. Mais selon l’enquête Ipsos du rapport RTE, bousculer les modes de vie des Français n’est pas une solution envisageable. Malgré une baisse significative de leur consommation depuis la crise énergétique due à la guerre en Ukraine, les Français ne sont pas prêts à changer de mode de vie, «ils ont beaucoup de réticence à envisager une diminution de la taille des logements ou à renoncer à la voiture individuelle », conclut Xavier Piechaczyk.
https://www.usinenouvelle.com/article/des-besoins-en-electricite-plus-massifs-que-prevu-en-2035-en-france-anticipe-rte.N2141117