Auteur Sujet: Le nucléaire  (Lu 167428 fois)

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alain_p

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Le nucléaire
« Réponse #1056 le: 20 novembre 2022 à 14:50:15 »
Qui veulent simplement dire "Visite Décennale 4" en fait...

Sauf qu'une VD4, prévue pour un prolongement au delà de 40 ans, a plus d'importance que les visites d'avant. Il y a plus de travaux prévus pour "mettre à l'état de l'art de la sécurité".

Bielorusse320

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Le nucléaire
« Réponse #1057 le: 20 novembre 2022 à 22:07:43 »
tu sembles dire ça comme si c'était un problème cependant
A priori, oui, c'est un problème : il me semble avoir lu (dans ce fil d'ailleurs) que les centrales ont un quota d'heures de fonctionnement à puissance réduite. Les matériaux des réacteurs n'aiment pas trop le changements de températures. D'où le fait qu'EDF n'utilise pas trop cette possibilité.

Bielorusse320

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« Réponse #1058 le: 20 novembre 2022 à 22:16:16 »
Qui est responsable ? On peut penser aux hommes politiques qui n'ont pas anticipé cette situation de vieillissement du parc,  en simplement autorisant une exploitation plus longue des réacteurs existants, alors qu'il était prévisible que les pannes se multiplieraient. Mais peut-on véritablement les blâmer alors qu'ils étaient sous une forte pression écologiste et électorale, et n'auraient peut-être pas été élus s'ils avaient défendu une continuation du programme nucléaire ?

C'est facile de taper sur les salariés d'EDF alors qu'ils ont subi cette situation.
Les salariés d'EDF, je sais pas mais l'entreprise EDF sûrement : la décision de sous-traiter la maintenance est une erreur pour moi. Ils ont perdu les compétences (en interne). Pour moi, ça ressemble à la situation que l'on peut parfois rencontrer dans l'informatique : uniquement des prestas qui font le boulot.

alain_p

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« Réponse #1059 le: 20 novembre 2022 à 22:17:24 »
Et malgré tout leur parc est utilisé a 95% et nous 61%.

Je vois que tu as du mal a accepter que y a un pb chez EDF :) T'as de la famille chez eux ou quoi ? ;)

Si ce n'était qu'un problème d'efficacité chez EDF, on serait plutôt soulagés, c'est un problème qui serait plutôt facile à résoudre. Mais le problème de fond est bien plus grave. Je le répète, ce sont le vieillissement du parc, le manque d’investissements pour renouveler les réacteurs, les pertes de compétences, des personnels,, des partenaires et sous-traitants, parce que le nucléaire a été mis en veille il y a une trentaine d'années. A ce niveau, cela ne touche pas que le France, mais aussi les autres pays, et en particulier les Etas-Unis.

Ce qui est particulier à la France, c'est que notre production d'électricité dépend à 70% de nucléaire, ce qui n'est la cas nulle part ailleurs dans le monde. Et donc que si le nucléaire faillit, nous n'avons pas d'autre alternative. Même s'il y a une montée du solaire et de l'éolien, mais qui sont des énergies intermittentes, qui imposent qu'il y ait d'autres centrales, comme le gaz ailleurs, qui puissent prendre le relais.

Et non, je n'ai pas de famille qui travaille chez EDF.

alain_p

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Le nucléaire
« Réponse #1060 le: 20 novembre 2022 à 22:27:17 »
Sinon, l'avis d'une enseignante en physique nucléaire, recueilli par le Midi Libre, qui résume bien la situation, avec notamment le passage des visites décennales des 40 ans de la génération suivante des réacteurs, les 1300 et 1450 MW :

Citer
Electricité : "Il y aura encore deux hivers un peu compliqués", redoute une docteure en physique nucléaire

Publié le 20/11/2022 à 14:31 , mis à jour à 16:46

Docteure en physique nucléaire, enseignante-chercheure au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), Emmanuelle Galichet analyse une production électrique nationale qui pourrait demeurer sous tension plusieurs années encore, alors que les scénarios concernant la consommation nationale d'électricité, loin de la décroissance attendue, sont à la hausse du fait de l'électrification de nos usages.


Q : Sa production au plus bas depuis 1990, la France sera importatrice d'électricité, cette année. Est-ce une situation inédite ?

Absolument, il n'y a pas eu d'autre année où l'on a été importateur en moyenne sur l'ensemble de l'année comme ce sera le cas en 2022.

Q :S'agit-il d'une situation strictement conjoncturelle ou cela révèle-t-il une fragilité de notre situation ?

Une fragilité non, parce que si l'on avait fait les choses par anticipation on n'en serait pas là. C'est plutôt conjoncturel. Cela fait un moment que l'on ne fait rien pour le parc nucléaire. On ne renouvelle pas les postes faute de budget, énormément de formations ont fermé durant les deux dernières décennies - EDF avait des écoles internes extraordinaires qui ont disparu -, parce que les scénarios de l'époque montraient que la France aurait de moins en moins besoin d'électricité. Du fait de la désindustrialisation du pays, de l'amélioration de l'efficacité énergétique, etc. Les pouvoirs politiques se sont dit : "A quoi sert d'avoir un parc nucléaire aussi important ?"

Q : Qu'a-t-il manqué, d'anticiper le renouvellement des centrales ?

Il aurait fallu l'enclencher un peu plus tôt. Les EPR2 vont arriver un peu trop tard. Pour le réchauffement climatique rien n’est jamais trop tard. Mais pour l’effet falaise du renouvellement/allongement de la durée de vie du parc, cela aurait pu être anticipé. Mais le point crucial, c'est vraiment qu'il va manquer du personnel, des compétences, alors que les deux années de Covid-19 ont de surcroît fortement pénalisé les plannings de maintenance.

Q: Les problèmes de corrosion sous contrainte de certains réacteurs entraveront EDF encore un moment. La situation restera-t-elle délicate au-delà de cet hiver ?

Tendue, oui. Jusqu'à ce qu'on ait achevé les visites décennales des réacteurs de 1 300 et 1 400 MW, je dirais jusqu'à 2025. Il y aura encore deux hivers un peu compliqués.

Q : Si l'on se projette un peu plus loin, quelle est la durée de vie du parc nucléaire actuel ?

Seule l'ASN peut répondre à cette question, la seule autorité habilitée à indiquer qu'un réacteur est toujours apte à produire de l'électricité. L'automobile est une bonne comparaison : on ne vous vend pas une voiture pour dix ans ou 100 000 km ; si vous l'utilisez et l'entretenez correctement, changez les bonnes pièces au bon moment, il n'y a aucune raison qu'elle ne dure pas longtemps. Pour un réacteur, c'est la même chose, il faut l'entretenir et le piloter correctement, la seule chose que l'on ne peut pas changer étant sa cuve, c'est bien trop compliqué.

Q : L'EPR de Flammanville va renforcer la capacité de production française, mais il a pris beaucoup de retard. À quel horizon pourrait-il être enfin couplé au réseau ?

On chargera le combustible mi-2023, des tests resteront à effectuer ; ce sera au premier trimestre 2024 si tout va bien.

Q : Le gouvernement souhaite construire six EPR de plus. Est-ce seulement à ce moment que la situation sera véritablement plus sereine ?

Il ne faut pas les attendre avant 2035, au mieux ; se projeter si loin est compliqué, il peut se passer tant de choses. Mais si les scénarios, à l'époque où l'on a décidé de laisser tomber le nucléaire, étaient ceux d'une baisse de la consommation électrique, ils sont aujourd'hui totalement inverses. L'un d'eux, avec l'électrification des usages et une forte réindustrialisation, envisage une augmentation de 60 à 65 % de la demande en électricité, face à laquelle ces six EPR ne suffiraient pas.

Il faut donc revoir la PPE (NDLR, Programmation pluriannuelle de l'énergie), qui maximisait le nucléaire à 50 % de notre production électrique et prévoyait la fermeture de quatorze centrales, politique dont nous ne sommes pas sortis. En 2023, il faut réécrire la PPE, ne fermer les centrales que si l'ASN déclare qu'elles ne sont plus aptes à produire, développer les énergies renouvelables, des parcs éoliens off-shore, mettre du solaire là où c'est possible, peut-être envisager de ne pas limiter le nucléaire à 50 %.

Q : On parle beaucoup de réacteurs miniaturisés. Ont-ils leur place dans ces perspectives ?

C'est très mouvant. Il y a un an, ce n'était pensé que pour l'export. Mais certains jugent aujourd'hui qu'on ne répondra pas à la demande sur le marché national si l'on n'injecte pas un peu de ces SMR (NDLR, Small modular Reactors) dans notre mix.

https://www.midilibre.fr/amp/2022/11/20/electricite-il-y-aura-encore-deux-hivers-un-peu-compliques-redoute-une-docteure-en-physique-nucleaire-10802532.php

vivien

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Le nucléaire
« Réponse #1061 le: 20 novembre 2022 à 22:41:22 »
Ce qui est particulier à la France, c'est que notre production d'électricité dépend à 70% de nucléaire, ce qui n'est la cas nulle part ailleurs dans le monde.
La Belgique ?

J'ai souvenir que son électricité est à 80% d'origine nucléaire. Je n'ai pas vérifié maintenant.

alain_p

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« Réponse #1062 le: 20 novembre 2022 à 22:51:53 »
D'après le site connaissance des énergies, c'est un peu plus de 50% en Belgique :

Citer
Une production provenant pour plus de moitié du nucléaire

En 2021, le mix électrique belge a reposé à 52,4% sur le parc nucléaire (qui compte 7 réacteurs) dont la production a augmenté de 47% par rapport à 2020 grâce à une « forte disponibilité » des réacteurs. Cette hausse de la production nucléaire a eu pour « conséquence de pousser les unités de gaz à la baisse [...] mais en 2021 les prix élevés du gaz ont probablement accentué cet effet », précise Elia : le gaz naturel a ainsi compté pour 24,8% du mix électrique belge en 2021, contre 34,7% en 2020. Rappelons que la Belgique prévoit à l'heure actuelle d'arrêter son parc nucléaire en 2025 (en gardant la porte ouverte à des prolongations d'exploitation si nécessaire) et doit se prononcer « définitivement » sur le sujet d'ici mars 2022(1).

https://www.connaissancedesenergies.org/belgique-les-chiffres-cles-de-la-production-delectricite-en-2021-220218

Ils doivent arrêter leurs réacteurs nucléaires, mais comptaient un peu sur nous pour fournir ce qui manquerait...

Free_me

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« Réponse #1063 le: 21 novembre 2022 à 11:13:00 »
Je le répète, ce sont le vieillissement du parc, le manque d’investissements pour renouveler les réacteurs, les pertes de compétences, des personnels,, des partenaires et sous-traitants, parce que le nucléaire a été mis en veille il y a une trentaine d'années. A ce niveau, cela ne touche pas que le France, mais aussi les autres pays, et en particulier les Etas-Unis.

Tu dois etre bigleux c'est pas possible :

Free_me

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« Réponse #1064 le: 21 novembre 2022 à 11:16:34 »
Ce qui est particulier à la France, c'est que notre production d'électricité dépend à 70% de nucléaire, ce qui n'est la cas nulle part ailleurs dans le monde. Et donc que si le nucléaire faillit, nous n'avons pas d'autre alternative.

Oui oui, mais EDF n'est pas responsable de cette situation. On peut pas leur reprocher ca.
Alors que etre les plus mauvais pour faire tourner ce qu'ils ont, au moins aussi bien que les autres (je demande meme pas qu'on soit les meilleurs), là ouais, on peut.


Lemartien

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« Réponse #1065 le: 21 novembre 2022 à 23:12:17 »
A priori, oui, c'est un problème : il me semble avoir lu (dans ce fil d'ailleurs) que les centrales ont un quota d'heures de fonctionnement à puissance réduite. Les matériaux des réacteurs n'aiment pas trop le changements de températures. D'où le fait qu'EDF n'utilise pas trop cette possibilité.

et pourtant  ::)

la majorité des réacteurs nucléaires peut moduler sa puissance jusqu’ à 80 % en moins de 30 minutes. Cette flexibilité contribue à gérer l’intermittence de la production renouvelable et limite les coûts de système qui leur sont associés.
source : https://www.sfen.org/rgn/france-flexibilite-nucleaire-favorise-developpement-renouvelables/

Je pense que c'est assez récent. Historiquement, le nucléaire servait de production de base, les outils et règles d'exploitations dans le nucléaire ne permettait pas grand chose car l'équilibre production/consommation se faisait avec le thermique et l’hydraulique.
Désormais avec beaucoup moins de thermique (charbon/fioul), et de + en + d'EnR intermittentes. Le nucléaire a été contraint de s'adapter.

Jojo78

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Le nucléaire
« Réponse #1066 le: 22 novembre 2022 à 08:22:00 »
Pour rester dans le nucléraire il y a pas mal de développements en cours pour des mini réacteurs. Parfois sans nécessité de refroidissement.

vivien

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Le nucléaire
« Réponse #1067 le: 22 novembre 2022 à 09:47:44 »
Mise à jour hebdomadaire du suivi du parc nucléaire.
La semaine dernière, j’étais optimiste sur le retour de 11 réacteurs en 10 jours.  Mais lorsque l’échéance est proche, le retour est souvent repoussé

Du coup, le prévisionnel de montée en puissance est encore décalé

Le parc assure donc une puissance entre 31 et 32 GW, ce qui n’était pas arrivé depuis avril dernier

Il est clair qu'on ne peut absolument pas faire confiance aux annonces REMIT qui sont toujours terriblement optimistes.  D’autres l’avaient dit avant moi.
Je ne suis dons pas certains que ça ait un sens de montrer cette courbe pour ce qui est à droite des pointillés.



Source : Twitter Francois-Marie Bréon