La Production Française vu d'Espagne :
Pourquoi la France a-t-elle dû arrêter 32 de ses 56 réacteurs nucléaires ?
EDF, la société française d'électricité qui exploite le parc nucléaire et qui a récemment été nationalisée à 100 % par l'État français, avait détecté un problème de corrosion dans certaines canalisations d'injection du circuit primaire (qui est soumis aux radiations) d'une série de réacteurs : 4 des plus grands réacteurs N4 de 1 500 mégawatts, 5 réacteurs de 1 300 MW de conception similaire et 3 unités de 900 MW. L'origine du problème semble être dans la conception de la géométrie de ces conduites qui stratifie le fluide interne et qui génère des contraintes dans les matériaux qui facilitent la corrosion. S'agissant d'une conception française spécifique, tout indique que le problème ne peut être extrapolé au parc mondial de réacteurs de cette classe.
En outre, 20 autres réacteurs ont été arrêtés pour des réparations régulières, des mises à niveau ou des contrôles de sécurité.
Le résultat est que 32 de ses 56 réacteurs nucléaires sont hors service. Aujourd'hui, 29 GW des 61 GW de puissance installée dont dispose la France fonctionnent.
Quand seront-ils remis en service ?
Le plan actualisé d'EDF prévoit que 20 GW seront mis en service avant fin 2022 (voir graphique ci-dessous), et que le parc sera 100% opérationnel en mars 2023.
L'impact sur le bilan #énergétique européen a été énorme. La France produisait 70% de son #électricité grâce au nucléaire, et était un exportateur net vers tous les pays environnants : Royaume-Uni, Espagne, Italie, Belgique et Allemagne. Cependant, en 2022, il est devenu un importateur net.
La mise en service à pleine capacité des centrales nucléaires françaises est indispensable pour que l'Europe centrale puisse passer l'hiver 2022 sans #gaz russe avec de meilleures garanties. Espérons que cette fois le plan soit réalisé, qui a subi plusieurs retards jusqu'à présent.
Quel avenir pour le nucléaire en France ?
Le plan nucléaire français prévoit la construction en cours d'un nouveau réacteur de 1 630 MW à Flamanville, la fermeture de 14 réacteurs de 5 549 MW de puissance d'ici 2030 (les plus petits réacteurs dont la durée de vie a été étendue à 50 ans) et la planification de la construction de 6 nouveaux réacteurs pour leur entrée en service en 2035.
C'est ce que le président Emmanuel Macron a appelé la « résurrection du nucléaire français ».
Inclus, plan de charge pour rétablissement à Mars 2023, prix Européen de l'énergie.