Drosten disait qu'au delà de 2000-3000 cas par jour il devient impossible de contrôler les cas par simple tests/traçage, le personnel dédié à cette tâche n'est pas suffisant et court en vain après les chaines de contamination. On a dépassée ce seuil depuis un moment.
Le relâchement total d'une trop grande partie de la population à partir de juillet, pensant qu'en été il ne pourrait rien se passer (cf les certitudes d'alain_p) suite aux annonces péremptoires et rassurantes de certains professionnels médicaux médiatiques complètement irresponsables, a conduit à une reprise lente mais considérable de l'épidémie, on peut comparer avec l'Allemagne (mais qui voit son nombre de cas augmenter aussi dernièrement).
Il s'est passé la même chose en Israël : roulement de mécanique après avoir décapité brillamment la première vague, puis relâchement total et maintenant reconfinement strict.
Malheureusement, malgré le recul et la pédagogie on n'apprend rien de nos erreurs, c'est triste. On sait pourtant depuis mars que l'effet de seuil joue énormément pour déclencher un emballement dans une région donnée ou rester imperceptible dans d'autres : Drosten appelle ça l'effet de percolation, comme l'eau dans un filtre à café, qui au début pénètre doucement sans sortir du filtre, puis quand le seuil est atteint coule en continu.
Il y a un article du FT assez intéressant qui compare la situation de Madrid (relâchement total comme nous) qui subit la seconde vague, et New York qui a eu une politique de relâchement progressif beaucoup plus strict (notamment pour les restaurants) et maintient pour l'instant la circulation épidémique à un taux bas :
https://t.co/m3GQRxWUKC?amp=1On verra si les mesures prises depuis quelques semaines et celles d'hier soir suffiront à infléchir les courbes, mais quand on entend les réactions de certains à la fermeture des bars/restaurants, on se dit que le risque aérosol, pourtant le risque majeur on le sait maintenant, n'est toujours pas intégré dans les esprits.
On a l'avantage pour l'instant d'un Re qui reste modeste, donc il est probablement possible d'infléchir la courbe, mais la fin de la saison clémente qui va amplifier les contacts risque de favoriser encore plus la reprise.